Chapitre 12 : Nouveaux ennuis

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Le claquement de ma béquille sur le sol fit tourner toutes les têtes vers moi. Cette fois, je voulais me battre. Vaincre mon défaut majeur et ne plus jamais me laisser faire. Même si parfois, je savais être insolente quand il le fallait, j'avais toujours essayé de mesurer mes propos. Cette fois-ci, ce n'allait plus être la même chose, je peux vous l'assurer.

J'ai laissé trop longtemps ces remarques me passer au dessus de la tête, j'ai toujours réussi à prendre sur moi, à encaisser. Mais à force de trop tirer sur la ficelle, elle finit par casser.

Je cherchais Lola dans le hall, et j'en profitais pour affronter ces regards désagréables.
Un garçon s'avança vers moi, avec plusieurs de ses amis. Mes muscles se tendirent, j'étais prête à me défendre.

- Alors, Roberts, ça roule ? Mince, à peu de choses près, ma blague aurait pu fonctionner si tu t'étais retrouvée en fauteuil roulant ! Merde alors, la voiture ne t'a pas loupée...s'exclama un garçon de mon cours d'anglais, Hugo, d'un air moqueur.

Hugo Verdier, le garçon le plus "charo" du lycée entier.

Je ne sais plus ce qui m'a pris, mais je me suis ruée sur lui. J'ai trouvé en moi la force qu'il me fallait pour le remettre à sa minable place. Je n'étais plus qu'à quelques centimètres de lui, et à deux doigts de lui cracher en pleine figure ses quatre vérités.

- Merde alors, ta connerie n'a toujours pas disparu ! Alors je te préviens, Hugo Verdier, tu fermes ta gueule une bonne fois pour toutes si tu ne veux pas que je t'explose contre le mur avec ma béquille. C'est bon pour toi ?!

Tout autour, les élèves étaient sous le choc, plus personne ne parlait, suite à ma soudaine repartie apparue au cours de ces deux ennuyantes semaines passees à me morfondre dans un lit d'hôpital. La plupart était bouche bée, et même les amis de ce fameux Hugo n'osaient plus faire le moindre pas. Voilà, mon retour au lycée ne s'était pas vraiment passé comme prévu.

Un mot de plus, et j'aurai donné à Hugo un bon coup de pied là où ça fait mal.
J'avais eu le temps de m'entraîner à parler seule, à renforcer ma répartie, quitte à passer pour une folle auprès des infirmiers rééducateurs. Oui, en plein milieu de la salle de rééducation, je me mettais à taper sur des ballons et me disputer avec pour m'exercer.

J'ai vraiment dû passer pour une cinglée ce jour-là... Je le suis certainement, j'aimerais juste rester dans le déni.

- Ouais, et tu vas faire quoi ? Tu comptes te battre ? T'es une fille, je te rappelle. Les filles n'ont pas de force, et surtout, si tu crois qu'une fille me fait peur, tu te trompes. Enfin, ça m'étonne pas. Une fille, en plus de ça, c'est pas très intelligent.

- Les garçons non plus, apparemment ! Espèce de malade ! Tes remarques sexistes, tu peux les garder pour toi. Et encore, je suis polie ! Sois déjà ravi que je n'ai pas déjà collé mon poing dans ton visage hideux ! En plus, je ne sais pas comment tu as fait pour collectionner toutes les filles qui sont passées dans ton lit, en ayant une tronche comme la tienne !

Le ton monta de plus en plus fort, jusqu'à ce que la foule s'agglutine autour de Hugo et moi, qui était en train de le prendre par le col, d'une main. Je ne soupçonnais même pas cette force physique.
Je n'avais pas l'habitude d'être grossière, mais j'en avais assez d'entendre des remarques désobligeantes...

- T'es mignonne, toi, quand tu t'énerves...

Je le defiais du regard. Si mes yeux pouvaient lancer des éclairs, alors j'aurais devant moi un cadavre frappé par la foudre. Bon là, par contre, j'exagère. Ou pas.

- Alors ça, c'est ma phrase ! Et pas celle d'un imbécile dans ton genre ! Bouge avant que je te refasse le portrait ! menaça en criant une voix familière derrière moi.

Une voix masculine. L'une de celles que j'aime le plus et que je redoute entendre à la fois.
Hugo releva la tête et prit à nouveau un air de défi. Quelle tête à claques, celui-là !

- T'es qui, toi ?

- Le mec qui va se battre avec toi dans quelques secondes à peine si tu la fermes pas ! Adèle, lâche le.

Thomas Garnier.

Je lâchais donc mon emprise, et aussitôt, Hugo joua la comédie. Il soupira, comme s'il était soulagé. Et surtout, il faisait semblant de trembler en me regardant.

- Merci. Je n'en pouvais plus. Il faut faire quelque chose ! murmura Hugo.

Si je pouvais, je l'enterrerai vivant.

Je me figeais, puis tournais la tête et vis derrière moi Thomas, accompagné de Lola, Cléa, et...du C.P.E.. Oh non...pas lui ! Comme si je n'avais pas assez de problèmes comme ça.

- Vous deux, dans mon bureau ! cria-t-il.

Et me voilà repartie pour de gros ennuis...

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Hello !

Vous allez bien ?

J'espère que ce chapitre vous a plu, bien qu'il soit assez court. Il y a quand même quelques gros mots, je n'ai pas l'habitude d'écrire des chapitres comme celui-ci. Mais après tout, Adèle avait bien le droit de recadrer ce garçon !

Que pensez vous de ce chapitre ? On voit bien le véritable caractère d'Adèle s'éveiller, n'est-ce pas ?

N'hésitez pas à laisser votre avis en commentaires.

Bonne journée !

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant