PDV Thomas
- Adèle, je t'en supplie, regarde moi.
Je ne l'avais jamais vue dans cet état. Je me rendis seulement compte à ce moment précis que je l'avais fait souffrir. Que j'étais le roi des imbéciles.
Mais que m'arrive-t-il, bon sang, pour que je me comporte aussi mal ?!- Adèle, je...
- Tu es désolé, je sais.
Adèle fit une pause, inspira un coup et continua.
- Et c'est ça qui m'attriste. Parce que tu te rends compte de tes erreurs trop tard, que tu t'excuses, et qu'ensuite tu me blesses à nouveau. Et rebelote, jusqu'à ce que quelque chose se casse réellement entre nous.
- C'est ce qui est arrivé ?
- Je ne sais pas. Je ne sais plus, Thomas. On s'est fait du mal...
- Et je suis prêt à essayer de réparer ça...
- Mais tu dis ça à chaque fois ! cria-t-elle, me faisant sursauter. Tu vas croire que je fais des caprices, mais j'en ai juste marre de paraître minuscule à côté de Cléa... Et d'abord, je pensais qu'elle ne faisait plus partie de ta vie... Je sais pas, je n'ai pas voulu saisir l'occasion. Et j'aurais pu, Thomas, j'aurais vraiment pu. Mais je me suis fiée au peu de dignité qu'il me reste et j'ai abandonné. Car je tiens en notre amitié, et j'ai l'impression d'être la seule. On dirait que tu ne sais pas qui choisir entre Cléa et moi. J'avoue que je n'aurais pas dû te demander cela, et je regrette. Je veux juste voir tes efforts et que tu fasses la part des choses. Sinon, tu peux faire une croix sur notre amitié.
Elle me laissa aussitôt en plan sans demander son reste, en me jetant un dernier regard suppliant.
Elle traversa le passage piéton et s'engouffra dans le bar sans même se retourner une seule fois.
Je ne voulais pas la perdre, mais inconsciemment, ce que j'avais fait nous avait mené à une grande désillusion...
Je la suivis au bout de quelques minutes, durant lesquelles mon esprit se faufilait dans de grandes réflexions pour qu'Adèle ne s'en aille pas, pour qu'elle pardonne mes erreurs.
Lorsque j'entrai dans le bar, tous les regards s'appuyèrent sur ma personne. Pour détendre l'ambiance, mon père déclama une grande série de blagues nulles dont lui seul avait le secret. Je n'ai jamais autant ri.
J'observais discrètement Adèle, qui elle, était partie dans un fou rire incontrôlable avec ses amies, ainsi que ma mère. Je lui en voulais pour ce qu'elle avait dit sur Cléa. Mais d'une certaine manière, peut-être qu'il fallait que j'arrête de me voiler la face, peut-être que mon entourage avait raison : Cléa n'était pas la bonne.Avec toutes ces histoires, j'avais oublié à quel point Adèle était belle quand elle souriait...
•~•~•~•
PDV Adèle
- Adèle Roberts !
Cette voix, ce ton glacial, je ne le connaissais que trop. Il ne me manquait pas. C'était la voix de ma mère. Je pensais que c'était fini, les cris, les disputes incessantes, grâce à la "prise de conscience" qui lui a soudainement traversé l'esprit. Mais je m'étais encore trompée. Peut-être. Si elle s'était montrée aussi gentille, c'était car elle avait une idée derrière la tête. Ou pas. Mais quoi ? Je la connaissais trop pour ne pas m'en douter. Ou alors, je la connaissais tellement peu que je n'ai pas pu m'empêcher de la croire.
Naïveté, Adèle, rentre toi ça dans le crâne, tu es naïve. Tu es idiote d'avoir pensé que ta mère pouvait te porter ne serait-ce qu'une minute d'attention sans avoir des arrières-pensées.
Dès que ma mère poussa son cri strident, tout le monde avait tourné la tête vers l'entrée, où elle se trouvait. Ma figure maternelle. Toujours aussi impeccable, irréprochable et stricte.
Elle resta immobile quelques secondes, bras croisés, tête haute. Elle disait avoir changé, et elle était la preuve en elle-même que cette phrase était fausse. Ou alors, j'étais encore trop aveugle pour me rendre compte qu'elle avait changé. Un peu. Mais pas assez pour que je m'en aperçoive en si peu de temps.
Pauline et Sebastian la toisaient de haut en bas. Le père de Thomas soufflait, sa femme se contentait de se moquer du ridicule de ma mère qui ne faisait que se donner en spectacle.
- Le lycée m'a appelée. Alors comme ça, tu sèches les cours ? Je ne t'ai pas élevée comme ça, Adèle, déclara ma mère d'une manière exécrable.
- Parce que tu m'as élevée, peut-être ? Oui, les cinq premières années de ma vie. Mais dès que tu as trouvé ton boulot de marketing ou je ne sais quoi, il n'y avait plus que ça qui comptait ! Et ça fait maintenant un peu plus de onze ans que je vis quasiment seule ! Et d'ailleurs, je n'ai absolument pas besoin de toi pour me dire quoi faire, car depuis mes cinq ans, tu n'es pas une mère pour moi.
Ma mère détourna la tête. Pour la première fois de ma vie, je la vis touchée, blessée par mes mots. Il fallait que ça sorte, mais au fond, j'avais finalement l'impression qu'elle ne m'a jamais menti.
- Je vais mettre les choses au clair, Adèle. Je tiens à toi, simplement je n'ai jamais eu l'occasion de te le montrer à cause de mon travail, mais...
- Comment veux-tu que je te fasse confiance ?! Tu m'as peut-être aimée, certes, mais je suis arrivée dans ta vie à 16 ans, et je comprends totalement que tu aies eu du mal à gérer. Mais ce que je ne peux pas accepter, c'est le fait que tu me fasses sentir responsable du fait que tu n'as pas pu réaliser ton rêve. Voilà. Alors laisse-moi vivre. C'est ma seule volonté.
Ma mère s'adoucit légèrement, mais ses traits du visage restaient toujours tendus. Elle n'avait pas l'air d'avoir l'intention de répondre, car elle savait que j'avais raison. Elle culpabilisait.
- Bien. On en reparlera ce soir.
- Non. Je te rappelle que je vais en internat pendant deux semaines, sauf le weekend.
Elle acquiesça d'un hochement de tête, lentement. Et elle partit aussi vite qu'elle n'était apparue, en pleurant légèrement. Elle me fit aussitôt de la peine, malgré tout.
- Allez les ados ! Je vous sers un verre, et allez faire une partie de bowling après ! Les gars, c'est votre revanche ! s'exclama Sebastian en frappant ses mains, comme si rien ne s'était passé.
- Allez les filles ! contredit Pauline en nous encourageant.
Et nous voilà repartis pour le reste de la journée...
___________________________________________
Hello !
Comment allez-vous !?
J'espère vraiment que ce chapitre vous a plu, et si c'est le cas, je vous invite à me le faire savoir en cliquant sur la petite étoile, par exemple ! Merci 🥰
Bonne journée/soirée !
VOUS LISEZ
Il a suffi d'un pas
Romance"N'oublie pas que je suis là. Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, je serai avec toi. Ne laisse pas les autres consumer les sentiments que l'on ressent l'un pour l'autre aussi facilement." •~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~• Adèle, c'est une a...