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            Quatre jours

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            Quatre jours. Quatre putains de jours. Sidjil était parti depuis quatre jours. Maxime les avait comptés comme un prisonnier compte ses premiers jours enfermé. Il n'était d'ailleurs pas sorti de son appartement durant ces quatre jours, sauf pour aller manger chez sa mère.

            Cette dernière l'avait appelé au bout du deuxième jour, ignorant alors que son fils était étalé comme une cloque sur son canapé, incapable de travailler pour son journal. Il avait posé une semaine de repos, et c'est en l'apprenant que sa mère l'avait appelé. Cette dernière s'inquiétait sûrement d'apprendre que, pour la première fois depuis qu'il avait commencé à travailler, son fils avait pris des vacances.

            D'une voix lasse et fatiguée, Maxime avait fini par accepter de se rendre chez sa mère le midi suivant. Il n'avait pas la force de lui refuser. Il ne pensait pas avoir la force de quoi que ce soit. Il ne savait même pas ce qu'il allait devoir raconter à sa génitrice pour expliquer son besoin soudain de vacances.

            Loin de lui poser la question, sa mère lui demanda plutôt comment s'était passé son Noël, exigeant un tellement grand nombre de détails que le brun finit par avouer qu'il l'avait bien passé avec quelqu'un. Sa très chère mère insistant, il avait fini par se résoudre à lui mentir.

            Il était hors de question qu'il lui parle de Sidjil. Tout d'abord parce qu'elle s'opposerait sans aucun doute à leur alliance de circonstance, après tout, il ne devait pas y avoir sur Terre plus grande haineuse du journal l'Erthas qu'elle. Ensuite parce qu'il avait trop peur de trop défendre son ami, pas si ami que ça.

            Il avait donc, à son plus grand dégoût — il n'aimait pas mentir et encore moins amener de force quelqu'un dans son mensonge —, annoncé à sa mère qu'il avait passé Noël avec Agathe. Sa mère en avait eu l'air très heureuse, et soudainement, elle ne reprochait plus du tout à son fils de s'éloigner d'elle.

            Ce constat avait mis mal à l'aise Maxime, qui ne savait pas comment prendre la réaction de sa mère. Il avait fini par conclure qu'il était bien heureux que cette dernière l'ait laissé tranquille. Puis, il l'espérait, Agathe l'aiderait dans son mensonge.

            Une fois rentré chez lui, en ce troisième jour depuis le départ de Sidjil, Maxime prit sur lui pour ne pas retourner s'affaler dans son canapé et appela Agathe. Cette dernière ne comprit pas tout de suite ce que le brun lui expliquait, mais finit par accepter de dire à sa mère qu'elle avait passé Noël avec le parisien si elle lui demandait.

            Les chances pour que sa mère appelle Agathe étaient minces, mais connaissant le personnage, le brun préférait prévenir que guérir.

            Le quatrième jour, Maxime refusa de sortir avec ses amis qui voulaient fêter le nouvel an dans un bar. Il refusa aussi l'invitation d'Agathe pour une soirée un peu plus calme, et celle de sa mère pour une soirée film mère-fils.

            Le brun n'avait envie de rien, si ce n'est de s'affaler dans son canapé et d'attendre que le temps passe. Il se fichait bien de savoir si nous étions le trente et un décembre ou le quatorze juin. Tout ce qu'il voulait, c'était Sidjil. Sauf que ce dernier s'entêtait à ne pas revenir.

            Le journaliste ne lui avait envoyé aucun message, refusant d'être le premier à montrer de l'intérêt à l'autre. Il n'avait rien reçu, une chose qui l'irritait. Il avait ainsi décidé que quand son Toulousain reviendrait — car il voulait continuer de croire qu'il reviendrait —, il lui passerait le savon du siècle.

            Il était plus de vingt-trois heures quand un gros bruit derrière la porte d'entrée du brun fit sursauter celui-ci. Après une courte hésitation et craignant qu'il s'agisse d'un voisin bourré qui pourrait vomir sur son palier, il se leva pour aller ouvrir sa porte.

            Loin d'être un voisin fortement alcoolisé, il se trouvait à moitié par terre devant sa porte, le Toulousain, qui semblait tout de même bien arraché. Ce dernier releva doucement la tête vers Maxime et en reconnaissant ce dernier, eut un immense sourire. Un sourire qui coupa toute envie à Maxime de lui passer un quelconque savon.

            Avec une douceur qu'il ne se pensait pas capable d'avoir pour Sidjil, le brun l'attrapa et le fit rentrer dans son appartement. Il le poussa sur son canapé puis retourna fermer sa porte. Quand il revint, Sidjil n'avait pas bougé et le regardait, toujours avec son sourire aux lèvres.

            Lorsque Maxime fut assez près de lui, il l'attrapa par les hanches pour le bloquer debout entre ses cuisses, faisant glapir le jeune homme. Il posa ensuite avec douceur sa tête contre le ventre du parisien, tentant sans doute de faire ce qui se rapprochait d'un câlin. Timidement, Maxime glissa donc ses mains dans les cheveux du Toulousain, lui rendant son câlin.

            Rapidement, Sidjil bougea et fit tomber le brun sous lui sur le canapé, de manière à le surplomber. Il laissa une de ses mains sur une des hanches de ce dernier et utilisa l'autre pour s'appuyer au-dessus de la tête de Maxime.

            Le petit brun, surpris, avait toujours ses mains dans les cheveux de Sidjil, et de manière complètement inconsciente — c'est tout du moins ce qu'il essayait de se dire —, il rapprocha la tête de son colocataire vers la sienne. Leurs lèvres se frôlèrent un court instant avant que le plus grand ne craque et n'embrasse l'autre jeune homme.

            Aucun mot n'avait encore été échangé, mais aucun n'aurait été assez fort pour décrire ce besoin impérieux de contact qu'ils avaient ressenti en se revoyant.

            Ils continuaient de s'embrasser avec passion alors que Sidjil glissait l'une de ses mains sous le t-shirt de Maxime, faisant légèrement grogner ce dernier. Aucun d'eux ne voulait que ce moment s'arrête, et pourtant, la petite bulle qui les entourait se brisa quand les voisins d'à côté commencèrent à gueuler.

            Sidjil s'éloigna alors légèrement des lèvres de son petit ange sous lui pour tendre l'oreille. Tous deux comprirent vite que la nouvelle année venait de sonner et un petit sourire flotta sur leurs lèvres.

            « Bonne année, p'tit ange.

            — Bonne année, Sid. »

            Sans plus attendre, Sid retourna embrasser avec passion les lèvres de son très cher associé. Il sourit contre ces dernières avant de de nouveau s'éloigner, faisant grogner Maxime.

            « Tu m'as appelé Sid, remarqua-t-il.

            — Et ? grogna le jeune homme en fronçant les sourcils.

            — Tu ne l'avais pas encore fait. J'aime bien. Ça me donne envie de t'embrasser jusqu'au bout de la nuit.

            — Alors, qu'est-ce que tu attends, Sid ? »

            Et le brun retourna embrasser ces lèvres qui l'appelaient tant. Maxime glissa l'une de ses mains dans le dos de Sidjil sous son t-shirt et appuya sur ce dernier pour encore plus le rapprocher de lui.

            Il lui avait tellement manqué.

            Ils étaient si bien là, dans les bras l'un de l'autre, à s'embrasser comme s'il n'y avait plus de lendemain, à se fondre l'un dans l'autre. Rien ne pourrait briser ce moment. C'était une chose aussi sûre que celle de Maxime qui n'était pas déjà amoureux de Sidjil.

L'affaire [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant