Maxime était finalement resté plusieurs heures chez Lilou. Cette dernière, une fois qu'elle s'ouvrait, se révélait être une femme solaire et joviale. Elle lui avait offert de quoi manger, car une fois le stress passé, la faim s'était manifestée, ainsi qu'une tasse de thé, puisqu'elle n'avait malheureusement pas de café.
Ils avaient rapidement rédigé et signé le document nécessaire, puis avaient longuement discuté. Leurs tasses fumantes en main, ils avaient timidement commencé à se confier l'un à l'autre. Personne ne pourrait expliquer pourquoi ces deux êtres, qui n'avaient en apparence rien en commun et qui venaient de se rencontrer, s'étaient soudainement raconté leur vie.
Sous le regard doux et attentif de l'autre, ils avaient retracé leurs vies, évoqué tous les choix qui les avaient amenés là.
Lilou était une enfant de la banlieue parisienne. Ses parents, deux anciens ouvriers du nord de la France dont l'usine avait fermé, étaient descendus à Paris dans l'espoir de trouver du travail. Si son père avait réussi à se faire embaucher dans une usine de travail à la chaîne, sa mère, elle, était tombée enceinte et n'avait pas réussi à trouver d'emploi. Avec leurs maigres économies, ils louaient un piteux appartement.
Toute sa vie, on avait fait comprendre à Lilou qu'elle n'était rien, et qu'elle ne deviendrait jamais rien de plus qu'une enfant des quartiers, pauvre et oubliée. Elle n'était pourtant pas mauvaise à l'école et avait presque réussi à entrer dans une bonne école, mais elle fut refusée à l'oral. Elle ne parlait pas comme il fallait, on ne lui avait jamais appris. Alors, elle s'était inscrite à la faculté de sa banlieue, et c'était déjà un miracle. Rares étaient les enfants qui réussissaient à aller aussi loin qu'elle.
Elle suivait ses cours comme une bonne élève et avait trouvé un travail à côté pour aider ses parents et ses petits frères. Après elle, ses parents avaient eu trois autres enfants, des garçons. Lilou les aimait beaucoup, et elle n'était jamais aussi fière que lorsqu'elle parvenait à leur offrir des cadeaux.
Quand elle avait le temps, elle prenait le RER pour aller à Paris, cette capitale si proche de chez elle et en même temps si lointaine. Ville Lumière qu'elle ne voyait que le soir, une fois illuminée. Elle s'arrêtait souvent dans un bar, toujours le même, et c'est ainsi qu'elle avait rencontré Honorine.
Cette jeune femme ne lui ressemblait en rien. Lilou venait de la banlieue, Honorine des quartiers riches parisiens. Les parents de Lilou peinaient à faire vivre toute la famille, tandis que ceux d'Honorine les faisaient vivre dans l'opulence. Lilou avait échoué à l'oral d'entrée, Honorine l'avait réussi.
Elles n'avaient rien en commun, si ce n'est une curiosité mutuelle. Alors, elles avaient commencé à se donner rendez-vous. Elles se voyaient toujours le soir, et toujours au même bar. Elles s'installaient, commandaient une bière, le plus souvent, puis parlaient. Elles échangeaient toute la soirée, parfois jusqu'à ce que Lilou rate son dernier RER. Mais la rousse s'en fichait. Elle préférait rentrer à pied ou dormir dans le métro en attendant le premier du matin plutôt que d'interrompre ses échanges avec la belle brune.
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L'affaire [Djilsime]
FanficC'était terrifiant de se dire qu'il était prêt à le suivre jusqu'au bout du monde. Inconcevable même. Cela relevait des pensées intrusives, folles, idiotes, qui jaillissaient dans son esprit de plus en plus souvent. L'affaire, il devait se concentre...