Chapitre 22 : Dîner et disputes

39 11 43
                                    

Cléa entra, vêtue d'une magnifique robe rouge à volants, et de talons aiguilles blancs. Elle avait rassemblé ses cheveux bouclés en un superbe chignon. Je l'enviais terriblement tant je la trouvais jolie...

Je détournais le regard. Je n'étais plus capable de voir son visage. Or, j'étais bien contrainte de l'accepter durant tout un repas...
Surtout si elle se met à côté de moi...

Or, c'est Thomas qui s'installa à ma gauche, et Cléa en face de lui. Le père de mon meilleur ami s'était assis au bout de la table, pour, comme il le justifiait, "avoir une vue d'ensemble sur les jeunes".

Bien sûr, tous étaient concentrés sur Cléa, Thomas était aux anges et n'arrêtait pas de sourire bêtement. Il savait que ça me faisait mal au cœur. Très vite, je prétextais quelque chose pour enlever de ma tête cette terrible vision.

- Excusez moi, pourrais-je savoir où sont les toilettes ?

Cléa se tourna vers moi et fit l'un de ses plus beaux sourires. Hypocrite ou pas, je détestais ça. Cette sensation que cela me procurait était extrêmement désagréable.

- Je vais t'accompagner, je sais où ils sont.

- Merci beaucoup, Cléa, s'exclama Pauline. Tu es très gentille, et serviable. Je vois que mon fils a de bons goûts en matière de couple !

Ah non, tout mais pas cette phrase... Avant de partir, je croisais le regard de Thomas. J'hésitais entre le fixer froidement ou alors faire tout le contraire. Je décidais de me montrer désagréable, juste avec un regard. Pour qu'il comprenne que ce n'est pas facile pour moi de rester à cette table.
Et il ne tardait pas à me répondre rien qu'avec ses yeux... Je ne pus m'empêcher de tout de même penser que nous nous comprenions sans parler...

- Bon, allez, Adèle. Viens, je vais te montrer.

- Je peux y aller toute seule, tu sais, rétorquai-je.

- Non non, j'y tiens. Je dois te parler.

Oh mon dieu. J'espère qu'elle n'avait pas compris...
Une fois arrivées devant les toilettes et capables de parler sans que les autres ne nous entendent, elle me prit par le bras.

- J'ai très bien vu ce petit jeu de regards. J'ai surtout bien compris que tu tournais autour de mon copain. Je ne sais pas ce que tu manigances, mais si tu crois que tu vas pouvoir lui mettre le grappin dessus, tu te trompes. Je ne veux plus te voir trainer avec lui, et ne t'inquiète pas. Je vais faire en sorte qu'il n'ait plus aucune envie de te fréquenter, si tu vois ce que je veux dire.

- Ton copain ne m'intéresse absolument pas, mentis-je. C'est juste mon meilleur ami. En revanche, si tu fais des crises de jalousie à longueur de journée, c'est sur qu'il ne voudra plus te fréquenter toi !

- Quelle audace ! Je te pensais plus fermée d'esprit que ça... Alors écoute moi bien, je te surveille, et si je te vois lui parler, je peux t'assurer que ton année de lycée ne se passera pas comme prévu. En même temps, que ferait Thomas avec une débile comme toi, qui a redoublé ?! Rien, tu as tout compris. Alors ne t'avise plus une seule fois de...

- Ce sont des menaces ? la coupai-je.

- Tu es très perspicace, dis donc.

- Tu ne me fais absolument pas peur, Cléa Schmidt. En disant cela, ça veut dire que tu n'as pas confiance en ton copain. Si il était si fidèle que ça, tu n'aurais aucun souci à te faire. Or...

- Or quoi ? Qu'est-ce que tu vas me raconter encore, comme conneries ?

J'hésitais à répondre, à avouer. J'estimais qu'il était préférable de laisser le passé là où il se trouvait, mais je ne pouvais pas m'empêcher de dire la vérité, tant elle me brûlait les lèvres d'un feu ardent qui n'attendait que d'être éteint.

