Il a suffi d'un pas

Chapitre 65 : Semblant de trahison

J'arrivais dans la rue où habitait mon amie durant la semaine. J'étais si heureuse d'enfin pouvoir la retrouver, après des mois entiers s'étant succédés indéfiniment. Cependant, je suis finalement tombée des nues.

Dans ma vie, j'ai toujours eu des difficultés infaillibles pour faire confiance aux autres. Mais cela faisait maintenant deux ans que je me sentais libre de penser ce que je voulais, d'être moi-même, de devenir la jeune femme que j'ai toujours rêvé d'être. Pendant deux ans, j'ai cru que j'avais enfin été reconnue pour ma personnalité, mon état d'esprit, ma joie de vivre, que j'avais eu mon petit moment de gloire, ma vengeance envers la vie qui ne m'avait pas gâtée. 

Mais depuis ce soir-là, tous les papillons qui virevoltaient en moi ont fini par s'envoler, laissant mon cœur vide et froid.

En bas de l'immeuble se trouvaient deux silhouettes. Tout d'abord, je n'en reconnus qu'une seule, s'avérant être celle de mon petit-ami. Il se trouvait dos à moi, ses cheveux bouclés se mouvaient alors que le vent se frayait un chemin à travers les arbres.

Que faisait-il ici ? Devant l'entrée de l'immeuble où Sofia habitait ? Et surtout...avec une fille ?

Les cheveux longs de celle-ci ondulaient sur ses épaules et je ne parvenais pas à en déduire la couleur à travers l'obscurité de la rue.

Mon cœur rata un battement lorsque je vis que cette fille portait sur son dos une veste en tweed gris clair. La mienne. Celle que j'avais oublié chez Thomas, un jour. Il ne me l'avait jamais rendue.

Il caressa son épaule doucement. Il la prit dans ses bras et je me retenais de toutes mes forces pour ne pas bondir hors de la voiture, pour leur sauter au coup. Bon sang, à quoi jouait-il !?

Dans mon rétroviseur, j'aperçus des larmes qui dévalaient sur mes joues tel une cascade de tristesse. Je ne pouvais pas croire qu'il m'avait trahi...

Soudain, alors que je pensais que c'était terminé, le visage de la fille apparut au grand jour, illuminé par le clair de lune.

Non... Impossible... La fille qui traînait avec mon copain...c'est elle !? Mon amie d'enfance, Sofia !?

Comment avaient-ils pu me faire ça ? Elle n'était pas sans savoir que nous sortions ensemble, Thomas et moi.

Tout d'un coup, mon monde s'écroula, mon cœur se brisa en mille morceaux, incapables d'être recollés. Pourquoi les gens à qui je faisais confiance ont-ils toujours fini par me décevoir ? Qu'ai-je fait pour mériter cela ?

Thomas passa sa main sur la taille de Sofia puis entra avec elle dans l'immeuble. J'éclatai en sanglots, ne parvenant plus à me contrôler plus longtemps. Pendant un instant, je souhaitais qu'il m'entende, qu'il accoure pour me réconforter comme il avait toujours réussi à le faire. Mais là, je suis seule. Seule avec mon désarroi, mes pleurs et mon cœur cassé comme un vase qu'on aurait jeté sur le sol.

J'aurais tout donné pour me réveiller dans mon lit comme si rien de tout cela ne s'était produit, comme si Thomas était toujours là, honnête et sincère.

D'habitude, c'était lui qui trouvait des solutions à mes problèmes, qui m'aidait à les résoudre. Mais jamais je n'aurais cru qu'il serait un jour à l'origine de mon problème. Le pire d'entre eux.
Comment avais-je pu être aussi naïve ? Je ne méritais pas le bonheur, puisqu'à chaque fois, la trahison arrivait à détruire une relation à laquelle j'avais toujours rêvé.

Sans plus réfléchir, je pris mon téléphone pour contacter la seule personne en qui je ne peux que faire confiance : Lola. Jusque là, je n'avais aucune raison de me méfier d'elle, alors ce ne devait changer en aucun cas. Heureusement, elle était là pour moi quoi qu'il arrive.
Lola décrocha au bout de la deuxième sonnerie.

- Adèle ? Ça va ?

Mes pleurs suffirent à lui répondre.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu m'inquiètes !

- Je... Je...

- Tu quoi, bon sang !? Rassure moi, ça n'a pas de rapport avec Thomas, tout de même ? Qu'est-ce qu'il a fait !?

Je n'osais pas lui répondre. Les sons se bloquaient au fond de ma gorge et ne parvenaient pas à franchir le seuil de ma bouche.

- Bon, je te rejoins. Envoie moi ta localisation.

Je raccrochais puis lui envoyais un message. En moins de cinq minutes, elle était là, furieuse.

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Coucou ! Vous allez bien ?

Ce chapitre est un peu plus court, je sais, mais je vais essayer de publier plus régulièrement les derniers chapitres (il n'en reste plus beaucoup haha) !

J'espère que ce chapitre vous a quand même plu.

Bonne journée / soirée !