Chapitre 55

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Simon

   En urgence, j'enfile un pantalon et un tee-shirt avant de passer mes bras sous Elise pour descendre les escaliers, Tom sort de sa chambre à l'instant mais je l'ignore.

    Les frangins entrent leur arme à la main.

    Je ne dis rien, ils se poussent d'eux-mêmes de mon chemin.

    — C'est quoi ce bordel! s'enquiert Neymar qui arrive de son bureau.

    — Son pied est noir, le sang ne circule plus, je l'emmène aux urgences!

    — Je conduis, installe-toi à l'arrière avec elle.

   Je suis terrorisé à l'idée que quelque chose lui arrive. J'ai besoin d'elle, c'est indéniable.


    Nous roulons depuis dix minutes. Elise est à bout, elle perd connaissance de façon régulière.

    Plus jamais je ne l'écoute. Je la mettrai de force dans une voiture et la ramènerai aux urgences si j'ai un doute.

    Son pied nécrose, ils vont devoir l'amputer. Tout ça pour une balade à cheval...

    J'appelle l'hôpital pour les informer que nous arrivons, en précisant les heures auxquelles ses médicaments ont été pris.

    Elise gémit de douleurs, elle n'a plus aucune force dans le corps, gisant sans énergie. Je lui parle en ignorant si elle m'entend pour tenter de la rassurer.

    Mes doigts glissent dans ses cheveux pour l'apaiser mais ce n'est pas une réussite. Les larmes inondent ses joues et sa main agrippe la mienne pour tenter de la serrer tant la douleur est intense.

    Lorsqu'on arrive enfin devant les urgences, j'embrasse Elise avant de la caler dans mes bras. Le chirurgien habituel entre dans les urgences.

    — Posez-la, on l'emmène au bloc immédiatement.


   Et c'est ainsi que nous nous retrouvons, à six heures du matin, à être au moins trente dans la salle d'attente des urgences. Une infirmière m'a prêté un téléphone pour appeler Max et lui demander qu'il m'apporte mon portable, des écouteurs et un énorme thermos de café. Ils ont débarqué à trente.  

    Mon corps s'écrase contre le mur. Je me laisse tomber au sol sans céder à la panique. Je ne sais que faire de mes mains tant elles sont moites. J'en passe une dans ma nuque. Les genoux remontés, j'enfile la capuche de mon sweat et place mes écouteurs dans les oreilles.

    Mes doigts finissent par jouer avec le cordon du sweat qui porte l'odeur d'Elise, m'enfermant dans un cocon de douceur.

    La nuit, elle l'a toujours à portée de main et, en général, le sweat est serré contre sa poitrine ou elle en tient un bout entre ses doigts. J'adore me réveiller avant elle et l'observer avoir cette habitude.

    J'écoute de la musique mais la seule chose que j'entends ce sont mes battements de cœur qui résonne dans tout mon corps.

    Même en étant dans ma bulle, j'appréhende le moment où le médecin va arriver et qu'il risque d'annoncer des complications.

    Le regard vide, je fixe un point au fond du couloir. Une putain de balade à cheval... elle en avait marre et s'ennuyait. Je l'ai laissée toute seule, alors que depuis une semaine, elle n'en peut plus de simplement peindre dans la chambre...

    Pourquoi est-ce si long ? Ça n'a pas duré aussi longtemps la première fois...

    Dès que la porte s'ouvre, je relève la tête, ce n'est toujours pas son chirurgien.

By-Cœurs 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant