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            Maxime adorait cuisiner, encore plus pour Noël

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            Maxime adorait cuisiner, encore plus pour Noël. Depuis son plus jeune âge, et encore aujourd'hui, il préférait plus que tout faire des sablés. Ces petits gâteaux très simples à cuisiner offraient une infinité de possibilités pour la décoration.

            Du plus loin qu'il se souvenait, Maxime avait toujours fêté Noël, et la plupart des autres fêtes, en tête-à-tête avec sa mère. En vérité, ce soir serait son premier Noël loin d'elle. Loin de sa douceur, de son sourire, mais aussi de son amour étouffant. Si cet amour, ce cocon de sécurité que lui offrait sa mère lui avait permis de grandir en se sentant entouré, il s'était très vite retrouvé à être une prison dorée.

            Un frisson traversa l'échine du brun alors qu'il se reconnectait à la réalité. Maxime se refusait à ruminer ses mauvaises pensées un jour de fête. Il se mit donc à la recherche de tous les ingrédients dont il avait besoin ainsi que de tous ses ustensiles.

            C'est alors qu'un problème survint : il ne retrouvait plus son saladier bleu. Il jurait pourtant de l'avoir utilisé pas plus tard que la semaine dernière. Mécontent, il se dirigea vers son colocataire, espérant que ce dernier l'ait simplement déplacé.

            « T'as pas vu mon saladier bleu ? Je le trouve nulle part, ça me casse les c-

            — Oula ! La vulgarité s'il te plaît. Non, je n'ai pas vu ton saladier.

            — Tsss. Tu sers vraiment à rien.

            — Qu'ouïs-je ? Moi, ma magnificence, je ne sers à rien ! Qui donc est en train de te sélectionner un grand cru pour ton gosier de pouilleux ! Qui ?

            — T'aurais dû faire du théâtre. Comme ça, j'aurais pas rencontré ta face ou j'aurais pu faire une critique salée de ta presta.

            — T'es qu'un sale type.

            — Peut-être, mais j'ai la décence de ne pas porter un pull aussi, excuse-moi du peu, aussi dégueulasse. »

            En effet, malgré les supplications, presque à genoux de Sidjil, Maxime s'était refusé à porter le pull que le brun lui avait offert, décrétant qu'il avait encore trop d'honneur et d'amour-propre pour porter une chose pareille. Ainsi, seul Sidjil portait son pull moche.

            « Ne parle pas comme ça de Sire Laserizo ! C'est un chat sensible.

            — Mes dieux... Pourquoi je me retrouve avec un type comme ça pour Noël ?

            — Parce que je suis le cadeau dont tu as toujours rêvé !

            — Je rêve d'un tour du monde en voilier. Pas d'un sudiste à l'égo plus gros que le PIB d'Haïti.

            — Je ne te permets pas de parler d'Haïti comme ça. C'est un pays en grande crise.

            — Oui, comme toi et ta crise existentielle qui a duré deux mois. »

            Certains pourront dire que Maxime y était allé trop fort, mais la situation passée l'irritait encore. En effet, malgré une grande amélioration, Sidjil refusait toujours en bloc d'expliquer son comportement passé. Sauf que ne pas le savoir laissait le journaliste de l'Ulipzert dans le flou, et ça il ne le supportait pas, mais alors, pas du tout.

            Sa remarque salée laissa un malaise dans la cuisine, si bien que Maxime repartit sans demander son reste. Se résignant à prendre un autre saladier, il commença à faire ses sablés. Il resta bougon jusqu'au repas du soir, tant et si bien qu'il ne proposa pas à son acolyte de décorer les sablés avec lui.

            Alors que Sidjil rapportait le plat du four et que Maxime réagençait la table, le plus grand prit la parole :

            « T'as retrouvé ton saladier ?

            — Non, souffla Maxime, ma mère a dû le prendre la dernière fois ou alors je l'ai cassé et je ne m'en souviens plus. Peu importe.

            — Oui, peu importe, acquiesça le brun. »

            Puis, sans un mot, Sidjil servit Maxime et Maxime servit Sidjil. Depuis leur rapprochement, ils avaient pris cette petite habitude de servir l'autre. Après plusieurs mois de colocation, ils avaient fini par retenir les préférences de l'un et de l'autre et la proportion dans laquelle ils mangeaient.

            De l'extérieur, on aurait pu croire à un couple. De l'extérieur seulement, se répétait souvent le plus petit.

            Quand Maxime demanda à son colocataire comment il avait l'habitude de fêter Noël, il fut surpris par deux choses. Tout d'abord, la réponse en elle-même. Bien que ce dernier parle très peu de sa mère, voire jamais en réalité, Maxime les imaginait proches. Et à vrai dire, il ne pensait pas qu'une mère puisse laisser son enfant seul pour Noël.

            La deuxième chose qui le surprit fut la façon dont Sidjil l'imaginait, lui. Oui, l'appartement de la mère de Maxime était vraiment très luxueux, mais il n'avait jamais fêté Noël avec toute sa famille. Il ignorait d'ailleurs s'il avait de la famille en dehors de sa mère. Cette dernière ne lui en avait jamais parlé, tout comme elle ne lui avait jamais parlé de son père. De toute façon, pour le peu qu'elle lui avait dit, Maxime n'avait pas du tout envie de le rencontrer.

            Les réponses qu'il offrit au brun devant lui sortaient comme en automatique. La réalité le rattrapa de la plus belle des manières alors que Sidjil colla ses lèvres aux siennes.

            Le reste de la soirée se résuma en de nombreux baisers volés et en supplications de la part de Maxime pour que Sidjil retire son horrible pull qui gratte. Chose que ce dernier refusa catégoriquement de faire.

            Une chose qui, à l'image du pull moche de Sidjil, irrita le plus petit. Ainsi, alors que le journaliste de l'Erthas s'endormit, Maxime se permit de prendre une petite photo.

            Une très belle photo, du point de vue de Maxime bien évidemment, qui mettait très en valeur le jeune homme endormi, toujours de son point de vue. Et une si belle photo n'existe que pour se faire partager.

             Ainsi, il attrapa le téléphone de Sidjil, le déverrouilla et ouvrit Instagram. La raison pour laquelle Maxime connaissait le code de son futur victime était très simple : il l'avait vu le taper et l'avait retenu. Jusque-là, il ne s'en était pas servi, il n'en avait pas eu de raison.

            Il aurait sûrement pu fouiller dans le téléphone de son acolyte pour vérifier son honnêteté, mais il trouvait cela bien trop déplacé. Le téléphone du brun lui appartenait, il n'avait pas à fouiller dedans. Et puis, il lui faisait déjà confiance.

            Une fois sur le compte Instagram de Sidjil, il créa une nouvelle story, ajouta un petit filet de bave au brun et écrivit dans un rouge pétant : « Noyeux Joël ! ».

            De quoi briser des carrières, mais le brun n'y pensa pas vraiment. À vrai dire, il n'avait pas pensé tout court en faisant cela. Et puis, il le trouvait vraiment mignon sur cette photo.

            Content de lui, et inconscient de la tempête qui verrait le jour le lendemain, il s'endormit sur le torse du brun, soudainement plus du tout embêté par le pull qui gratte.

L'affaire [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant