Chapitre 44 : Menaces

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- Qu'est-ce que vous me voulez ? articulai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Tous les deux se trouvaient face à moi, un air vengeur sur le visage. Cela n'augurait rien de bon pour moi, surtout qu'il n'y avait personne dehors. À part nous trois.

- Cléa nous envoie, annonça Hugo d'une voix sèche.

- Oui. J'ai appris qu'elle se servait de moi pour rendre Thomas jaloux, ajouta Kevin. Et elle a remarqué que tu lui tournais autour, alors qu'elle t'avait interdit de le faire.

Je me figeais. Elle n'en avait donc pas fini avec moi ? Pourquoi n'avait-elle pas le courage de me dire en face tout ce qu'elle avait sur le cœur ? C'était terriblement ridicule.

- Je n'ai aucun compte à vous rendre. De une, ils ne sont plus ensemble. Et de deux, nous sommes amis, rien de plus. Je ne sais pas ce que vous cherchez à faire, mais si vous laissez Cléa vous retourner le cerveau comme elle le fait avec tout le monde, ça va très mal se passer.

- On s'en fiche de ce que tu penses. Nous, tout ce qu'on veut, ou plutôt, ce que Cléa veut, c'est que tu fiches la paix une bonne fois pour toutes à Thomas. Sinon...

- Sinon quoi ? Elle va me frapper ? Oh mon Dieu, j'ai si peur ! Ôtez moi cette souffrance ! ironisai-je en remerciant l'atelier de théâtre auquel j'avais participé au collège.

- Sinon, elle va faire en sorte que tu sortes définitivement de sa vie. En remontant Thomas contre toi.

Si elle s'en croyait capable, elle se trompait complètement. Surtout, le fait qu'elle ne sache pas faire la différence entre amis et couple. Thomas et moi avions tout de même le droit de passer notre temps ensemble sans aucune ambiguïté !

- Et comment ?

- Tu crois qu'on va te le dire ? Tu es vraiment naïve, Adèle Roberts, tonna Hugo en m'adressant un regard menaçant.

Les deux garçons s'avancèrent vers moi, la tête haute.

- Si tu ne promets pas d'arrêter de fréquenter Thomas, on va venger Cléa. Assure toi du fait que tu vas passer un très mauvais quart d'heure.

Je déglutissais avec difficulté. Plus je reculais vers le fond des toilettes, plus les garçons s'avançaient, et j'avais légèrement peur de ce qu'ils seraient capables de faire pour Cléa. Je ne comprenais pas à quel point ils pouvaient être bêtes pour pouvoir lui faire confiance ou même lui rendre service...

PDV Thomas

Nous rigolions dans les rayons de la supérette, à discuter de nourriture, de tout et de rien.

Pourtant, malgré notre bonne humeur persistante, cela faisait plusieurs minutes que quelque chose me tracassait. Depuis la descente du bus, une seule personne manquait à l'appel : Adèle. Elle ne m'avait pas dit où elle allait, mais je ne m'en étais pas vraiment soucié. Elle aurait déjà dû venir nous rejoindre.

Je commençais à m'inquiéter sérieusement, alors je décidais d'effacer mes doutes en allant la rechercher sur l'aire d'autoroute. J'espérais qu'elle ne soit pas très loin, et j'avais peur qu'il lui soit arrivé quelque chose.

- Les amis, je vais voir où est Adèle, déclarai-je à la bande. Ça me dérange qu'elle ne soit toujours pas là.

Je sortis en trombe de la supérette et balayais mon regard partout autour de moi. Au loin, je vis que le bus était vide, alors je me dirigeais vers les toilettes pour voir si elle s'y trouvait. Tant pis si les gens me regardaient d'un oeil méfiant, j'avais ma meilleure amie à retrouver.

PDV Adèle

- C'est bon, on te laisse, déclara Hugo en ricanant face à mon expression faciale qui traduisait la peur que je ressentais.

Je ne pus m'empêcher de pousser un soupir de soulagement. En même temps, ils ne pouvaient rien me faire, car je savais me défendre seule. Cette menace était loin de me faire peur, et je ne voulais pas perdre le peu de dignité qu'il me restait en écoutant les dires d'une fille jalouse et de ses deux acolytes naïfs.

Ils s'en allèrent, et je m'assis, la tête entre les mains, sur le carrelage froid des toilettes. La pression retombait brutalement, et mes sanglots me le prouvaient.

Mais mon calvaire n'était pas terminé.

J'entendis des pas face à moi, alors je redressais la tête. Un homme très étrange entra dans les toilettes, sans gêne, alors que ceux-ci sont destinées aux femmes. Il était vêtu d'une chemise grise, d'une redingote noire et d'un long pantalon de la même couleur. Le quarantenaire possédait des cheveux courts, de couleur poivre et sel. Son visage ne me disait absolument rien, mais ses yeux suffirent pour me faire peur.

Je me levais pour partir, attirant l'attention de l'homme. Il me barra le passage. Un rictus mauvais apparut à la commissure de ses lèvres. 

- Vous vous êtes trompé. Les hommes, c'est de l'autre côté, annonçai-je, indifférente. Vous devez y aller, si vous ne voulez pas avoir de problèmes.

Son rire soudain me glaça le sang. Plus que jamais, je voulais que quelqu'un me sauve. Être seule en présence d'un homme comme celui-là n'augurait rien de bon, surtout pour une adolescente comme moi.

- Je vois que tu essaies de me donner des ordres, mais tu n'as rien à dire, ma belle. Sinon, c'est toi qui vas avoir beaucoup plus de problèmes que tu ne l'imagines.

"Ma belle" ? Comment ça, "ma belle" ?!
Mes doutes se confirmaient, ce type était dangereux. Il se tourna vers moi, toujours affublé d'un sourire faux qui me donnaient de nombreux et désagréables frissons. Il s'avança encore et encore jusqu'à me bloquer entre le mur et lui. Seulement une dizaine de centimètres nous séparaient. Qu'allait-il me faire ? Allait-il m'agresser ? Se débarrasser de moi ?

À ce moment là, je priais pour que Thomas vienne me sauver. Lui seul saurait faire face à quelqu'un qui cherche à me faire du mal.

PDV Thomas

J'avais un très mauvais pressentiment, mon cœur battait très vite.

Je jetais un œil aux toilettes pour femmes. J'aperçus un homme à l'intérieur, ce qui m'intriguait fortement.

Il se trouvait de dos, et une personne était face à lui. Une femme. Je m'avançais vers l'entrée pour déterminer l'identité de la jeune femme dont le visage était caché. La seule indication que j'avais sur elle, c'était les cheveux blonds qui encadraient son visage.

Et si c'était Adèle ? Il fallait que j'en ai le coeur net.

L'homme s'avançait dangereusement vers la jeune femme, jusqu'à ne se trouver qu'à une distance très proche d'elle.

Soudain, elle remarqua ma présence et se décala. C'était bien elle.

- Thomas !

L'homme se retourna, mais attrapa fermement les deux poignets d'Adèle pour l'empêcher de bouger.

- Lâchez là ! suppliai-je sur un ton de colère.

Puis, le quarantenaire plaça ses mains de telle façon qu'elles encerclaient le cou de ma meilleure amie, en guise de menace.

- Un pas de plus et je l'étrangle !

Il fallait absolument que je la sauve. Si je ne faisais rien, l'homme en aurait profité pour faire du mal à l'une des personnes qui me sont les plus chères.

Je me mis à courir vers Adèle, et...

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Hello !!

Comment allez-vous ?

J'espère que ce chapitre vous a plu.

Que va faire cet homme ? Thomas va-t-il réussir à sortir Adèle de là ?

Nous verrons ça au prochain chapitre !

Bonne journée/soirée !

Il a suffi d'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant