Chapitre 33 : Partie remportée

35 8 19
                                    

PDV Thomas

Cela faisait plus d'une demi-heure que nous nous amusions tous ensemble, comme des enfants qui auraient été privés de jeu pendant des semaines. Je ne m'étais pratiquement jamais senti aussi bien entouré.

L'équipe de garçons gagnait largement, pour le moment. Je riais énormément lorsque je voyais Adèle qui peinait à viser les pistolets de l'équipe adverse en courant de tous les côtés. Et j'en profitais pour viser le sien.

À nous voir, on aurait dit de vrais gamins.

- Thomas, je vais me venger !

- Essaie déjà de marquer des points pour ton équipe et après on en reparle !

Je vis alors sur le visage d'Adèle un air de défi encore plus grand, une envie de gagner encore plus forte. Elle profita de mon inattention pour mitrailler dans ma direction.

- Alors, on fait moins le malin ?

Je pouffais de rire. Nous étions douze dans la pièce sombre, mais je ne voyais que deux personnes, nous. Nous avions créé notre bulle où notre complicité refaisait surface. Cela me faisait le plus grand bien, de retrouver Adèle. De l'avoir presque juste pour moi, dans un jeu qui nous enferme dans sa spirale.

- J'y...j'y retourne, souffla Adèle, au même moment où Jenny se rua sur elle avec son pistolet lumineux.

Elle éclata de rire et s'en alla, en courant autour de moi, poursuivie de près par Robin et Sara.
Plus loin, Lola et Kate fonçaient droit sur Dorian, qui riait pour la première fois, pendant que Stella et Mary, les jumelles, se cachaient derrière un petit mur.

Au bout d'un certain temps, plus personne n'avait la notion du temps. Nous ne pensions plus qu'à une seule chose : remporter la partie. Et l'enjeu pour Adèle et pour moi était le même : montrer à l'autre ce dont on était capable. Défier l'autre comme si notre vie en dépendait. Recréer notre amitié, comme avant. Avant que je fasse une erreur. Car cette erreur détruirait le lien amical que nous avions, Adèle et moi.

J'étais certain qu'au fond de nous, nous avions tous les deux envie de retrouver cette bulle dans laquelle nous seuls pouvions entrer. C'était la nôtre, et je voulais tout faire pour la renforcer, afin que personne ne puisse l'éclater sans aucun scrupule.

- Thomas ? T'es en train de te faire battre, cria Adèle dans mon oreille en courant à côté de moi, avant de s'arrêter à l'opposé, une lueur provocatrice dans le regard.

C'était évident, notre lien était en train de se recréer, notre histoire, à se réécrire après des semaines de pages blanches, des non-dits, des opinions cachées, un cœur brisé, des sentiments inavoués.

- Dans tes rêves, Adèle !

- Parce que tu crois que je rêve de toi ? rétorqua-t-elle en haussant un sourcil.

Je pouffais et me replongeais dans le jeu sans répondre...

- Stop ! C'est terminé ! cria une voix, que je définissais comme celle de mon père, en dehors de la boîte noire.

Un brouhaha général de mécontentement se fit entendre, puis nous sortions en riant et en nous remémorant les moments forts.

- Venez ici, qu'on voit qui a gagné la partie ! s'exclama mon père.

Nous rendions les pistolets laser à mon père. Il comptabilisa les points marqués par chacun et annonça le résultat tant attendu.

Adèle ne me quittait pas des yeux et souriait d'un air malicieux, tout en me défiant encore du regard.

Les garçons de mon équipe frimaient, les filles ne disaient rien et se contentaient juste de glousser en voyant Quentin imiter exagérément son ami Paul.

- Et l'équipe gagnante est... Roulement de tambours ! Attention, attention !

- Bon, papa, arrête le suspense s'il te plaît, m'écriai-je.

- Ah... Euh... Oui... Pardon.

Mon père se racla la gorge avant de poursuivre.

- Et c'est l'équipe de filles qui remporte la partie !

Les six filles hurlèrent de joie, comme si on leur avait annoncé qu'elles avaient gagné à la loterie. De vraies gamines.
De notre côté, nous étions tous en train de râler. Robin contestait les résultats et voulut compter à nouveau, ne voulant pas accepter sa défaite.

- Alors, Thomas ! On fait moins le malin ?!

Adèle. Elle ne s'arrêtera donc jamais.
Je levais les yeux au ciel en souriant, ce qui la fit rire. Lola dit quelque chose à son oreille, et les deux meilleures amies furent bientôt entourées par leurs quatre autres coéquipières.

Jamais je ne m'étais senti aussi heureux qu'ici. Avec eux. Avec elle.

___________________________________________

Hello !

Comment allez-vous ?

Qu'avez-vous pensé du chapitre ?

J'attends vos retours avec impatience,en tout cas, qu'ils soient positifs ou négatifs !

Bonne journée/soirée !

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant