Chapitre 43 : Changement de plans

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Nous n'étions toujours pas arrivés après quinze minutes de route, tant l'accès à la forêt la plus proche était difficile. Mais ce que nous n'avions absolument pas prévu, c'était l'annonce du conducteur du bus, transmise par Mr Black.

- Bon, les jeunes. Apparemment, c'est impossible d'accéder à la forêt en bus, et la route est beaucoup trop dangereuse pour des piétons. J'ai le regret de vous annoncer que nous allons devoir changer nos plans de départ.

Le silence se fit aussitôt autour de nous. L'inquiétude planait, sans que personne ne sache ce que nous allions apprendre dans les secondes suivantes.

- Nous ne voulons pas vous priver de cette activité. Alors, si l'on veut la maintenir, nous devons nous rendre à la forêt suivante, qui elle, sera accessible. Et qui, malheureusement, se trouve à deux heures et demie de route. Nous préférerions trouver un hôtel où dormir cette nuit. Cela nous évitera de rentrer trop tard au lycée. Vous pouvez prévenir vos parents.

Pour une surprise, c'était une surprise ! Je m'étonnais du fait que la forêt d'après se trouvait aussi loin d'ici. Il était vrai que nous étions très près de l'agglomération, du climat urbain, et donc, beaucoup plus loin des espaces verts qui entourent la ville et ses alentours. Autrement dit, nous n'en avions absolument pas terminé.

Adèle dormait toujours, dans la même position. Je posais ma main sur sa taille pour la maintenir contre moi, pour ne pas qu'elle se cogne si, par exemple, le conducteur freine un peu trop fort.

J'hésitais à la réveiller pour lui dire le changement de programme, mais j'aimais ce contact de ma main chaude sur sa taille fine.

Jenny et Robin riaient sans s'arrêter, et leur rapprochement était de plus en plus visible. Je m'amusais à les observer, à discuter avec Lola, puis je me taisais, appréciant le calme que je souhaitais instaurer dans ma bulle. Notre bulle. C'était comme si l'union entre Adèle et moi avait déjà eu lieu.

PDV Adèle

J'ouvris lentement les yeux. Je me redressais lentement, sentant quelque chose sur ma taille.

J'étais encore dans le bus, à côté de Thomas. Celui-ci se rendit compte de mon réveil et retira ce que je devinais être sa main droite, posée jusqu'à present sur ma taille.

- Désolé, je n'aurais pas dû, je...

- Oh, Thomas, arrête de stresser. Tu m'as juste maintenue contre toi, ce n'est rien. Ne sois pas gêné, murmurai-je en posant discrètement ma main sur la sienne, ce qui le fit sursauter.

Nous restions quelques secondes dans cette position, à se mirer dans le blanc des yeux, à plonger notre regard dans celui de l'autre, à ne rien dire, comme si tous les mots avaient déjà été dits à travers nos yeux. Cette bulle s'était formée autour de nous, sans que personne ne puisse l'éclater, sauf...

- Adèle ! T'es réveillée ! s'exclama Lola en passant sa tête entre nos sièges.

Nous nous éloignons aussitôt, faisant sourire Lola.

- Je dérange ? Vous parlez avec les yeux, maintenant ?

- Arrête, Lola, c'est gênant, soupira Thomas.

Lola souffla et s'affala sur son propre siège en nous dévisageant.

- Je vous vois.

- Laisse nous tranquille ! Tu es vraiment insupportable, quand tu t'y mets ! m'écriai-je, légèrement agacée par la proximité de ma meilleure amie.

- Ok, c'est bon, je vous laisse tranquille. N'empêche que vous êtes mignons, tous les deux. Et encore, "mignons" est un euphémisme !

Lola me fit un léger clin d'œil, avant de fermer les yeux pour se reposer.

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant