By-Cœurs 2

Chapitre 40

Elise

Mon sommeil est profond quand on vient m'en tire.

  — Holà mi Corazón. Cómo estás ? (Salut mon cœur. Comment vas-tu ?)

— Ça va, réponds-je avec un sourire en repensant à la nuit dernière.

Plume saute sur le lit pour avoir un câlin.

— Il est 7 h 30, on part dans une petite heure pour ton rendez-vous avec ton chirurgien - sa main vient caresser ma joue, - mais il faut que je te dise quelque chose de très important avant.

Il me parle avec gravité, le sérieux se lit sur son visage, quelque chose semble anormal. Mes battements de cœur s'accélèrent.

— Tu sais que les frangins sont allés en rencontre cette nuit ?

— Oui, commencé-je à paniquer.

— Tout s'est bien passé, mais sur la route du retour une moto d'un autre gang a tenté de semer le groupe, personne n'a été blessé à ce moment-là.

Je ne comprends pas pourquoi il garde autant son sérieux alors que tout va bien.

— Tom a voulu poursuivre la moto, il a accéléré et une voiture l'a percuté. Il se trouve actuellement au bloc.

Les larmes jaillissent et je ne peux retenir un sanglot, Simon me réconforte en me prenant dans ses bras et en me caressant le dos.

Au bout de quelques minutes, je me calme, respire et demande :

— Il est gravement blessé ?

— Oui assez, ils doivent l'opérer de l'épaule droite, mais il a eu un éclat de verre du parebrise qui lui est entré dans la poitrine tant le choc a été violent.

— Il a fait une hémorragie ?

— Oui, c'est le plus long de l'intervention, le stabiliser.

— Il va bien ?

— Pour l'instant, nous ignorons son état.

  J'essaye d'étouffer un sanglot.

Mon frère va peut-être mourir.

  J'ai besoin de lui, je ne peux pas imaginer un monde sans lui.

Simon effleure ma peau jusqu'à ma joue et laisse sa main sur ma pommette.

— Tu te lèves tranquillement, tu t'habilles. Je t'aide à descendre pour que tu prennes ton petit-déjeuner et nous partirons, OK ?

— Oui.

Simon reste dans la pièce un moment à m'observer, et quand je m'assois sur le lit, il sort.

Je ne sais pas dans quel état il se trouve, je ne sais pas s'il va s'en sortir, je ne sais pas comment je ferai sans lui, je ne sais pas vivre sans avoir mon frère à mes côtés. Je ne veux pas vivre sans lui...

— Elise, tu n'as pas bougé ? Je me trouve en bas depuis un quart d'heure.

Il se promène dans la chambre, ouvre un tiroir pour attraper un tee-shirt, un autre pour les sous-vêtements, puis un short.

Je me sens vide, ne pas être sûre de revoir mon frère et ça me fait mal.

— Corazoncito, donne-moi tes bras.