- Avec ton cher copain, nous nous sommes embrassés hier. Alors si j'étais toi, je ferais attention à avec qui je me mets en couple.

Le visage de Cléa s'endurcit encore plus. Si elle avait pu m'électriser rien qu'avec son regard, elle l'aurait sans doute fait.

- Co..

- Je te coupe tout de suite, ce n'est pas la peine de m'insulter. Je n'ai pas besoin de savoir que je suis un miroir de ta personnalité.

Cléa s'enfuit, et retourna très vite dans la salle à manger, suivie de près par moi.

- Thomas !

- Oui, ma chérie ?

- Ne m'appelle pas comme ça ! C'est vrai, ce que me dit cette...cette...

- Oh, ne t'avise pas de parler mal de moi ! répliquai-je.

- Toi, ferme la ! Je parle à mon copain, pas à toi. Alors, Thomas ? C'est vrai que vous vous êtes embrassés hier ?

Thomas se mit à trembler et me lança un regard noir. J'avais tout gâché, et il n'allait jamais me le pardonner...

- Je...

- Réponds ! Oui ou non, vous vous êtes embrassés hier ?

Thomas baissa les yeux avant de répondre.

- Oui, Cléa... Je suis désolé...

- Puisque c'est comme ça, je me barre ! Je vais vous faire la peau, à vous deux, croyez moi !

Cléa ouvrit la porte et s'enfuit en courant sans la fermer.

Les parents de Thomas posaient leur regard sur moi, puis sur leur fils, et à nouveau sur moi. Ils ne comprenaient rien, et moi j'avais fait n'importe quoi...

- Thomas ? Tu as...

- Oui, je n'aurais pas dû dire ça comme ça, je suis désolée, vraiment... Je ne voulais pas..., soupirai-je, consciente de mon erreur.

- Toi, Adèle, ferme la ! cria Thomas. Va-t-en d'ici tout de suite. Je ne te pensais pas comme ça... Tu me déçois vraiment. Je ne veux plus te voir...

Pauline tentait de prendre ma défense à plusieurs reprises, de même pour Sebastian. Thomas les recadrait et me fixait. Son regard me glaçait le sang. J'avais peur, je ne l'avais jamais vu dans cet état...

Je faillis me mettre à pleurer, mais je décidais de ne pas paraître faible. Je lançais un regard dur à Thomas, avant de prendre mes affaires et de partir...
Je traversais la route sans regarder, et heureusement, cette fois ci il n'y avait personne pour m'envoyer à l'hôpital. Même si ça aurait peut-être été le bon moment.

Je m'assis sur le perron de ma maison. Ma mère n'était pas encore rentrée du travail, toutes les lumières étaient éteintes, même dans la rue.

Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps. Les retenir était encore plus douleureux que d'être triste, je l'avais toujours entendu dire, et là je l'ai vécu comme jamais. Il fallait que je les laisse défiler sur mes joues jusqu'à ce que la lune tire sa révérence et que le soleil illumine le ciel. Mais, même si demain, cette boule de lumière éclairera tout et réchauffera l'air, mon coeur restera gris, froid, et vide.

J'avais l'envie de mourir, de laisser derrière moi tous ces problèmes qui finalement, avaient été provoqués par ma faute. Si j'en étais là, c'était tout simplement car je l'avais cherché.
Mon regard se perdait dans le vide et je finis par mettre ma tête entre mes genoux avec la volonté de rester ici jusqu'au lendemain. Je voulais que le temps s'arrête. Pouvoir retourner dans le passé et réparer les erreurs que j'ai commises. Si je n'étais pas née, rien de tout cela ne se serait produit et la vie des autres aurait été bien meilleure...

___________________________________________

Hello !

Comment allez-vous ?

Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Le dîner était très mouvementé, n'est-ce pas ?

Que va-t-il se passer ensuite, d'après vous ?

J'attends vos retours avec impatience.

Bonne journée/soirée !

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant