Épilogue

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No Role Modelz- J. Cole

Alexander arrivait en courant dans le salon de leur nouvelle villa dissimulée dans une forêt. Il y vit simplement ses deux frère Luca et Hugo, malheureusement pour lui ce n'était pas ceux qu'il cherchait.

-ELLE EST OÙ ?!

-Alex on peut pas la surveiller en permanence... Lui soufflait Luca.

-SI PUTAIN SI ON DOIT LA SURVEILLER !

Il est vrai le comportement d'Alexander paraissait excessif mais malgré cela ses amis le comprenaient, eux aussi ne voulaient pas la laisser seule une unique seconde. Pour eux aussi c'était une tâche très compliqué de lui laisser de la liberté mais leur conscience leur criait que ce n'était pas un animal qu'on pouvait garder en cage.

-ELLE EST OÙ PUTAIN ?!

-Peut-être dans une salle de bain ou la salle d'entraînement elle a dû crocheter la porte comme la dernière fois, vue que tu l'as pas trouvé dans la chambre. Lui dit Hugo.

Alexander partait en courant vers l'étage, commençant par l'une des salles-de bain, la première rien, la seconde rien, la troisième rien. Alexander comprit donc que si elle devait être quelque part c'était bien dans cette maudite salle d'entraînement, celle qu'il avait regretté d'avoir emménagé pour faire plaisir à celle qu'il aimait.

Devant cette fatidique porte il avala sa salive, l'appréhension avait déjà prit possession de lui, il mit sa main sur la poignée et la baissait.

La porte s'ouvrait.

Il vu à quelques mètres de lui Lyana de dos du sang coulant de son bras, sa respiration s'était coupée mais son cerveau avait réagi. Il avait couru et avait saisi brutalement celle qu'il appelait « gamine » afin de la retourner pour qu'elle puisse lui faire face.

Il prit sa tête entre ses mains et la levait brutalement, son inquiétude s'atténuait grandement en ne voyant qu'une immense cicatrice sur sa gorge. Lyana ne réagissait pas, ses yeux toujours aussi vides depuis à présent trois longs mois.

Et oui, après la mort de sa meilleure amie Lyana avait énormément changé, on ne voyait en elle strictement rien, aucune émotion, aucun sentiment. Elle s'était murée d'incassables barrières et même Alexander ne pouvait voir à travers elles.

Le pire pour lui avait été ce jour fatidique, celui où il avait retrouvé le corps inerte de Lyana dans la baignoire. Par miracle il avait pu la sauver puisque la coupure qu'elle s'était infligée n'était pas si profonde.

Il se demandait tous les jours ce qu'il se serait passé s'il n'était pas arrivé à temps, il avait vu son regard, elle ne souhaitait pas être sauvée. Elle voulait mourir, pour rejoindre sa sœur.

Alexander reprit son souffle et baissait les yeux sur l'avant bras de Lyana, celui-ci était doté d'une immense entaille.

-Pourquoi Lyana ? Lui demandait-il doucement.

-Je ne ressens plus rien. Lui répondait elle.

Alexander ne voulait pas la laisser seule sans surveillance par peur qu'elle réessaye de se suicider, mais depuis qu'on l'avait sauvé elle n'avait jamais recommencé. Elle avait seulement cherché à se faire souffrir, elle avait expliqué après des dizaines et dizaines de questions de la part d'Alexander que cela lui permettait d'alléger sa douleur.

D'abord elle frappait contre le sac prévu à cet effet jusqu'à s'en déplacer les phalanges, mais après l'avoir fait à de multiples reprises elle n'avait plus ressenti aucune douleur, aucun apaisement. Suite à sa déception elle avait commencé à s'entailler profondément, elle ne cherchait pas à se donner la mort de cette manière puisqu'elle finissait toujours par brûler ses plaies.

Elle voulait simplement ressentir.

Malgré le fait qu'Alexander avait été grandement rassuré de voir Lyana en vie alors qu'il l'avait vu debout une nouvelle crainte naissait en lui. Lyana ne ressentait plus rien en se faisant autant souffrir, quelle serait donc l'étape suivante ? Celle qui lui permettrait de ressentir ?

Malheureusement il savait bien qu'il n'aurait aucune réponse, Lyana était devenue très silencieuse, vivant sa vie de manière mécanique.
Et cela le tuait de la voir comme cela.

Lyana était morte le jour où sa meilleure amie était partie.
Mais son corps, lui, avait continué à vivre.

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