By-Cœurs 2

Chapitre 62

Simon

    Elise vérifie pour la quinzième fois si elle a tout dans ses sacs.

    — MERDE ELISE ! QU'EST-CE QUE TU FAIS ?

    Son paternel s'agace en nous attendant depuis plus d'un quart d'heure.

    Son pas décidé résonne dans les marches et il ouvre la porte. Elise continue de vérifier comme s'il n'existait pas là.

    — Elise on t'attend ! Et toi tu ne dis rien ? m'accuse-t-il.

    — Comme si je pouvais vraiment l'obliger à aller plus vite.

    — C'est bon, j'ai tout ! se réjouit la principale concernée.

    — Tes médicaments aussi ?

    — Oui, nous montre-t-elle la trousse pleine.

   Nous prenons la route à 14 h 30. Elle voulait vérifier une dernière fois que chaque animal aille bien.

    Pendant une heure et demie, nous discutons avec Elise, les casques possèdent un Bluetooth intégré.

    — Cariño, j'ai besoin d'une pause pour que tu me fasses une injection.

    — OK.

    Son père va recevoir un message dans son casque, comme c'est lui en tête de fils, je l'informe.
   
    Les casques sont hyper-évolués avec plusieurs boutons, un, pour alerter la personne en tête d'une pause, un pour s'adresser au groupe entier et un pour parler uniquement à une personne précise.

    Les bras d'Elise commence à trembler, elle a dû attendre un moment avant de m'en avertir, je pense.

    Nous nous garons sur une aire de repos, j'enlève mon casque et me retourne. Elle a vraiment trop patienté avant de me le dire vu comme elle est pâle.

    — Elise, peut-être vas-tu monter dans le Van pour le reste du trajet ?

    — Non, ça va, je gère.

    J'attrape la trousse, en sors une aiguille, désinfecte sa peau et lui injecte dans le ventre.

    Son pique de fatigue habituelle ne dure que deux, trois minutes pendant lesquelles elle pose sa tête contre mon torse. Mes mains lui caressent le dos et elle retrouve des couleurs, nous pouvons donc reprendre la route.

    La suite du trajet est plutôt calme, les arbres bordent l'autoroute.

    Au bout d'une heure, les mains d'Elise me tiennent de moins en moins, je demande pour m'assurer qu'elle se sent bien :

    — Ça va toujours ?

    — ...

    — Elise est-ce que ça va ?

    — Mmmmh.

    C'est le dernier moment pour prendre l'air de repos à ma droite. J'attrape ses mains pour la maintenir contre moi et la sécuriser, elle va finir par faire un malaise.

    Dans mon rétro il n'y a personne qui arrive alors je coupe la route.

    Après m'être rapidement garé, je retire mon casque et celui d'Elise. Elle est complètement amorphe.