Je sortis enfin de cet enfer. Au bout de deux semaines et demi cloîtrée entre quatre murs comme dans une prison, l'envie de partir me submergeait. La routine me faisait mal au cœur, surtout dans cet endroit que je détestais plus que tout au monde.
Désormais, je demeurais toujours obligée de retourner au lycée, ainsi que de rejoindre certaines personnes que j'aurai préféré ne pas revoir.
Comme vous vous en doutez certainement, Thomas était peut-être l'une des dernières personnes que je ne voulais pas voir... Même si au fond de moi, je savais que j'allais encore plus souffrir si je ne le croisais pas une seule fois au lycée.
Ou encore pire : si je le vois trainer avec Cléa. En même temps, je ne vois pas pourquoi il ne le ferait pas. C'est sa copine et je ne suis rien à côté.
Ce que je redoutais le plus là-bas, ce n'était pas les moqueries habituelles, mais le regard de Thomas. Ou plutôt le fait qu'il ne me regarde pas. Qu'il ne m'adresse plus la parole. Qu'il m'ignore comme si je n'avais jamais existé. J'avais peur qu'il me fuie. Il jouait avec mes sentiments et il le savait très bien. Il avait bien évidemment conscience du fait qu'il m'avait fait souffrir. Oui, certainement.
Mais savait-il pourquoi ? À vrai dire, je suppose qu'il se posait à peine la question. Est-ce moi qui me suit simplement monté la tête toute seule ?
Naïveté, Adèle, naïveté.
PDV Thomas
Je n'avais pas vu Adèle de la matinée. Elle n'était pas venue au lycée. D'habitude, je n'ai même pas besoin de la chercher pour que je la remarque. Mais là, elle était vraiment absente.
Une partie de mon coeur était vide, car les journées passent beaucoup plus vite quand elle est avec moi. Mais pourquoi est-ce que je réagis comme cela ? Je ne l'aime pas !
Et pourtant, ses révélations indirectes avaient changé quelque chose en moi, mais j'étais incapable de savoir quoi.Cela faisait quelques jours que je n'étais pas allé la voir à l'hôpital, cependant je savais que c'était aujourd'hui qu'elle en sortait.
Vous allez me prendre pour un lâche, mais je n'avais pas le courage de m'y rendre après sa fameuse crise de nerfs dans la salle de rééducation.
J'avais eu ce déclic.
Je pensais qu'elle m'aimait. Sinon, j'étais certain qu'elle n'aurait pas réagi comme elle l'a fait.
Je savais très bien que sentir la présence de Cléa dans sa chambre lors des visites l'énervait, et j'étais le seul à m'en apercevoir. J'étais le seul à savoir lire dans les yeux d'Adèle. J'étais, une fois de plus, le seul à savoir déchiffrer ses sentiments rien qu'avec un regard.
Je devais prendre mes distances avec elle. Je ne voulais absolument pas qu'elle souffre encore plus... Je l'avais laissée se faire des films et je m'en voulais. Car c'était de ma faute si Adèle était dans un si mauvais état émotionnel.
- Thomas Garnier ! Je vous ai demandé quelque chose ! cria le professeur de mathématiques, m'interrompant ainsi dans mes profondes pensées.
- Oh... Pardon, monsieur.
- Venez tout de suite au tableau !
Je me levais, les jambes tremblant légèrement, et écrit machinalement au tableau la réponse à l'équation qui y était inscrite.
- Merci. Retournez à votre place. Vous vous en sortez bien, mais la prochaine fois que je ne vous vois pas attentif et concentré, je vous envoie chez le C.P.E..
Je hochais de la tête et continua à faire acte de présence, en faisant semblant d'être concentré, alors qu'en vérité, j'étais toujours plongé dans mes pensées.
PDV Adèle
Ma mère passa enfin me récupérer dans sa "magnifique" et chère Audi. Je montais avec une légère difficulté à l'intérieur du véhicule, ma jambe encore endolorie. Aussitôt la portière close, nous commencions à faire la route en direction de notre maison. Les cours attendraient le lendemain, mes préoccupations du moment étant bien trop imposantes pour que je trouve en moi la capacité de me concentrer pendant ne serait-ce qu'une heure de cours.
Je passais donc le reste de la journée enfermée dans ma chambre, un verre de jus de fruits posé sur ma table de chevet, sur laquelle était également disposé mon livre préféré. Ce dernier racontait l'histoire d'une jeune fille qui refusait d'accepter ses sentiments envers un garçon qui, pour elle, n'était pas le bon.
Mais au fond d'elle, elle pensait que tout cela n'était qu'une mise en scène dans son propre cerveau. Et qu'en réalité, elle et lui formeraient un couple merveilleux. Bien que leur accès à la liberté soit plus difficile qu'il n'y paraisse et que ce chemin vers l'épanouissement demeure semé d'embûches.
Je me demandais pourquoi, mais j'avais l'impression de me reconnaître dans cette histoire. Cette fille n'était pas moi, mais la vie de ce personnage fictif ressemblait étrangement à celle que je vivais en ce moment même. Sauf que moi, je ne connaîtrai jamais l'amour, le vrai.
L'après-midi passa lentement. Pour faire passer le temps, je regardais une série sur ma tablette, pendant que ma mère, quant à elle, était repartie au travail. Tiens, ça m'aurait étonné...
"Ne va pas dehors !" m'avait-elle simplement répété avant de partir de la maison.
Après de nombreux épisodes visionnés et une micro-sieste bien méritée, je finis par regarder l'horloge accrochée au mur de ma chambre.
17h34.
Heure à laquelle le bus est censé ramener les élèves du lycée. Dont Thomas.
Je descendis les escaliers comme je le pouvais à cause de ma jambe et sortit dans le jardin.
- Thomas, dis moi que tu es là, s'il te plaît, je veux te voir ne serait-ce qu'une seule seconde. Je veux croiser ton regard, murmurai-je à moi seule.
Au bout de quelques minutes, j'aperçus le bus qui venait de s'arrêter brusquement à son arrêt, au bout de la rue. Assise sur le perron, la béquille à mes pieds, je fixais les gens qui en descendaient, attendant patiemment de le voir.
Cela ne tarda pas longtemps. Il était seul, sa mine était braquée. J'arrivais à le discerner de loin, cette douleur au fond de lui. Celle dont il ne m'avait jamais parlé.
Je ne me cachais pas, et il fallait dire que je ne passais tout de même pas très inaperçue. Alors il ne pouvait pas prétexter ne pas m'avoir repérée. Il se dirigea vers la porte d'entrée de sa maison en face de la mienne, toujours le regard insistant sur ses baskets, puis inséra la clé dans la serrure et entra.
Je savais qu'il m'avait vue.
Avant de fermer la porte complètement, il passa sa tête dans l'encadrement de la porte et m'observa dans les yeux. Son regard était désolé, sa mine triste et ses yeux rouges comme s'il avait laissé la tristesse l'envahir jusqu'aux larmes. Sentir sur moi un regard aussi profond me faisait frissonner.
Thomas murmura quelque chose que je ne parvins pas à déchiffrer, et rompit cet instant dans lequel nos regards ne formaient plus qu'un.
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Hello !
J'espère que vous allez bien.
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
En passant, je vous souhaite une bonne soirée/journée !
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Il a suffi d'un pas
Любовные романы"N'oublie pas que je suis là. Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, je serai avec toi. Ne laisse pas les autres consumer les sentiments que l'on ressent l'un pour l'autre aussi facilement." •~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~• Adèle, c'est une a...