Chapitre 54

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Simon

    — Tu t'es endormie mi Corazón?

    Pas de réponse. Elle doit encore avoir des traces des médicaments dans le sang.

    — On va rejoindre notre lit.

    Je plie les jambes et m'appuie comme je peux pour me lever sans trop bouger Elise.
Une fois debout, je glisse mes mains sous son corps pour la soulever, attrape ses béquilles et les coince sous mon bras.

    J'ai bien cinq minutes de marche avant d'arriver à la terrasse.

    Le calme de la nuit me plonge dans mes pensées.

    Je n'ai jamais été aussi paumé dans ma vie que ce soir. Notre génitrice nous a séparés. On ne sépare pas des jumeaux ou des triplés... Je l'ai vraiment en travers de la gorge, il m'est impensable d'accepter qu'elle ait fait ça. Mon lien avec Max est extrêmement puissant et présent au quotidien, vital pour l'un comme pour l'autre depuis notre naissance. Sauf que nous devrions partager le même lien avec notre triplé et Delphine a décidé de nous en priver...

    Et savoir qu'elle a fui à l'autre bout du pays sans nous laisser être adoptés me fait encore plus mal.

    Kate a fait tout son possible pour devenir notre mère aux yeux de la loi et rien n'a pu être concrétisé à cause de l'égoïsme de notre génitrice...

    Ce soir, je suis plus fatigué que d'habitude, beaucoup trop d'émotions parcours mon corps les souvenirs d'enfance me brise bien plus que d'accoutumé.

    C'est là que je me rends compte qu'Elise me fait du bien. Je n'ai pas pété un plomb.

    Normalement, si je ne gère plus mes émotions, qu'elles se bousculent dans ma tête, j'ai besoin d'aller casser des choses. Je prends une batte de baseball et explose tout ce qui passe sous mes mains.

    Depuis que je passe des soirées à discuter avec Elise, devant un film ou à observer les étoiles, avant même qu'on ne se mette ensemble, je n'ai plus eu de pulsion destructrice, un besoin d'évasion quand Kate n'allait pas bien mais cela s'est arrêté à un tour en bécane avant de rentrer.

    Je pose mes lèvres sur la tempe d'Elise et lui souffle un je t'aime.

    Je ne sais même pas comment j'aurai géré sans elle.


   Les lumières extérieures, sont tout allumées. Mes frères sont encore tous dehors, il n'est pas tout à fait minuit.

    — Elle passe sa vie à dormir, c'est pas possible, se moque Aaron.

    — Que veux-tu, je l'apaise. J'ai des techniques qui ont l'air très efficace, le taquiné-je.

    — Chut, non! Tu ne dis rien de plus, on parle de ma petite sœur, tu te tais.

    On éclate de rire.

    Je préviens mes frères, mon père et Neymar que je monte dormir.

    C'est la seule chose que je désire à l'instant T, dormir de tttttrrrrrèèèèèsssss longues heures.

    Je pose Elise sur le lit et lui retire son short, son maillot et son soutien-gorge avant de lui enfiler son haut de pyjama, qui est un de mes tee-shirts qu'elle m'a volé et qui semble bien trop grand pour elle. J'adore la voir porter mes fringues.

    Je rabats la couette en déposant un baiser sur sa joue et la regarde s'enfoncer dans le sommeil seconde après seconde.

    Je prends une douche avant d'aller dormir pour me nettoyer, je me sens sale et ne supporte pas cette sensation. Cette douche est plus libératrice qu'autre chose. Je m'autorise à pleurer, à lâcher prises quelques minutes avant de rejoindre ma copine.

    Les viols me hantent, pas les miens, ceux que j'ai été forcé de regarder du début à la fin sans jamais ne réagir. Toutes ces petites filles abusées dès leurs huit ans, voire six pour certaines, me tord l'estomac. Une fois j'ai réagi mais c'était trop tard, à deux sur une fillette, il était évident qu'elle n'aurait pas survécu...

    J'inspire profondément et bloque mes souvenirs pour repositionner mon masque.


   Dans la chambre, j'ouvre la fenêtre pour profiter de l'air frais de la nuit tombée, il fait bon et pas trop chaud cet été, c'est vraiment appréciable.

    En m'allongeant dans le lit, Elise vient directement se lover dans mes bras, détail que j'apprécie énormément.

    Je caresse sa pommette et apparemment elle apprécie puisqu'un léger gémissement s'échappe d'entre ses lèvres. Je pourrais rester des heures à la regarder dormir. C'est la lune qui éclaire la pièce et me permet de voir les traits apaisés sur le visage d'Elise.


   Mon sommeil est profond lorsqu'un hurlement de souffrance me réveille en sursaut.

    Je n'ai besoin que d'une seconde pour comprendre que c'est Elise. Elle s'arrête de hurler pour inspirer de l'air et se remet à crier et pleurer de douleur tout en essayant d'atteindre sa cheville.

    J'allume la lumière et lève la couette. Elle porte sa grosse attelle que je retire rapidement, son pied est gonflé. La cheville et le début du mollet sont bien  plus gonflés.

    Elle tremble de douleurs quand je tente de lui enlever sa chaussette.

    La porte s'ouvre sur Aaron, qui tient son arme à la main et Anthony.  

    Lorsque je finis par retirer la chaussette, je reste choqué avant de me reprendre.

    — Putain de merde ! Son pied est presque noir.

    Elise suffoque tant elle a crié et n'a plus de souffle.

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Cet orphelinat de torture porte bien son nom finalement : le bourreau 🤬

Simon a beaucoup à supporter 🥺

Elise et ses complications, elle nous fatigue 🥲



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🤩



Bonne semaine à vous ☀️

À demain pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant