J'avais terriblement mal partout. Mon bras était engourdi, je ne parvenais plus à poser un pied devant l'autre sans m'écrouler à terre. J'avais envie de pleurer toutes les larmes de mon corps, d'abandonner tout ce que je voulais entreprendre mais cette présence me l'en empêchait. Celle de Thomas.
À chaque séance de rééducation, il me soutenait, me prenait le bras, il était tout simplement là pour moi. Mais je nécessaitais plus. Ma mère se libérait rarement du travail, elle prétextait qu'elle voulait faire des heures supplémentaires pour se vider la tête. Alors que c'était ici, à ce moment précis que j'avais besoin d'elle. Une vague de colère me submergeait, mais je ne pouvais rien faire pour changer les choses.
Un jour, Thomas est arrivé en retard. Mais il n'était pas tout seul. À ses côtés, il y avait une fille. Que je ne connaissais pas, mais que j'avais l'impression d'avoir déjà rencontrée ou aperçue au lycée.
J'eus tout à coup un flash me permettant d'avoir les réponses à mes questions.•~•~•~•
Je marchais en direction de l'arrêt de bus, les écouteurs à mes oreilles. Lorsque je relevai la tête, je vis ce que j'aurais préféré ignorer.
Une fille vêtue de manière trop extravagante à mon goût, en train d'embrasser sur la joue mon nouvel ami. Cela me faisait bizarre, je regardais à nouveau mon téléphone comme si je n'avais rien vu... Mais j'avais oublié qu'il fallait que je regarde à gauche, à droite, avant de traverser.
Je ne l'ai pas fait, je n'ai rien entendu à cause de la musique à fond dans mes oreilles. Comme si ces mélodies allaient me faire oublier mes problèmes le temps d'une chanson.
Ce garçon que je ne connaissais que trop bien m'invita à venir le voir, mais je n'en avais aucune envie. Mais avais-je le choix. On dit... qu'il a suffi d'un pas. Et bien là, cette situation l'a parfaitement illustré. Mon pied se posa alors sur le passage pour piétons..
•~•~•~•
Et c'est là que mes souvenirs se sont effacés jusqu'à ce que je me réveille dans mon lit d'hôpital.
Je me souviens encore de ce sentiment que je ne connaissais et que je n'osais accepter.C'était celui que j'avais éprouvé ce matin là, le jour où j'ai été renversée par une voiture.
Serait-ce de la jalousie ? Non, c'est impossible. Je ne suis pas faite pour aimer, mon coeur est froid et vide et ce sentiment de jalousie melangé à cet amour ne m'inspire pas confiance et ne me ressemble absolument pas. Est-ce que j'étais troublée... Je n'en avais aucune idée, mais mes sentiments m'orientaient vers une réponse que je refuse grandement d'accepter.
J'étais complètement désorientée par tous ces événements récents. Mon corps s'immobilisa, je n'avais plus la force d'essayer. Je fixais la fille de la dernière fois, puis elle finit par me poser une question. Ou plutôt, m'annoncer quelque chose qui me fit manquer de défaillir... Encore une chose qu'il aurait fallu que j'ignore.
- Tu t'appelles bien Adèle ? Moi, c'est Cléa. Thomas m'a beaucoup parlé de toi, il tient beaucoup à toi. C'est mon copain. Et je suis très heureuse de voir que vous êtes liés...par une grande amitié.
Oui oui, amitié. En même temps, il n'y aurait jamais pu se passer quelque chose de plus qu'une simple amitié.
Sans que je ne puisses répliquer, une larme devala tout le long de ma joue, jusqu'à tomber sur le sol. Mais pourquoi ? Pour Thomas, elle ne passa pas inaperçue. Son regard changea. Un regard qui montrait qu'il était désolé.
Mais peut-on être désolé après avoir blessé quelqu'un ? Après l'avoir laissé se faire des films ? Après l'avoir harcelé de messages pour prendre des nouvelles, pour juste parler, pour la faire rire, pour la réconforter comme si il tenait vraiment à moi ? Après tous ces mensonges qui n'ont tenu qu'en trois pauvres journées. Trois journées qui m'ont permis de découvrir ma naïveté. Je viens de connaître mon plus grand défaut.
Naïveté. Une fois de plus.
Et d'ailleurs, il n'en pouvait rien. C'était moi qui avait laissé mon esprit divaguer tout seul, et je n'ai pas réussi à placer les limites au bon endroit, au bon moment.
Je n'en pouvais plus. Surtout, je devais rester loin de lui, quitte à ce que cela me fasse souffrir. Mais cela ne demeurera jamais pire que les sentiments qui s'accumulent dans ma tête. La douleur de mon esprit, se mélange à celle de ma jambe qui m'empêche de marcher correctement.
- Marie !
J'appelais alors ma kiné... Je comptais me lever, laisser tout le monde derrière moi et me réfugier là où personne ne me retrouverait. Mais j'en étais incapable.
- Oui, Adèle ? demanda Marie de sa voix douce.
- Je peux retourner dans ma chambre ?
- Mais...la séance n'est pas terminée.
- Amène moi dans ma chambre, je t'en prie ! Arrêtez tous de vouloir choisir à ma place ! J'ai 16 ans, alors je suis une grande fille. Si je veux me reposer, je me repose ! C'est juste que je suis actuellement dépendante de quelqu'un. Mais si je ne l'étais pas, sachez que j'aurais fait bien pire que de demander à aller me reposer. Croyez moi. Et vous savez, vous n'êtes pas ma mère. De toute façon, je n'en ai pas ! En tout cas, pas une mère qui s'intéresse à moi pour ce que je suis réellement...
Thomas comprit ce qu'il venait de se passer. Il avait découvert mes sentiments, il savait que ce n'était pas pour me reposer que j'allais dans ma chambre. Juste pour être seule, ne plus penser à rien et former une bulle protectrice autour de mon coeur meurtri et affaibli.
En parlant de coeur, le mien s'est brisé en mille morceaux. Et vous aurez beau essayer de les recoller, il y restera toujours une fissure indélébile. Irréparable. Et toujours bien visible.
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Hello !
Tout d'abord, j'espère que vous vous portez pour le mieux. En ce qui me concerne, je suis en forme !
Voici un chapitre qui montre une fois de plus les sentiments douloureux d'Adèle !
À votre avis, Cléa va-t-elle avoir un rôle positif ou négatif dans l'histoire ? Thomas va-t-il finir par ouvrir les yeux ?
En tout cas, j'espère que ce chapitre vous a plu.
Bonne journée !
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Il a suffi d'un pas
Romance"N'oublie pas que je suis là. Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, je serai avec toi. Ne laisse pas les autres consumer les sentiments que l'on ressent l'un pour l'autre aussi facilement." •~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~• Adèle, c'est une a...