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   « On a voulu quitter la grande ville

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   « On a voulu quitter la grande ville. Prendre des petites vacances si vous préférez, répondit Sidjil calmement.

— Oui ! Renchérit Maxime, on est là pour une sorte de « séjour désintox ». La pollution, les gens, le bruit.... Tout ça, tout ça quoi...

— C'est bien un truc de jeunes ça de quitter la ville, riait Jacques. À mon époque, on voulait surtout fuir la campagne et son ennui ! Enfin bon, à chacun son époque !

Il leur tendit deux verres remplis à ras-bord de jus de pomme.

— C'est du bio ! Pour bien commencer votre désintox ! Un copain à moi fait ses propres jus, il embauche des saisonniers en été si vous êtes intéressé.

— Je crois que le parisien originel à ma gauche ne survirait pas longtemps loin de sa 4G, fanfaronna Sidjil pour mettre Maxime à l'aise.

Bon, le résultat ne fut pas au rendez-vous mais le regard du brun se fit amusé le temps d'une seconde. C'était déjà ça...

— Et vous, Jacques, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?

— Je profite des joies de la retraite ! Je m'occupe entre mon potager, mes clubs et ma famille. Je pêche aussi, il y a de beaux coins d'eau vers chez nous ! J'ai le matériel nécessaire si une partie de pêche vous tente.

— Super ! Vous savez, Sidjil n'a jamais vu un poisson autre que pané, alors ce serait une première.

La riposte, aussi bonne enfant soit-elle n'avait pas mis longtemps à arriver. Sidjil but l'entièreté de son jus de pomme « bio » d'une traite (c'était délicieux) et coupa court aux rires de Jacques et Maxime.

— Je vais décharger la voiture et commencer à ranger les bagages.

Il sortit sur ses mots par la petite porte d'entrée en bois.

— Un tantinet susceptible votre ami, rigola Jacques.

— Je ne vous le fait pas dire, soupira Maxime, Bon, Jacques merci pour tout, je vais aller l'aider !

— Avec plaisir les jeunes ! S'il y a quoi que ce soit, venez me voir ! Je suis toujours dans le coin.

— C'est noté ! »

Voilà, Jacques était officiellement rentré dans leurs vies .

***

Clé en main, Sidjil sortit du coffre de la voiture, sa petite valise et les quelques affaires de Maxime. Un tour de clé plus tard, la dépendance s'offrait à lui. Il avait imaginé une vieille cabane en bois un peu abandonnée et fut donc surpris de découvrir une belle pièce lumineuse et bien aménagée. Sur sa droite, à l'entrée, une petite cuisinière, trois chaises et une table en bois ronde délimitent l'espace salle à manger. Sur sa gauche, se trouvait une petite porte avec une plaque « WC » en ardoise. En faisant quelques pas à l'intérieur, il découvrit un clic-clac qui n'attendait que d'être déplié et une nouvelle porte menant surement vers une salle de bain. Un peu plus au fond de la pièce, une plaque « bureau » était accrochée sur la porte.

Tout était un mélange de bois et de fer, la décoration de bon goût et le confort assuré.

« On est tombé sur une pépite ! » se réjouit Sidjil.

À peine avait-il posé ses affaires sur la table et le sol que Maxime entra à son tour dans la dépendance. Il ferma la porte à son tour et fit sa propre petite exploration.

On aurait dit un enfant parcourant la cabane de ses rêves. Il touchait à tout, ouvrait toutes les portes et les tiroirs.

« C'est adorable comme lieu ! Je veux la même chose ! S'exclama Maxime.

— Moi aussi ! Tu as vu, la fenêtre au-dessus du lit donne sur la forêt, répondit Sidjil.

Le message était passé, ils reparleraient plus tard de ce qui s'était passé hier et ce matin. L'heure n'était pas à ce genre de discussion.

—Bon, il n'y a qu'un lit. Je prends le côté gauche !! Trop tard, je l'ai dit en premier !

— OH NON ! Je le voulais !

— T'avais qu'à être plus rapide. T'es naze, se moqua Maxime fier comme un coq.

— Je me douche en premier tous les jours alors.

— Mais Jacques a dit que le ballon d'eau chaude n'était pas très rempli et tu prends toujours des douches de quarante-cinq minutes s'offusqua le parisien.

— Peut-être... Mais je l'ai dit en premier ! Annonça Sidjil en tirant la langue.

— Fumier... murmura Maxime.

— Tu viens, je vais visiter le bureau, lança le grand pour changer de sujet.

— J'arrive ! »

***

Quand Jacques avait parlé de bazar, il n'avait pas menti. La pièce qui s'apparentait plus à un couloir semblait prête à craquer. Une montagne de carton et de bois en fer s'empilaient sur la hauteur des murs. Des cadres photos vides s'étalaient sur les étagères et de nombreux bibelots, maquette d'avion, tasse, boule à neige, venaient combler le tout.

« Je me sens comme chez moi. Mon bureau est exactement dans le même état, constata Sidjil.

— Rappelle-moi de ne jamais mettre un pied chez toi.

— N'abuse pas ! Il n'y a que mon bureau qui est comme ça.

Maxime le regarda fixement dans les yeux.

— Oui, bon, effectivement, ne vient jamais chez moi, céda Sidjil.

— Je me disais aussi. Regarde ! Une carte du village !

Il prit la carte qui était posée négligemment sur le bureau en bois massif.

— Ça, ça va nous servir ! Dit il tout fier de sa découverte, bon, maintenant on range les affaires et on va récupérer mon vélo au cimetière. Il n'est que onze heures, on en a pour vingt minutes à pied, on se fera un truc à manger en rentrant, Jacques m'a dit qu'on pouvait se servir de ce qu'il y avait dans son frigo, planifia le parisien.

— Comme tu veux, je te suis, acquiesça Sidjil.

***

La marche jusqu'au cimetière s'était déroulée sans encombre. Jacques habitait un peu à l'écart du village, alors ils n'avaient croisé personne, ni commerce, ni habitation. Ils n'avaient pas vraiment parlé entre eux, juste échangé quelques mots sur la beauté du paysage.

Et c'était très bien comme ça.

Enfin de retour, Maxime rangea son vélo près de la cabane à bois de Jacques pendant que Sidjil s'en allait « piller » le frigo de leur hôte. Ce dernier avait pris une boite d'œuf et de quoi cuisiner une omelette savoureuse.

Son ventre gargouillait.

***

Sidjil avait déjà pris ses marques dans la dépendance. Un tablier trouvé dans un tiroir autour des hanches, il apporta l'omelette sur la table en bois. Maxime était déjà attablé et regardait par la fenêtre d'un air pensif.

Au bout d'un moment, son regard se décolla de la fôret pour venir croiser celui soucieux de Sidjil.

« On a des choses à se dire tu ne crois pas ? »

L'affaire [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant