NOSTRA / SAGA

3. Message

Lyana
Salon de tatouage, 16h58

-Tu n'arrêteras donc jamais de dessiner.

Je riais face à la remarque du tatoueur de la ville, il ne se rendait pas compte d'à quel point il avait tout juste. La seule chose que je faisais c'était dessiner, et à chaque fois j'écrivais les mêmes dates en haut de mes feuilles.

-Tu aimes tellement ça Sophia ? Me demandait Noah.

Sophia.

C'était le prénom que j'avais choisi pour vivre ici, j'avais refusé de garder mon ancien prénom parce que je n'arrivais plus à avoir de bons souvenirs avec lui.

La seule personne qui m'appelait encore comme ça c'était Anastasia, on parlait presque tous les jours avec le téléphone cripté que je lui avais offert. Je savais que si je ne le faisais pas, il me retrouverait.

-Il faut croire que je m'améliore. Je ricanais.

Noah était un homme d'une cinquantaine d'années, il avait de longs cheveux blancs et style purement motard. Des vestes sans manches en cuir remplies de clous, des tatouages de femmes pin-up sur les bras.

J'avais établie une bonne relation avec lui, en même temps je passais ma vie dans son salon de tatouage. Je passais presque tous les jours le voir.

-Sophia j'aimerais quand même savoir un jour ce que sont les dates sur tes dessins.

-À mon lit de mort promis je te le dirai.

Il riait.

Jamais au grand jamais je ne lui dirai ce qu'était ces dates. Ces dates qui se trouvaient être les plus importantes pour moi.

En haut à droite, la date de naissance de Maël.

En haut à gauche, la date de mon kidnapping.

Mon kidnapping fut le plus gros effet papillon de ma vie, sans ça je ne les aurais jamais rencontré et jamais je n'aurais fini comme ça. Cela m'avait plût un temps mais cette époque était révolue.

Aujourd'hui je subissais les conséquences d'avoir côtoyer des psychopathes.

Il ne se rendait pas compte qu'absolument tous mes dessins étaient significatifs, même la date que je rajoutais sur ma feuille.

-Celle là c'est quoi ?

Bon il n'avait pas prit de temps à me poser la question. Je ricanais, je ne lui dirai toujours pas et cela m'amusait de le voir chercher toutes les possibilités.

-C'est pas très loin de la date que tu marques partout.

Exactement, c'était le jour où je suis partie. Je ne savais pas pourquoi je ressentais le besoin de marquer ceci. Peut-être pour ne jamais l'oublier ?

Mais je sentais que c'était impossible pour moi de l'oublier.

-J'adore le sapin que je t'as dessiné la semaine dernière.

Oh moi aussi je l'adorais, surtout lorsque je me cachais derrière pour survire à mon paternel. J'avais hésité à commencer à marquer la date de mon premier meurtre, enfin pas celui que j'avais commis pour sauver la nièce d'Alexander celui que j'avais commis dans mon intérêt.

Mais bon dessiner la date de la mort d'un pédophile en série très peu pour moi.
En plus à ce stade je n'aurais plus de place sur mes feuilles.

J'en avais tué pas mal, je n'étais pas du genre à accepter des contrats sans motif, je n'avais pas d'obsession pour l'argent. Comme lui.

Mon téléphone vibrait, je regardais le numéro qui s'affichait, un nouveau contrat. J'effaçais la notification.

-Tu sais Sophia t'es un véritable mystère.