Chapitre 48 : Un problème a toujours une solution

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- Attendez nous !

Tous les élèves qui commençaient à monter dans le bus se retournèrent vers nous. À peu de choses près, nous nous serions retrouvés tous seuls, au beau milieu d'un parking isolé du reste du monde.

Ce qui me tracassait le plus, c'était le fait que les professeurs ne se soient aucunement inquiétés de l'absence de notre groupe. Peut-être que quelqu'un les avait assurés à tort de notre présence.

Je commençais à douter de plus en plus d'une personne en particulier, et cela ne m'étonnerait pas du tout que ce soit elle, la responsable de notre mésaventure.

Mr Black s'avança vers nous, les sourcils froncés.

- Mademoiselle Schmidt m'a dit que vous étiez déjà montés dans le bus avant tout le monde... Et je constate qu'elle m'a menti. Que vous est-il arrivé ?

Je n'y croyais pas, mais en même temps, c'est dans la nature de Cléa. C'est exactement le genre de choses qu'elle était capable de faire sans hésiter.

- Quelqu'un vous a volé les bombes de peinture et a fait des marquages différents des vôtres. On a été perdus mais on a vu qu'à certains endroits, la peinture était fraîche. Alors on a suivis les marquages les plus anciens pour vous rejoindre, résuma Jenny d'une seule traite.

Mr Black nous toisa, signe qu'il se trouvait dans une réflexion profonde.

- Je vais parler à Mlle Schmidt et à sa correspondante. Je n'aime absolument pas que l'on me prenne pour un imbécile. Je suis content de voir que vous êtes arrivés à temps. De toute manière, votre absence nous aurait alarmés.

Nous suivions Mr Black à l'intérieur du bus. Tout le monde nous dévisagea, Cléa en particulier. Elle avait l'air déçue de ne pas avoir réussi son mauvais coup. Et bientôt, cela allait se retourner contre elle. En nous voyant accompagnés de Mr Black, son visage blêmit. Elle allait passer un sale quart d'heure.

Nous nous installions, sans surprise, de la même manière que lors de l'aller. Petit changement : cette fois-ci, nous étions assis tous les six au dernier rang, alignés. De gauche à droite, il y avait Jenny et Robin, devenus inséparables, Kate et Lola, ainsi que moi et Thomas contre la fenêtre. Je m'étais rendue compte que c'était sa place préférée pour se poser et faire le point dans son esprit.

- Quelle garce ! Contente qu'elle soit enfin remise à sa place, cette peste !

Ce qui était certain, c'était que Lola ne pouvait absolument pas supporter la présence de Cléa. Je la comprenais, mais Lola était tellement rancunière que si elle le pouvait, elle l'aurait tuée. Faire du mal à l'un de ses amis était pour elle le plus grand et inimaginable crime.

- Calme toi Lola, c'est terminé. On a intérêt à se méfier d'elle, maintenant, ajoutai-je.

Elle sourit, mais non convaincue, continua de parler.

- N'empêche que je culpabilise. Si je n'avais pas accepté sa proposition pour séparer le groupe, alors je l'aurais eue à l'œil et absolument rien de tout ça ne serait arrivé.

- Lola, arrête, ce n'est pas du tout de ta faute. Comment aurais-tu pu savoir ?

- Je suis d'accord ! s'exclama Jenny. Tu n'aurais pas pu deviner qu'elle allait faire un sale coup ! Tu n'es pas aussi tordue qu'elle !

- Si Jenny est d'accord, je le suis aussi ! confirma Robin.

- Same ! répliqua Kate.

Seul Thomas n'avait pas prononcé un seul mot. La situation devait certainement le préoccuper. Les yeux rivés vers l'extérieur, à travers la vitre, il était silencieux comme jamais.

PDV Thomas

Je m'étais trompé sur toute la ligne, et cela me faisait mal. J'avais fait confiance à une fille qui s'était très mal comportée : Cléa. Je finis par comprendre que mes amis, principalement Adèle, avaient raison depuis le début. Plus je m'éloignerai d'elle, mieux je me porterai.

Ma relation avec Cléa avait été toxique, et elle m'avait plus fait souffrir qu'autre chose. J'avais besoin d'enfin faire la part des choses, de faire le tri entre mes fréquentations.

Je regrettais parfois de m'être éloigné de personnes qui m'étaient bénéfiques et de m'être rapproché de celles qui m'ont rendu malheureux.

- Thomas, tout va bien ?

Adèle posa sa main sur mon épaule. Je me redressais pour me trouver face à elle.

- Thomas. Je vois quand ça ne va pas.

J'hésitais à lui parler, mais cela ne dura pas très longtemps. Je me mis alors à lui faire part de mes ressentiments. Tout de même, elle était ma meilleure amie, enfin... Je ne saurais même pas mettre un mot précis sur ce qu'elle est pour moi.

- Je souffre intérieurement. Avoir donné toute ma confiance, tout mon amour à une personne qui ne me l'a pas rendu, et qui s'est servie de moi d'une manière ou d'une autre pour te réduire à néant, est pour moi la plus grande erreur que j'ai pu commettre de toute ma vie. Je m'en veux vraiment. J'ai fait de terribles erreurs dans ma vie, tout est de ma faute. J'ai été un imbécile, un ignorant.

Elle posa sa main sur mon épaule, je frissonnai.

- Thomas, écoute moi. Ce n'est absolument pas de ta faute. Tu ne pouvais pas savoir ce dont Cléa était capable. Elle avait deux facettes, c'était impossible de deviner son vrai visage. C'était une manipulatrice très douée, c'était obligé que tu tombes dans le panneau ! À ta place, personne ne se serait méfié. J'en suis certaine. Et je t'interdis de te sentir coupable, c'est clair ? Tu n'es ni un débile, ni un ignorant, Thomas. Plus jamais tu ne dis un truc comme ça devant moi. Compris ?

Je ris légèrement. Son ton sérieux n'était pas habituel et cela m'a surpris. J'étais rassuré par Adèle. J'étais quasiment sûr qu'elle était la solution à tous mes problèmes.

Nous nous regardions dans les yeux. Pour la première fois de toute ma vie, une sensation à la fois étrange et agréable se propagea dans l'entièreté de mon corps, en particulier dans mon ventre. Était-ce cela que l'on appelait des papillons ?

Je vis Adèle fermer les yeux. Je fis la même chose pour profiter de ce sentiment hypnotisant. Je sentis qu'elle s'approchait de moi, lentement, et sans m'en rendre compte, je faisais exactement pareil. Nos souffles étaient proches, très proches, et...

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Hello !

Qu'avez-vous pensé du chapitre ?

On dirait que Thomas a enfin eu un déclic... et beaucoup de regrets.
Heureusement qu'Adèle était là, n'est-ce pas ?
À votre avis, que va-t-il se passer ? (je sais, je suis très cruelle d'avoir coupé ce chapitre à ce moment-là !)

Bonne journée / soirée !

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant