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 « Encore un train »soupira Sidjil en s'asseyant sur la banquette

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 « Encore un train »soupira Sidjil en s'asseyant sur la banquette. 

Depuis que cette aventure avait commencé, il avait l'impression de n'avoir fait que prendre le train. Et pendant chacun de ses voyages, une part de lui avait changé. 

Ça avait commencé avec ce train aller pour Paris qui avait marqué le début de toute cette histoire commune. Il y avait eu les aller-retour à Toulouse, mélangés d'excitation et de stress. Il y avait eu son train retour le jour du réveillon, dans lequel il avait réalisé à quel point son parisien lui manquait. 

Et il y avait celui-ci. 

Ce voyage vers, il ne savait où. 

En réalité, il avait encore suivi son instinct. Il n'avait pas trouvé de train pour Toulouse dans la journée, alors il avait pris un billet pour le premier qui quitterait la gare d'Austerlitz. 

Il voulait juste  partir. 

S'éloigner de Paris, de son emprise et d'un de ses habitants. « J'aurais pu partir au moment où nous avions ouvert le dossier. On aurait pu continuer à travailler à distance. On aurait dû." se dit-il. « C'était une erreur de rester. C'était une erreur de s'attacher plus que de raison ».

Avant d'enfiler ses écouteurs et de lancer sa playlist et de s'endormir pour quelques précieuses heures, il souffla : « Putain de restaurant ».

***

Vers cinq heures du matin, Sidjil se réveilla difficilement. Son train qui était parti à 23 heures la veille s'arrêtait une dernière fois avant de traverser la frontière avec la Belgique.

Quand la voix robotisée du train annonça cette nouvelle, une petite vague de panique l'envahit.

« Merde, merde, merde... Je suis pas dans le bon sens. « Allez en Belgique me sert à rien de toute façon, aucune piste ne s'y rattachent. »

Il prit alors la décision de descendre au fameux prochain arrêt. Et croisa les doigts pour trouver un autre moyen de transport.

À peine avait-il posé un pied sur le quai qu'un déluge se mit à tomber du ciel.

« Putain ».

***

L'arrêt desservit était en réalité une minuscule gare avec pour seul abri la minuscule pièce du bureau des agents ferriers. 

Et cette pièce en question était maintenant bondée à cause de la pluie. Sidjil, ayant tout sauf envie de voir du monde, rabattit sa capuche sur sa tête, enfila son sac à dos, empoigna sa valise et commença à découvrir les alentours.

Il se trouvait dans un petit village frontalier, le genre construit pendant le siècle dernier pour accueillir les afflux de populations. Les murs des bâtiments municipaux étaient délavés ou tagués, parfois les deux, le jardin public avait des allures de film d'horreur et la majorité des maisons avaient leurs volets clos. 

L'affaire [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant