Chapitre 45 : Sauvée

13 6 1
                                    

PDV Adèle

Thomas se lança vers moi, puis poussa par terre l'homme qui était sur le poing de m'empêcher totalement de respirer. Il l'immobilisa au sol avec une force que je ne lui soupçonnais pas. Pas vraiment.

Je repris mes esprits avec beaucoup de difficulté. Je tentais d'inspirer lentement, de laisser mon esprit se faire à ce qu'il venait de se passer, si rapidement, en à peine quelques secondes qui m'ont parues une éternité.

- Adèle, appelle la police ! m'ordonna Thomas.

- Si vous faites ça, alors je vous assure que je n'en aurais pas terminé avec vous !

- Toi, t'as pas ton mot à dire ! T'as fait du mal à ma meilleure amie, alors arrête de faire le malin. C'est toi qui va payer pour ce que t'as fait, s'énerva Thomas.

Je m'emparai aussitôt de mon téléphone et composai le numéro en question.

Ayant entendu les cris, tous les élèves et professeurs s'étaient rassemblés pour observer la scène. Mr Black décida donc de retarder le départ de quelques minutes.

Si j'avais lu un passage comme celui que je viens de vivre sur les lignes d'un ouvrage, j'aurais pensé que ce n'était pas assez crédible, que cette situation était sans fondements. Mais après l'avoir vécue, je m'étais rendue compte à quel point cela était réel, possible. Ce n'était pas normal, et ce ne le sera jamais, que l'on puisse se faire agresser à chaque coin de rue, à la descente d'un bus. Il a suffi d'un pas pour que je bascule autant. Si Thomas n'avait pas été là, s'il n'était pas arrivé à temps, que me serait-il arrivé ?

Après l'arrivée de la police, des larmes coulèrent sur mes joues sans que je ne puisse les retenir. Thomas me prit dans ses bras et me réconforta.

- C'est terminé, Adèle, c'est terminé. Tout va bien, d'accord ?

- Oui...

Je ne parvenais toujours pas à me calmer, mes sanglots étaient de plus en plus forts, mon cœur tambourinait très vite dans ma poitrine.

- Calme toi, Adèle. Ça va aller. Cet homme est hors d'état de nuire, fais moi confiance.

- J'ai failli mourir... J'ai failli mourir... La pression de ses mains était tellement forte !

Thomas caressa mon dos comme pour me soulager. Son souffle chaud frôla mon oreille et je ne pus m'empêcher de frissonner à nouveau. J'espérais qu'il ne s'en rende pas compte, sa main sur le fin tissu de mon t-shirt à manches longues.

- Tout va bien, maintenant. Tu es en sécurité. Je n'aurais pas dû te laisser toute seule...

- Non, ce n'est pas de ta faute...

Je reniflais avant d'ajouter :

- Dis-moi...

- Oui ?

- Je pourrais toujours compter sur toi ?

- Toujours. Je serais toujours là pour toi, Adèle. Que tu le veuilles ou non, tu vas devoir me supporter pendant plus de temps que tu ne l'imagines.

Je me mis à rire et fus rapidement rejointe par mon meilleur ami, qui me resserra tout contre lui, ma tête alors posée sur son torse. Il avait toujours le pouvoir de me mettre de bonne humeur, de me remonter le moral, même dans les moments les plus difficiles. Je lui en étais éternellement reconnaissante.

Tour à tour, parfois par groupe, les autres élèves vinrent me voir pour savoir ce qu'il s'était passé. Mais j'avais l'intention de n'en parler qu'à mes amis proches, et non à ces curieux qui seraient capables de répandre la nouvelle dans le lycée en moins de dix minutes.

Je n'étais pas vraiment du genre à me faire remarquer, même si mes agissements de ces derniers temps avaient pu faire croire le contraire. Je ne m'énervais qu'en cas de grande nécessité, lorsque je devais défendre mes amis, ou même empêcher certaines personnes d'entraver mon chemin.

Certes, je ne parvenais pas à avoir tout ce que je voulais, mais je me donnais tous les moyens pour y arriver, quel qu'en soit le résultat final.

Quelques minutes plus tard, nous étions repartis dans le bus, aux même places qu'avant la pause très mouvementée.

J'étais encore légèrement traumatisée par ce qu'il s'était passé. Cela aurait pu être pire. Si Thomas n'était pas arrivé, peut-être que l'homme serait arrivé à ses fins. Il aurait peut-être cherché à m'agresser plus violemment, ou même pire... Encore une fois, je devais une fière chandelle à mon meilleur ami. Je réalisais à quel point il était important dans ma vie.

Je tentais de me changer les idées, mais au fond de moi, j'avais besoin de parler. Et je savais que j'avais mes amis pour ça, des personnes de confiance qui sont là lorsque j'en ai besoin.

Lola m'interpella pour que l'on discute, comme si elle avait lu dans mes pensées. Juste qu'à ce que nous soyons tous montés dans le bus, je n'avais pas arrêté de la fuir. J'avais peur, en réalité. Peur de devoir parler, peur de devoir me justifier, même auprès de ma meilleure amie, la seule personne en qui j'ai toujours fait confiance.

- Il y a trois solutions, Adèle : soit tu veux attendre qu'on soit arrivés pour me parler seule à seule, soit tu décides de ne rien dire, soit tu parles maintenant à tes amis.

- Sache que peu importe ce que tu choisis de faire, on te soutient, continua Robin. À l'heure qui l'est, ce mec est en taule, c'est déjà ça.

- Peut-être que j'aurais dû arriver plus tôt, t'éviter de rencontrer cet homme, soupira Thomas...

- Merci, Lola, merci à vous tous de me soutenir. Je vais un peu attendre avant de vous parler. Et toi, Thomas, je t'interdis de culpabiliser. Qui sait, si tu n'étais pas arrivé, je serais peut-être morte désormais. Je ne sais même pas comment te remercier. Tu m'as sauvé la vie, Thomas.

Je crus apercevoir une larme au coin de l'œil de mon meilleur ami. Il l'essuya aussitôt et esquissa un sourire de façade. Il n'avait certainement pas conscience de l'importance de la chose qu'il a faite pour moi. Sans lui, que serais-je ?

Le reste du trajet se fit dans la bonne humeur, et j'en étais presque à oublier ce qu'il m'était arrivé. Mes amis parvenaient à me faire rire, en faisant des blagues nulles, en disant des expressions étranges ou encore me raconter des anecdotes drôles. Jamais je ne m'étais sentie aussi heureuse et bien entourée qu'avec eux.

___________________________________________

Hello !

Vous allez bien ?

J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à me donner votre avis, d'ailleurs, cela me ferait très plaisir !

Bonne journée/soirée !

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant