Il a suffi d'un pas

Chapitre 37 : Lola, love coach ?

PDV Adèle

Après le bowling et la victoire des garçons, nous avions dit au revoir aux six autres adolescents avec qui nous avions gentiment partagés nos numéros de téléphone, puis nous étions repartis.
Thomas était rentré chez lui avec ses parents sans nous expliquer pourquoi, mais je sentais que quelque chose ne tournait vraiment pas rond chez lui en ce moment. J'hésitais à lui envoyer un message, demander des nouvelles, mais je ne parvenais pas à poser mon doigt sur le bouton en forme de flèche sur le clavier de mon téléphone.

- Envoie lui, souffla Lola dans mon oreille, sur le chemin du lycée où nous n'étions absolument pas pressés de rentrer.

- Depuis quand tu regardes mes messages comme ça ? chuchotai-je pendant que Robin et Jenny riaient ensemble devant nous, se draguant de plus en plus indiscrètement, et pendant que Kate appelait ses parents anglais au téléphone.

- Depuis que je sais que vous vous éloignez.

- Tu ne vas pas t'y mettre aussi !

- Tu sais que j'ai raison mais tu ne veux pas l'admettre. Vous paraissez de moins en moins proches, tous les deux, mais ça se voit que vous mourrez d'envie de recréer un lien, voire même de le renforcer. Vous êtes faits l'un pour l'autre ! Ce serait dommage de laisser passer une si belle histoire.

- Certes, mais le seul lien qu'on peut créer est amical, mais...

- Mais ?

- Mais c'est ambigu et on n'arrive pas à gérer ça sans se faire du mal.

- Parce que vous tournez trop autour du pot. Vous ne vous parlez presque pas ! Alors s'il vous plaît, faites un effort et parlez vous.

- Non. J'attendrais quand le moment sera venu.

- Quand ?

Lola et ses questions. Sans arrêt, toujours. Tant qu'elle n'était pas satisfaite, elle m'interrogeait jusqu'à ce que mes réponses lui conviennent. Et elle a toujours été comme ça, depuis le jour de quatrième où je l'ai connue.

- Je n'en ai aucune idée...

- Comment ça !?, s'indigna Lola. Tu vas vite te reprendre en main, ma vieille ! Si tu ne tentes pas un truc, ce n'est pas cet attardé de Thomas qui va le faire !

- Attardé ?

- Bien sur ! S'il possédait un minimum d'intelligence, il serait venu te parler ! Mais au lieu de ça, monsieur préfère fuir !

Elle n'avait peut-être pas tort. Mais je sentais que ce n'était pas encore le bon moment. Même si j'étais rongée de l'intérieur, suite à tous ces sentiments passés sous silence.

- Au pire, vous vous rapprocherez à Noël, au point où on en est ! En revanche, si tu comptes faire un scénario à la mode téléfilm de Noël, c'est raté. Non tu ne t'appelles pas Mary, tu n'as pas trébuché sur John dans la librairie du coin, tu n'es pas directement tombée amoureuse de lui, il ne t'a pas appris à danser la valse, tu n'es pas américaine et avec un rouge à lèvres rouge passion, et vous ne vous êtes pas embrassés sous la neige à côté des sapins de Noël accompagnés d'une musique romantique. Toi et Thomas, au moins, vous êtes réels.

- C'est bon, Lola, c'est bon. Je pense que j'ai compris. On n'est pas dans un film, j'ai saisi. De toute façon, je vais attendre de voir. Lola, tes idées sont vraiment farfelues !

Elle se mit à rire et je l'accompagnais.

- Écoute, je suis quasiment certaine que vous serez déjà en couple d'ici là. Ça se voit quand vous vous regardez !

Puis, le regard de Lola dévia sur Jenny et Robin, quasiment serrés l'un contre l'autre.

- Ces deux-là, ils s'aiment, ça se voit. Pareil pour toi et Thomas. C'est juste que pour lui, c'est pas encore clair dans son petit cerveau d'idiot. Ouais, il est beau et musclé, mais comme on dit, tout dans les muscles, rien dans la tête.

- Il n'est pas comme ça, Lola.

- Kevin l'était.

- Mais pas Thomas.

Lola se tourna, s'arrêta de marcher et respira un bon coup. Depuis sa rupture, selon elle, tous les garçons ou presque avaient au fond d'eux une part de malhonnêteté, et elle était obsédée par cela.

- J'espère. Désolée, tout le monde n'est pas comme Kevin. Thomas a juste été bête de t'avoir fait du mal comme ça, indirectement. Mais je te jure que s'il te fait souffrir une fois de plus, je vais lui dire ses quatre vérités.

- Ce n'est pas à toi de faire ça, Lola...

Nous mettions fin à la discussion lorsque Kate finit son appel et vint nous rejoindre.

- I am very terrified to go back to the high school this evening... (J'ai très peur de retourner au lycée ce soir...)

- Why ? demanda Lola, en souriant après avoir vu que je n'étais pas en mesure de répondre avec mon accent qui n'en est même pas un.

- We're gonna get punished...(Nous allons être punis...)

- I hope not, Kate. (J'espère que non)

Les deux filles se mirent à rire nerveusement. J'avais juste compris que Kate ne voulait pas être punie au lycée, ou quelque chose du style. Il y avait du progrès.

Devant nous, Jenny et Robin se rapprochaient de plus en plus. Cela commençait à sentir le date à plein nez.

Ce qui nous faisait le plus rire, c'était lorsque Jenny se retournait pour nous sourire et nous lancer un regard de détresse, pendant que Robin continuait à lui parler de choses passionnantes. Il n'avait pas soif, à force de parler autant ? Le connaissant, je pensais que non. D'ailleurs, Robin était malheureusement censé rentrer chez Thomas, puisqu'il n'avait pas le droit d'aller seul à l'internat, sans son correspondant... Le blond avait tenu à rester un peu avec nous -- ou plutôt avec Jenny -- avant de rejoindre Thomas chez lui.

- Ils vont tellement bien ensemble, ces deux-là. Ils n'ont même pas besoin de mes conseils ! À croire que je ne suis pas indispensable, non mais oh !

Et aussi depuis sa rupture, Lola s'obstinait à se mêler des histoires d'amour des autres, à donner des conseils... Désormais, elle-même ne voulait plus faire confiance aux garçons. Ceux qui lui avaient fait trop de mal avaient pris également une énorme place dans sa vie. Et quand Kevin est sorti brutalement de son cercle privé, il a laissé un énorme vide dans son cœur et dans sa routine, son quotidien.

C'est donc pour cela qu'elle a décidé de se changer les idées en rendant les autres heureux et épanouis. Lola était vraiment une fille avec un grand cœur, toujours prête à aider ceux qui en avaient besoin. Même sa grand-mère, qui était sur le point de pousser son dernier souffle.

Lola, c'était une fille forte. Ce n'était pas pour rien que nous étions meilleures amies, car vous ne pourriez jamais trouver une amie comme elle. Bon, ça doit exister, mais elles ne s'appellent pas Lola Johnson et aucune n'est ma meilleure amie.

Pour moi, il n'y en aura jamais deux comme elle.

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Salut !!!

Comment allez-vous ?

J'espère (encore une fois) que ce chapitre vous a plu. N'hésitez pas à me donner votre avis sincère !

Bonne journée/soirée !