NOSTRA / SAGA

23. Lavrenti

Ne me ramène pas- Lomepal

Lyana
Voiture, 01h51

Ma meilleure amie était rentrée lorsqu'Alexander avait décrété qu'il était l'heure qu'on parte. Ils avaient essayé de me parler mais je n'avais pas réussi à leur communiquer plus de deux phrases.

-Faut qu'on trouve un endroit où dormir maintenant. Soufflait Hugo.

La culpabilité en moi était déchirante, elle me détruisait de l'intérieur. Broyait mes os, empoisonnait mes organes. Tout était de ma faute, j'avais tellement mal pour toute la destruction que je causais autour de moi. Tout était de trop. J'avais besoin de ressentir autre chose que de la culpabilité, je voulais ressentir de la douleur physique. Je voulais me faire du mal pour me faire du bien. Et quoi de mieux que lui.

-Chez mes parents.

Ils se tournaient tous vers moi mais je ne les regardais pas, je ne voulais pas affronter leur regard. Surtout pas celui d'Alexander si je le regardais dans les yeux il comprendrait. Il comprenait toujours tout.

-Euh Lyly tu veux aller chez tes parents ? Tu sais que-

-Oui.

Le moteur démarrait, si Alexander avait accepté sans même parler c'est qu'il y avait bien un problème. Mais je ne voulais pas réfléchir, je voulais de la douleur. Je voulais ses coups, j'avais besoin de ses coups. J'avais besoin de lui.

J'avais besoin qu'il me tue.

Je voulais qu'il m'achève, j'avais peur qu'Alexander ai eu besoin de l'argent qui était proposé contre ma tête mais c'était au dessus de mes forces, je ne pouvais plus continuer à tenir.

Papa prends ton canif j'arrive.

Je descendais de la voiture la première, je m'étais à nouveau terrée dans le silence. J'essuyais mes larmes comme si cela allait suffire, elles ne s'arrêtaient pas ne faisant que s'aggraver.

J'ouvrais la porte, elle n'était jamais fermée, je marchais sur le parquet grinçant avec un soulagement grandissant. J'avançais jusqu'au salon, la télé était allumée et sur le canapé mon sauveur y était.

-Papa ?

Il se levait, se tournait vers moi et me faisait un grand sourire, je supposais qu'il n'avait pas vue mes larmes. J'avançais instinctivement vers lui, je sautais presque dans ses bras, son odeur d'alcool empestait à des kilomètres mais elle me rassurait.

-Ma fille qu'est-ce que tu fais là ?

Je le serrais plus fort, je tenais mon tueur de toutes mes forces contre moi. Je ne voulais pas laisser ma dernière chance s'envoler.

-J'avais besoin de toi papa.

Je pleurais toutes les larmes de mon corps, parce que j'étais soulagée de mourir mais effrayée par la mort.

-Léo est mort...

Mon cœur me faisait payer ma phrase, il me faisait payer la réalité qui m'était imposée.

-Je ne sais pas c'est qui ma fille.

Si papa tu savais c'était qui, enfin tu devais le savoir.

-Mais je te l'avais dis Lyana, tu n'es qu'une salope c'est de ta faute. Tu détruis tout autour de toi.

Je le serrais encore plus fort, il n'y avait que lui pour me dire ça et j'en avais besoin. J'avais besoin qu'enfin quelqu'un avoue que tout cela c'était ma faute, qu'une personne se décide à arrêter de mentir pour me préserver.