By-Cœurs 2

Chapitre 31

Elise

Le soleil brille sur ma peau, je porte un short et un débardeur, j'ai mis de la crème solaire pour protéger mes tatouages.

Sur mon épaule droite j'ai le contour d'une tête de cheval, et sur mon avant-bras droit un bouquet de fleurs.

Toujours installée à la même place dans le jardin, le dos contre la maison, les chiens autour de moi, je peins en ce milieu d'après-midi.

Mon carnet sur les genoux et le pinceau entre les doigts, je mets en couleur mon croquis d'hier, fait lors de ma balade. Une fleur violette entourée d'herbes avec le soleil qui reflète sur les pétales.

Une ombre me fait lever la tête, Simon s'assoit à côté de moi et m'embrasse. Aussitôt Chocolat se lève pour venir demander des caresses alors Simon le frictionne.

— T'en es où ? demande-t-il en posant son autre main sur ma cuisse.

— J'ai presque fini, il me reste les ombrages à faire.

— As-tu envie qu'on aille faire un tour dans la forêt en fin d'après-midi ? Ton père est OK, uniquement si tu es avec quelqu'un.

— Ouais, en fin d'après-midi ça me va, affirmé-je en laissant ma tête tomber contre son épaule.

Nous restons dans le calme quelques instants puis il retourne travailler en me répétant, comme toutes les dix minutes depuis deux heures, de l'appeler au moindre signe d'un potentiel problème.

Les ombrages terminés, je rajoute une touche de blanc pour éclaircir les reflets du soleil lorsqu'Aaron arrive.

— Allez Trésor, petite session.

Je me lève avec le sourire et le rejoins au milieu du terrain. Ces instants sont importants, autant pour lui que pour moi, ça nous fait du bien à tous les deux de se défouler de cette façon et de partager un moment rien qu'à nous.

— N'oublie pas de monter ta garde. Tu te fais avoir à chaque fois.

Mes poings se remettent devant mon visage.

— Ton genou, plus en avant. Améliore ton appuie, parce que si je fais ça - son pied frappe ma cheville et je me retrouve au sol, - je te balaie, se moque-t-il.

Il me tend la main et m'aide à me relever.

— Équilibre ta position sur tes deux jambes.

Après m'avoir fait tomber trois fois de suite, je réussis enfin à inverser la tendance et c'est lui qui touche le sol.

— Continue comme ça mais contracte ton pied la prochaine fois. L'impact sera plus fort.

Au bout d'une heure, il me met une nouvelle balayette mais cette fois, j'arrive à le faire tomber en même temps.

Aussi essoufflés l'un que l'autre, nous restons allongés dans l'herbe pour récupérer une respiration stable.

— Et avec Simon ?

— Quoi ? mes battements de cœur s'emballent.

Que sait-il ?

— Il est cool avec toi ?

— Oui, pourquoi ?

— Je m'en assure c'est tout. Il se passe un truc entre vous ?

J'hésite à lui dire, ils se sont acharnés sur Simon depuis son arrivée, je ne veux pas que leur côté protecteur intervienne à cause d'un simple baiser.