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            Du café

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            Du café. Il lui fallait du café. Maxime ne pouvait pas commencer sa journée sans café. Or, son placard se trouvait vide de ce dernier. En effet, durant son insomnie de la vieille, il avait fini son café, et quand le soleil avait vu le jour et que les bras de Morphée l'avaient fauché, il n'en avait pas encore racheté. Après tout, rares sont les magasins ouverts entre 23h et 7h du matin. Même dans une aussi grande et vivante ville que Paris.

            Un grognement traversa sa gorge alors que le brun comprenait qu'il lui faudrait sortir, et par conséquent voir des gens, pour pouvoir s'en racheter. Puisqu'il devait sortir pour du café, autant s'en prendre un dans le petit bistrot à deux rues de son immeuble. Ainsi, il pourrait relire son dernier article tranquillement. Rares sont les personnes qui sortent boire un café à 11h du matin, bien que sûrement plus nombreuses que les magasins ouverts la nuit.

            De meilleure humeur après avoir pris sa décision, Maxime quitta la cuisine pour se diriger vers sa salle de bain. Il se déshabilla rapidement, entra dans sa douche, et laissa l'eau couler le long de son corps. Respirant profondément pour détendre ses muscles avant d'attraper son savon à la pomme, le brun souriait tout seul dans sa douche rien qu'à la pensée du café brûlant qu'il dégusterait bientôt.

            Il attrapa ensuite son shampoing, lui aussi à la pomme, et se lava rapidement les cheveux. Une fois rincé et propre, il attrapa sa serviette verte, comme une pomme, et s'enroula complètement avec. Le froid mordillait chaque parcelle mouillée et à l'air libre de son corps. Ainsi, le brun prit le plus grand soin de se sécher le plus rapidement possible. Maxime se dirigea ensuite rapidement vers sa chambre pour attraper de quoi se vêtir convenablement.

            Une chemise blanche et un jean noir plus tard, il attrapait rapidement sa veste pour se diriger vers son entrée. Chaussures aux pieds et sac sur le dos, il prit le temps de vérifier que chacune de ses lumières étaient éteintes avant de quitter définitivement son appartement. Il ferma sa porte à double tour, salua sa voisine qui sortait de l'ascenseur, et avant de quitter le hall de son immeuble, vérifia son courrier.

            Il trouva alors dans sa boîte aux lettres une drôle d'enveloppe kraft, glissée entre une carte postale de son meilleur ami et une lettre de sa mère. Il glissa les trois dans son sac, referma sa boîte aux lettres et sortit dehors. L'air frais lui fit l'effet d'une claque, et il serra un peu plus sa veste contre lui. Secouant légèrement son corps, comme le ferait un chien mouillé, Maxime se dirigea à grands pas vers son bistrot fétiche.

            Deux rues plus tard, il passa la porte du café, faisant tinter la petite cloche dorée accrochée à l'encadrement de l'entrée. Il ne perdit pas un instant, fit un léger signe de salutation au barman, et se dirigea vers sa place habituelle. Celle-ci se trouvait dans le coin le plus reculé du bistrot, à côté d'une fenêtre et d'une porte réservée au personnel.

            Habitué aux goûts particulièrement pointilleux du brun, surtout quand il s'agissait de café, le barman prit grand soin de préparer la meilleure boisson chaude. Il l'apporta ensuite sans tarder au jeune homme, ne voulant pas avoir à subir sa mauvaise humeur. Ce dernier était en effet connu pour son irritabilité et son impatience quand il n'avait pas encore eu sa dose vitale de caféine.

            Sa tasse en main, Maxime prit d'abord le temps de s'imprégner de son odeur avant de finalement prendre sa première gorgée. Celle-ci laissa une trace brûlante dans sa gorge et détendit complètement le brun. Son esprit lui sembla soudain plus clair et ses pensées moins brouillonnes. Mieux encore, il se sentait désormais de meilleure humeur et en meilleure forme.

            Continuant à boire son café, il sortit la dernière version de l'article qui serait en une de son journal après-demain. Il devait procéder à la dernière relecture avant de tout boucler et d'envoyer les journaux à l'imprimerie. Cette une se devait d'être sensationnelle, attractive, parfaite ! En un mot : vendable.

            Plongé dans sa lecture, un stylo noir à la main, Maxime ne remarqua pas tout de suite le couple qui venait de s'asseoir à la table en face de la sienne. Il n'aurait pu jamais les remarquer si ces derniers n'étaient pas en train de lire à voix haute la une d'un journal. Encore une fois, cela aurait pu laisser Maxime indifférent si la une en question n'avait pas été celle d'Erthas : son principal rival dans le monde de la presse papier.

            Le brun fut donc déconcentré par les jacassements du couple et les compliments que recevait le journal. Il finit son café d'une traite et reposa durement la tasse sur la table. Le bruit que son geste produisit fit retourner toutes les têtes et eut le bienfait de faire taire le couple. À nouveau bougon, le brun tenta vainement de recommencer sa relecture. Sa une devait être meilleure que la leur.

            Après une bonne dizaine de minutes à tenter de se reconcentrer sans succès et après avoir commandé un autre café, le brun se décida enfin à faire une pause. Il attendit néanmoins sa boisson caféinée avant d'ouvrir ses lettres qui l'avaient sorti.

           Sa nouvelle tasse en main, il commença sa lecture par la curieuse enveloppe, se disant qu'il aurait bien le temps plus tard de lire la carte postale de son meilleur ami, d'en acheter une à lui envoyer, puis de lire la lettre de sa mère qui, si on se fiait à l'épaisseur de l'enveloppe, devait faire plusieurs pages.

            L'enveloppe kraft ne contenait qu'une simple feuille blanche avec un court texte imprimé :

            Nom de l'affaire : Le quadruple meurtre du manoir de la Cusance.
            Fait : Le célèbre acteur Basile J** a été retrouvé mort, une balle dans la tête, avec sa femme et ses deux filles qui ont connu le même sort. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 12 au 13 août 2005 dans le manoir familial de la Cusance. Le meurtrier reste à ce jour introuvable.

             Pourquoi cela vous intéresserait-il ? Sachez que plusieurs membres de la famille J** occupent à ce jour des fonctions très importantes pour l'avenir du pays. Certains sont des industriels aisés, tandis que d'autres ont de l'influence sur la politique actuelle. La police les a écartés très tôt de la liste des suspects en déclarant que vu les circonstances du meurtre, la famille ne pouvait pas y avoir joué un rôle. Mais est-il judicieux de laisser le pouvoir entre les mains de ces personnes ? Entre les mains de potentiels meurtriers ? Je vous laisse en juger. Si vous souhaitez plus d'informations, je vous attendrai au Café de la Chance, 78 rue des Primevères à Paris à 18h le lundi 3 septembre.

            Maxime fronça les sourcils. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Soucieux de ne pas se faire avoir par un canular, il sortit son téléphone et tapa le nom de l'affaire dans sa barre de recherche. Il semblait que ce soit un vrai drame...

            Maxime releva la tête et vit sur la table en face de la sienne le nom du journal de son rival écrit en gros sur la une de ce dernier. Ses yeux se plissèrent de mécontentement. Cette affaire tombait à pic. S'il réussissait à en avoir l'exclusivité, il pourrait définitivement faire couler son concurrent !

            Toute mauvaise humeur partie, il se leva d'un bond, attrapa ses affaires qu'il rangea sans douceur dans son sac, et partit, laissant sa tasse de café à moitié pleine. Maxime ne s'en rendit pas compte alors qu'il marchait pour retourner dans son appartement, bien décidé à commencer cette enquête.

            Une fois devant sa porte, il s'arrêta. Avec tout ça, il avait oublié de se racheter du café.



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L'affaire [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant