NOSTRA / SAGA

13. King

Hayloft II- Mother Mother

Lyana
Salle de boxe, 22h47

J'étais en train de faire la pire connerie de ma vie.

J'avais senti le regard d'Eris sur moi, les bras à peine recousus, le ventre amoché mais surtout mes putains de jambes.

C'était dégueulasse à voir.

-Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

-Réfléchis bien deux fois avant de vouloir te lancer dans les meurtres à cent-pour-cent.

Elle hochait simplement la tête et sortit des vestiaires me laissant seule, après quelques minutes à me tourmenter j'entendais la porte s'ouvrir à nouveau.

-Gamine ?

Je tournais la tête vers Alexander, il était là un regard inquiet scotché au visage. Ses yeux descendaient sur mes jambes qui tressautaient.

Il fallait dire qu'entre mes dernières coupures et ma visite la plus récente chez le patron c'était encore pire. Je voyais encore les marques du tire bouchon, ce qui me donnait des frissons dans le dos.

Alexander se mit à genoux devant moi et me regardait droit dans les yeux, je fis de même.

-C'est à cause de ça ?

J'hochais la tête, Alexander se baissait légèrement et m'embrassait les deux cuisses.

-Moi je les aime.

-Mais qu'est-ce que tu racontes c'est ignoble ?

-Moi je les aime, Lyana ça montre ta force. On voit très bien que ça n'a pas toujours été simple et pourtant tu es toujours debout, c'est un exemple de courage.

Il posait sa paume sur ma joue.

-Si tu ne veux pas le faire jamais je t'y obligerais, mais si c'est juste pour ça je te balance sur le ring.

Je ricanais, le pire c'est qu'il était vraiment sérieux.

-Je l'entend déjà Alexander, je vais finir par les tuer.

-En s'en fout Lyana. Me rassurait-il.

J'avais vu que son regard avait changé lorsque je lui avais avoué que je l'entendais déjà, il s'en voulait toujours autant que son père m'ait fait tout ça.

-Tu laisses toujours ta marque avant de tuer on est d'accord ?

-Oui.

-Tu veux que je te le prenne ?

Je serrais le canif de mon père dans la poche du short en secouant la tête, je détestais le fait de ne pas l'avoir sur moi. J'avais comme l'impression de confier l'âme de mon petit frère. Salvatore l'avait déjà eu pendant un trop long moment. Je secouais la tête de gauche à droite.

-Alors comptes sur moi pour t'arrêter avant.

Je pris mon courage à deux mains et hochais la tête, ce n'était plus une histoire de se battre c'était un véritable défi pour moi de monter mes jambes.

Mon véritable combat.

Je me levais, un rictus apparaissait sur les lèvres d'Alexander, il fit de même et mît son avant-bras derrière mon dos pour poser sa main sur ma hanche.

-On y va ? Me demandait-il.

-On y va.

Alexander ouvrit la porte et me laissait faire le premier pas, je sortis lui à mes côtés et rejoignais tout ce monde.