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Des éclairs de lumières éclairaient la salle

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Des éclairs de lumières éclairaient la salle. Des rayons rouges, bleus, verts, jaunes s'agitaient sur le plafond à grande vitesse. Le sol, pavé de carrés lumineux, s'illuminait à chaque pas. Une lourde fumée venait démultiplier les rayons de lumière.

La musique, une succession de hits et de grosses basses, faisait trembler les enceintes de la boite de nuit. Les corps dansaient, pressés les uns contre les autres, cherchant à se déchainer sur la piste de danse.

Il y avait du mouvement, des cris, de la vie, une odeur de sueur et de cigarette. Une odeur d'alcool et de désespoir.

C'est ici que Sidjil allait passer la soirée.

Dans cette boite de nuit parisienne, où déjà plus grand monde n'était sobre et où tous voulaient faire la fête.

Depuis une heure qu'il était là, il s'était accordé un moment pour danser un peu, puis, à force d'être collé de toutes parts, avait préféré se retrancher au bar.

« Une limonade s'il vous plait » commanda-t-il en regardant le comptoir presque vide à ce moment de la soirée.

« Une limonade ? En boite ? Vous vous êtes perdu ? Demanda en rigolant un jeune homme derrière lui.

Sidjil sourit.

— Non, mais ne le dite à personne, ce soir, je suis en mission. Je ne peux pas boire d'alcool, répondit-il dans un clin d'œil.

— Ohhh, je vois, articula le jeune homme aux magnifiques cheveux d'un blond blé. Je peux m'asseoir aux côtés de vous monsieur l'agent secret ?

— Faites comme vous voulez, mais ne venez pas vous plaindre si vous vous prenez un tir malheureux, expliqua Sidjil en rentrant dans son jeu.

— Vous seriez donc dangereux...

— Très, très dangereux...

Le blond esquissa un sourire.

— Et donc, « monsieur le dangereux agent secret », quel est le but de votre mission, demanda-t-il ingénument

— J'ai bien peur de ne pas être autorisé à vous le dire, répliqua Sidjil en feignant le regret.

— Top secret évidemment.

— Assurément ! Mais vous, vous ne buvez pas ? À moins que vous soyez vous aussi en mission ?

— Peut-être qui sait...

— Ce serait embêtant, cela ferait de nous des ennemis alors ? Non ?

— Alors, dans ce cas, je vous répondrai simplement que je n'aime pas l'alcool. Je n'ai pas envie d'être votre ennemi, sourit le blond.

— Me voilà rassuré, sourit en retour le brun.

— Mais, pour un agent secret, vous êtes habillé, plutôt normalement. Je m'attendais à un costard, à quelque chose comme ça.

Sidjil se rapprocha et lui chuchota.

— C'est que je suis ici incognito.

— Tout s'explique alors, chuchota le blond, Remarque, en costard, je n'aurais pas pu vous voir avec cette belle chemise.

— C'est un compliment ?

— Plutôt un fait. Si je vous invitais à danser, cela compromettrait votre mission ? questionna-t-il d'un air innocent.

— Sûrement...

— Oh... fit-il d'un air déçu.

— Mais ce n'est pas un boulot très bien payé alors... Que mon boss aille se faire.

— Une rébellion ! rit le blond.

— Je vous suis, à une condition, je veux connaître votre prénom.

— Jules, Jules Janowsky-Duffer.

— Enchanté, monsieur Jules... Vous ne voulez pas connaitre mon nom ?

— Non, ça gâcherait la magie. Vous ne seriez plus mon agent secret. Je vous préfère anonyme, susurra-t-il.

— Allons-y alors, je serai votre agent secret démissionnaire et dangereux. »

Ils foulèrent les pavés lumineux pendant ce qui semblait durer des heures. Sur toutes les musiques, sur tous les rythmes, ils dansèrent ensemble. Du plus langoureux des sons latinos ou à la plus sage des valses ( vers deux heures du matin), ils s'amusèrent ensemble.

Je sais ce que vous vous dites. Que Sidjil utilise ce pauvre Jules pour son enquête est que c'est dégueulasse. Je serais d'accord avec vous, s'il n'y avait que l'enquête...

Sauf que, justement, il n'y avait pas que ça. Sidjil, en se préparant dans la soirée, c'était rendu compte qu'il en avait marre. Marre d'attendre et de courir après un type qui n'en avait rien à faire de sa gueuele. Qui soufflait le chaud et le froid sur lui. Qui ne le considérait que rarement.

Alors oui, quand il avait pris la direction de cette boite, il savait qu'il y trouverait le fils d'Adrienne Janowsky. Parce que c'était de connaissance publique qu'il y passait sa vie. Qu'il enchainait conquête sur conquête. Comme le plus cliché des enfants privilégiés. Alors oui, Sidjil avait enfilé ses plus beaux vêtements pour se rapprocher de lui. Pour faire la « sale partie » du boulot. Le côté pas tellement officiel. Mais après avoir discuté avec lui, après être entré dans ce jeu de l'agent secret, il avait juste eu envie de s'abandonner à la nuit, de lâcher prise, de s'éloigner des souvenirs de Maxime. Ce soir, il prenait vraiment plaisir à danser, à s'autoriser une soirée sans arrière-pensée.

Il en avait presque oublié l'enquête.

La musique changea et joua soudain un de ces mélanges de basses, d'électro et de voix synthétisé. Et la foule se mit à sauter de partout, à lever les mains en l'air et se déhanché encore plus.

Jules, poussé par la foule, se retrouva pressé contre Sidjil. Ils étaient aussi grands l'un que l'autre et leurs nez se rencontrèrent presque doucement. Sidjil réfléchit vite, inspira, expira et... Se laissa porter. Jules l'embrassa en premier, Sidjil répondit, Jules relança et ils ne s'arrêtèrent que pour respirer et recommencer.

Ce soir, Sidjil ferait une bêtise. Et le meilleur, c'est qu'il n'en avait rien à faire.

Il était libre. Rien ne le retenait. Rien n'avait jamais été réel avec Maxime.

Alors, que la fête continue.

L'affaire [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant