L'affaire [Djilsime]

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              « Fais pas cette tête mon poussin !

              — Oh ta gueule ! Râla le parisien

              — M'enfin m'amour, on ne dit pas de vilains mots comme ça à « son amour secret »! M'exclamai-je

            — Je te jure que si tu l'ouvres encore sur ce qui c'est passé tout à l'heure, je vais te-

            — Me?

             — Le faire regretter... Répondit-il sèchement en plantant ses yeux chocolat dans les miens.

              Il reprit plus calmement.

              — Je vais pas te payer un resto tous les jours alors tait toi et profite de la vue.

              —  C'est vrai que tu es magnifique ce soir, soupirai-je

            Il s'étouffa avec son vin.

              — Mais ça va pas bien dans ta tête ! Dis pas des choses pareilles dans un endroit comme celui-ci.

             — Pourquoi ? Ces personnes sont trop occupées à déguster leurs « Saint-Jacques rôties, avec émulsion de parmesan et truffes blanches du chef » pour faire attention aux petits mots doux que mon cœur te chuchote. D'ailleurs, je pense que je vais commander ça, c'est ce que la femme à ta droite a choisi et ça m'a l'air délicieux.

              J'allais appeler un serveur pour signifier que nous étions prêts à commander quand « mon poussin », retint mon bras et me dit d'une voix sévère :

              — Peut-être que tu n'en as rien à faire des personnes qui nous entourent, du lieu dans lequel on se trouve et de ce qu'il s'est passé tout à l'heure, mais moi, tu vois, je ne m'en fiche pas. Ces personnes, je les connais, ce restaurant, j'y suis un client régulier et pour ma mère... Je ne veux plus en entendre parler. »

             Il relâcha mon bras et plongea la tête dans la carte des vins. Je n'en revenais pas. Il m'avait enfermé des heures dans un placard, m'avait fait sauter un repas (chose impardonnable), puis il y avait eu le moment avec sa mère... Et moi, je l'embêtais cinq minutes avec ça et je me faisais cracher à la gueule. S'il ne pouvait pas se détendre et plaisanter un peu... Et bien cette enquête allait être dure pour ses nerfs, car je ne comptais pas lui laisser du répit.

              Bien décidé à le mettre dans la situation la plus embarrassante possible, je gigotai sur mon siège et geignais d'un air plaintif :

             « Ohr ce que j'ai mal au cul depuis hier soir... T'aurais pu être plus sympa avec moi... Poussin.

            Evidemment que je parlais de ma nuit sur le palier. Mais ça, les autres ne le savaient pas. Un regard vers le brun et je vis que j'avais réussi mon coup. Touché. Il posa brusquement la carte sur la table ce qui fit trembler nos verres. Ses yeux étaient écarquillés me firent bien comprendre qu'un truc comme ça, il ne s'y attendait pas.