Chapitre 19 : Petits papiers

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PDV Thomas

Je n'aimais pas pleurer, surtout devant une fille comme Adèle. D'habitude, j'arrivais à retenir mes larmes, mais là, c'était impossible. C'était comme si toutes celles que j'ai retenues depuis si longtemps s'étaient échappées, à ce moment précis.

Adèle méritait de savoir ce que j'avais vécu. Je n'avais pas le droit de lui cacher plus longtemps.

Dès qu'elle vit que je me suis mis à pleurer toutes les larmes de mon corps, elle me prit dans ses bras. Ce contact me fit frissonner, j'avais besoin de cela pour me réconforter. Et je me rendais compte qu'elle était l'une des seules personnes qui pouvaient me faire changer d'humeur.

Tout ce que je pensais depuis le début venait de se confirmer : c'était une fille géniale, et qui faisait passer les problèmes de ses amis avant les siens. Je l'aimais énormément, mais je ne connaissais toujours pas les réponses à mes propres questions. Est-ce que je ressentais de l'amour pour elle, ou n'était-ce qu'une forte affection ? Je n'en savais rien, j'étais perdu tant elle m'intriguait et me troublait.

Depuis que je la connaissais, je n'étais plus le même. Elle et Cléa, étaient les seules filles qui avaient le pouvoir de me remonter le moral...

Adèle desserra l'étreinte et me regarda dans les yeux. Elle ne disait rien, elle m'avait écouté sans jamais m'interrompre...

- Viens, on y va, murmura-t-elle en me tendant sa main.

- Mais tout le monde va voir que j'ai pleuré !

Elle esquissa un sourire en coin, avant de plonger son regard dans le mien.

- Et alors ? Ça arrive à tout le monde ! Ce n'est pas une honte...

Juste avant d'entrer dans le hall, Adèle se retourna vers moi et me demanda :

- Cléa...elle est au courant ? Pour ton frère...

- Oui, mais assez vaguement. Je n'ai dit la vérité qu'à toi.

Ce que je venais de lui dire la fit sourire. Elle devait certainement penser qu'elle était plus digne de confiance que ma copine, alors que ce n'est pas réellement le cas. C'est juste que...je n'avais pas eu vraiment l'occasion de tout dire à Cléa. Je n'avais surtout pas envie que cela s'ébruite. Bien que je lui fasse aussi confiance, j'avais déjà assez eu mon lot d'émotions pour le moment...

Adèle ne me lâcha toujours pas le bras et m'emmena au milieu du hall, où étaient désormais affichées les feuilles indiquant les compositions des chambres. Elle m'entraîna devant et rejoignit sa correspondante et Lola. Je cherchais du regard mon correspondant derrière moi, et je finis par le voir en grande discussion avec Cléa.

Adèle vit la même chose que moi et me montra la liste, pour que j'arrête de les regarder.

- Ils discutent, Thomas. Rien de plus.

Je ne relevais pas la remarque d'Adèle, puis reposa mon regard sur la feuille.
Je cherchais mon nom en glissant mon doigt sur la liste, et lorsque je le vis, Adèle et moi poussions un cri de joie.

- On est ensemble ! s'exclama ma meilleure amie.

- Oui ! C'est génial ! répondis-je.

Mais lorsque Adèle aperçut le troisième nom qui était indiqué, son expression faciale se modifia aussitôt.

PDV Adèle

Je me suis figée. Je pensais tellement que les deux semaines allaient être géniales...
Pas elle. Tout, mais vraiment pas elle...

"Cléa Schmidt / Andrea Jones" était écrit en toutes lettres juste en dessous de nos noms. J'aurais largement préféré qu'elle ne soit pas dans notre chambre, celle-là. Moi qui souhaitait renforcer notre amitié, avec Thomas...ça allait s'avérer très compliqué avec sa copine dans les parages. Surtout si elle se rend compte que... Non, n'imaginons pas le pire. Ce serait vraiment la catastrophe. Voire l'explosion d'une bombe atomique. Enfin bref, il serait mieux de faire en sorte que personne ne sache que l'on s'est embrassés...

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant