Chapitre 16 : Mise au point

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PDV Thomas

La soirée m'était insupportable. Je me rappelais de ce qu'il s'était passé ce matin, de ce que j'avais fait sans réfléchir. Je regrettais un peu. Je ne pouvais pas faire ça à Cléa, je l'aimais trop pour la quitter. Et puis...Adèle est ma meilleure amie, et je suis carrément contre ce principe... Je ne suis pas une mauvaise personne. Pas un traître.

Ce soir, mes parents étaient partis dîner en amoureux, en ville, dans un restaurant assez réputé. Je le sais puisque ma mère m'en a parlé tout le weekend. Je me rappelle de cette discussion, avec elle, d'ailleurs...

Flashback - Samedi dernier

- Mon chéri ! Je suis tellement heureuse ! Ton père m'a invité au resto, nous irons là-bas lundi ! Dis moi, un jour, on invitera Adèle à manger avec nous, d'accord ?

- Oui, bien sûr, maman... Mais tu ne voudrais pas rencontrer Cléa, d'abord ? Tu sais, ma petite copine.

- Ah oui...

Ma mère s'assit sur un fauteuil, à côté de moi.

- Écoute moi bien, mon grand, j'ai très envie de connaître un peu plus la fille que tu aimes, mais... vois-tu, j'ai beaucoup apprécié Adèle, et j'avoue que je t'aurais peut-être mieux imaginé en couple avec elle. Vous avez le même caractère, vous vous entendez extrêmement bien, et j'adorerais que mon fils sorte avec une fille comme elle... Mais tu es grand, et je suis là pour te soutenir !

- Mais Cléa aussi, elle est comme ça ! En plus, tu ne la connais même pas.

- Bon d'accord, j'attendrais de voir ça. Après tout, c'est ta vie, mon fils. Tu fais ce que tu veux. Tu es un grand garçon maintenant...j'aurais largement préféré que tu restes toujours mon petit bébé, tu sais. Mais qui suis-je pour décider de ta vie à ta place ? Tu sais, j'ai peur que tu oublies ta petite maman un jour...je ne veux surtout pas perdre mon deuxième enfant, de n'importe quelle manière que ce soit, tu comprends ?

Sa dernière phrase me fit l'effet d'un coup de poignard dans le cœur. Son visage tendre et jovial s'était aussitôt transformé, dès l'évocation de mon grand frère, Lucas. Elle s'empressa de changer de sujet puis se leva du canapé. Je sentis qu'elle était encore blessée, qu'elle n'avait pas fait son deuil. Après tout, moi non plus...

- Tu ne me perdras pas, maman...

Repenser à cette discussion fit couler une petite larme sur ma joue. Chaque jour, je pensais à mon défunt frère. Celui qui était mort par ma faute, ce triste jour passé à la plage. Il me manquait terriblement, car c'était la personne que j'appréciais le plus au monde et qui me soutenait quand j'allais mal. Il était mon modèle dans mon enfance et il était une grande fierté pour toute la famille. Il avait même été champion de France junior de basket. Sport, d'ailleurs, qui m'a toujours passionné également.

Après son tragique décès, notre passion est devenue la mienne, bien que j'avais toujours l'impression de marcher dans les pas de mon grand frère. J'espérais le rendre fier, de là où il était... Il aurait 18 ans cette année, l'âge qu'il attendait impatiemment pour s'inscrire à une grande université de basket de la région... Je voulais réaliser son rêve, je voulais faire ce que lui n'a jamais eu l'occasion.

Soudain, j'entendis la sonnette de la porte d'entrée retentir. Je sortis de mon lit, enfilai des chaussons et descendis. J'ouvris la porte, et...

- Adèle ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

- J'avais besoin de te parler de ce qu'il s'est passé ce matin...

- Nous n'en avons pas besoin, si ?

- Toi, peut-être pas, mais moi si.

- Je t'écoute.

Un silence pesant s'installa alors. Je détestais lorsqu'ils étaient prolongés, cela me gênait et me perturbait beaucoup trop...

- Ce baiser m'a énormément troublé, Thomas... Et même si c'était une mauvaise idée, je n'arrive pas à l'enlever de ma tête. Ne me dis pas que ce n'est pas ton cas aussi.

Je n'osais pas répondre. Il fallait que je trouve un moyen de la repousser, même si je l'avais cherché. Je n'aurais jamais dû la laisser se faire des films, et surtout, je regrettais de l'avoir embrassée sur un coup de tête même si elle avait raison : à moi aussi, ce baiser m'avait fait un effet. Sauf que ce n'était absolument pas le moment pour le dire...

- Je suis désolé, Adèle, mais j'aime Cléa ! Je ne sais pas ce que tu as cru, mais...

- Je n'ai rien cru du tout car tout ça, c'est de ta faute ! Si tu ne m'avais pas embrassée, on n'en serait pas là. Mais puisque c'est comme ça, puisque tu ne veux pas assumer, tu peux m'oublier. Sors de ma vie, Thomas Garnier ! Fais ce que tu aurais dû faire depuis tout ce temps !

- Mais ne le prends pas comme ça !

- Écoute moi bien. Tu t'es montré comme un vrai ami avec moi. Je veux dire...comme quelqu'un qui fait réellement attention à ce qui l'entoure, pas juste par intérêt personnel. Et juste après, j'ai l'impression que tu me rejettes. J'en ai marre de me sentir aimée et ensuite délaissée. Tu m'as embrassée, et juste après tu... je ne sais pas, mais je n'arrive pas à comprendre ce que tu ressens. Tu comprends ? Alors choisis ton camp, et maintenant.

- Oui, Adèle, bien sûr que je comprends. Et je sais, j'ai fait une terrible erreur et ça ne sera jamais plus comme avant. Mais il faut que toi, tu comprennes une chose. Ce n'est pas parce que je sors avec une autre fille que je ne tiens pas à toi. Alors non, tu peux encore attendre longtemps pour que je te sorte définitivement de ma vie.

PDV Adèle

Il marqua une pause et détourna le regard. Nous savions tous les deux que l'événement de la matinée allait chambouler pas mal de choses, et que nous nous considérerons d'une tout autre manière, désormais.

- Écoute, tu es l'une des personnes que j'admire le plus. Pour moi, tu es ma meilleure amie. Toi, tu as fait beaucoup pour moi, tu m'as soutenue, alors malgré le fait que je ne sois pas amoureux de toi, je me dois de t'être éternellement reconnaissant. Je t'aime, Adèle, mais pas en amour. Je suis terriblement désolé, je n'ai pas réfléchi quand je t'ai embrassé. J'en avais juste envie... mais pour moi ce baiser ne voulait rien dire. On s'adore tous les deux ! Nous sommes amis, et dès notre rencontre nous avons été liés... Coup de foudre amical, comme on dit, conclut-il en souriant légèrement.

Son discours me laissait sans voix. Jamais personne ne m'avait dit cela un jour... J'avais trop pris les choses à cœur, et les sentiments que je commençais seulement à ressentir avaient pris le dessus. J'étais à cran. Je ne pouvais pas trahir Cléa alors qu'elle et Thomas formaient un très joli couple. Je ne pouvais pas m'immiscer dans leur vie de cette façon, ils étaient trop importants pour moi.

Il fallait que je l'oublie d'une certaine manière, mais je n'avais pas envie d'arrêter de le fréquenter. Parce que moi aussi, je tiens à lui. Comme il disait, nous étions meilleurs amis, et ça s'arrêtait là. Bien qu'il ait raison, cette phrase me brisait le cœur en mille morceaux. Et si je forçais le destin ? Non, je ne pouvais pas agir comme ça, ce serait se comporter comme une peste, une personne sans coeur qui ne pense qu'à son propre intérêt. Et je ne voulais pas faire partie de ces gens-là...

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Hello !

J'espère que vous allez bien, en ce qui me concerne, ça va.

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Je vous souhaite de passer une bonne journée !

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant