Il a suffi d'un pas

Chapitre 26 : Incompréhension

- Adèle, faut qu'on se parle !

Thomas m'interpella le soir, devant l'internat, alors que je m'apprêtais à me diriger vers les chambres accompagnée de Jenny, Kate et Lola.

- Non, répondis-je froidement.

Il me dévisagea, non satisfait par ma brève réponse. Je m'enfuis dans le sens inverse, mais il continua à me suivre, sans en démordre.

- Arrête de faire la maligne. Je suis sérieux.

- On n'a rien à se dire, Thomas. J'ai cherché les embrouilles, certes. Mais au départ, on sait très bien par quoi ça a commencé. Dois-je te rappeler tout ce qu'il s'est passé ces derniers jours ?

- Je sais que ça s'est très mal passé, ce soir là, mais désormais, Cléa et moi sommes encore ensemble. Je sais que ça ne te réjouit pas. Mais en tout cas, je ne t'en veux plus.

- C'est donc ça que tu avais à me dire ? Entendu. Tu changes encore d'avis à la vitesse de la lumière ! Alors maintenant, tu vas faire un choix. Première option : tu m'oublies et tout rentre dans l'ordre. Deuxième et dernière option : tu veux rester ami avec moi, mais dans ce cas, tu dois accepter que je ne m'entende pas avec Cléa. Je veux ta décision maintenant.

PDV Thomas
Elle ne me demandait quand même pas cela... Je voulais absolument qu'elle arrête de se mêler de mon couple, mais je ne pouvais pas prendre le risque de la perdre.

Le choix était vite vu, mais en réalité, il signifiait qu'Adèle n'allait pas s'en arrêter là vis-à-vis de Cléa.
Il fallait que je trouve un moyen de déjouer ses plans.

J'avais oublié. Adèle, Cléa et moi. Dans la même chambre... Oh non, non, non... Cette composition allait faire des étincelles, et j'allais me retrouver au milieu de leurs disputes. Moi aussi, il était vrai que je l'avais cherché. Si je n'avais pas embrassé Adèle, tout cela ne serait certainement jamais arrivé. Même si Cléa aurait peut-être fini par comprendre qu'il a failli se passer quelque chose entre Adèle et moi... Failli, et j'insiste bien sur ce mot.

Déjà, je ne sais plus du tout où j'en suis au niveau de ma situation amoureuse. Cléa m'en voulait terriblement, Adèle aussi, et je m'étais comporté comme un véritable imbécile avec elles.

- Bon, Thomas...

- Je ne peux pas choisir entre toi et ma copine, enfin quoi ! Adèle, dis moi que tu as demandé ça sans réfléchir, que tu n'as pas pensé ce que tu as dit...

- Désolée, Thomas. C'est plus fort que moi... Arrêtons de parler de ça, s'il te plaît.

Et elle me laissa seul dans le couloir sans un mot de plus. Elle entra dans notre chambre de l'internat, et je l'entendis aller dans la salle de bain et la fermer à clé.

Jenny me fusilla du regard avant d'entrer également. Tant pis, j'allais devoir faire avec pendant deux semaines...

Adèle avait failli gâcher ma relation avec Cléa. Et peut-être même que c'était réellement le cas...

Mais malgré tout, Adèle était mon amie et je considérais que notre lien était assez solide pour ne pas être rompu aussi facilement.

Je n'étais pas quelqu'un de nature rancunière... Je savais juste remettre les gens à leur place quand il le fallait.
Je voulais pardonner complètement à Adèle. Mais malgré cela, j'avais du mal à m'en sentir capable. Car il y a toujours une différence entre pardonner et oublier...

- Hey, Thomas !

Mon correspondant, Robin, me tapa l'épaule avec un grand sourire. Il m'avait fait mal, il ne se rendait pas compte qu'il avait en sa possession une force de brute.

J'étais étonné par le fait que la plupart de nos correspondants anglais parlaient français presque couramment. Alors que moi, j'étais minable en anglais. J'avais remarqué que c'était aussi le cas d'Adèle... Mais pourquoi je parle encore d'elle !?

- Je te cherchais ! s'exclama Robin avec son fort accent britannique. On va dans notre chambre.

- Euh...

Je n'eus même pas le temps de répondre qu'il avait déjà ouvert la porte. Sans frapper. Avec deux filles à l'intérieur. Oh oh...

Robin est le genre de type qui se moque de tout ce qui l'entoure. Il avance dans la vie, je l'avais déjà remarqué. J'admirais ce type...

- Ça t'arrive de frapper ?! hurla une voix en lançant sur Robin un oreiller.

Cette voix, je ne la connaissais que trop.
Aussitôt entrés, j'avais fermé les yeux de peur de tomber sur deux filles en serviette, sorties de la douche ou je ne sais quoi...

- Désolé, souffla Robin.

- Euh, Thomas ? T'as l'air un peu bête avec les yeux fermés comme ça.

Je ne pus m'empêcher de rire. Adèle savait bien comment me parler...

J'ouvris les yeux sur deux filles. Magnifiques.

Adèle avait bouclé ses cheveux blonds, et avait enfilé une magnifique robe élégante de couleur argentée. Couleur qu'elle avait rappelée avec son gloss et son fard à paupières pailleté.

Jenny, quand à elle, avait rassemblé ses longs cheveux roux en un chignon impeccable, et s'était vêtue d'une combinaison verte, qui allait très bien avec la couleur de ses cheveux et ses tâches de rousseur.

Attendez... Mais oui ! La soirée de bienvenue des correspondants ! J'avais complétement oublié !

- Qu'est-ce que vous avez à nous regarder comme ça ? demanda Jenny.

- Euh...

- On t'a coupé la langue ? demanda ironiquement la blonde, en laissant apparaitre un visage impassible.

- Non, non. C'est juste que... Vous êtes magnifiques.

Adèle sourit en coin et s'avança vers moi, la rousse sur ses talons. Elle me souffla à l'oreille :

- Tu m'as l'air troublé, Thomas Garnier.

Elle voulait jouer à ça. Elle se vengeait. Elle profitait surtout de l'absence de Cléa pour me parler. Sinon, on aurait tous une certaine idée de la suite...
En parlant d'elle, d'ailleurs...

PDV Adèle

Je me reculais, quand soudain Jenny m'attrapa le bras. Elle me le broya, même. Quelque chose lui déplaisait. Je relevais la tête et la vit. Elle venait d'entrer.

- Thomas ? Tu n'es pas encore prêt ?

Quant à elle, Cléa l'était déjà. Cheveux roux détachés, robe noire moulante et très courte,  maquillage exagéré. Voulait-elle reconquérir le coeur de Thomas ? Je n'en savais rien.

- Wow, tu es...

- Tais toi. Ce n'est pas pour toi que je me suis habillée aussi bien, tonna-t-elle en repartant aussi vite que comme elle est arrivée.

Le regard de Thomas changea aussitôt. Pour un regard empli de tristesse, de larmes contenues trop longtemps, et d'incompréhension.

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Hello !

Comment allez-vous ?

Qu'avez-vous pensé de :

• la petite discussion du début (et l'étrange proposition d'Adèle) ??

• la soirée qui arrive (j'ai hâte de publier ça !) ?

• les dires de Cléa ? À votre avis, pour qui s'est-elle si bien habillée ? Et pourquoi ?

En tout cas, j'espère que ce chapitre vous aura plu.

Bonne journée/soirée !