L'affaire [Djilsime]

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Pour la première fois depuis presque deux ans, Maxime réussit l'exploit de faire une nuit complète. Bien qu'elle soit sûrement due à la baisse forcée de sa consommation de caféine du jour, le brun se convainc qu'elle était due à sa vengeance. En effet, savoir que Sidjil avait été bloqué sur le pallier toute la nuit lui rendit le sourire avec une grande facilité.

Se levant donc du bon pied, le brun se dirigea jusqu'à sa cuisine sans avoir à croiser l'autre brun affalé sur son canapé. Que c'était bon d'être de nouveau seul chez lui. Ce fait le rendait si heureux que même le fait de savoir qu'il n'avait plus de café chez lui n'arrivait pas à le faire descendre de son petit nuage.

Ce qui l'en fit descendre par contre fut la vision du brun endormi par terre adossé au mur près de sa porte, une valise verte à ses côtés. Maxime pensa d'abord à se rendre à son journal sans un regard pour le dormeur. Mais pris d'une pitié qu'il ne pensait pas avoir pour son concurrent, il le bouscula légèrement avec son pied pour le réveiller.

Une fois ce dernier debout, Maxime eut le bon goût de rougir de gêne. La vengeance était peut-être, et bien peut-être, allée un peu trop loin. Sans le regarder plus longtemps et semblant, ou était, en colère, Sidjil poussa le Parisien pour entrer dans son appartement. Décidant qu'il n'avait, finalement, pas tant besoin que ça de se rendre à la rédaction de l'Ulipzert, Maxime rentra à son tour et ferma la porte derrière eux.

« Tu peux récupérer ça », lâcha Sidjil en balançant les mauvaises clés au visage du brun.

Ce dernier eut un mouvement de recul en se les prenant de pleine face. Il semblerait que sa nemesis sache très bien viser.

« T'avais qu'à pas me piller mon café, connard ! », rétorqua le brun toute pitié disparue.

Sidjil ne lui lança même pas un regard et se dirigea vers la cuisine pour trouver quelque chose à manger. Une fois sa tasse de thé prête et trois gâteaux engloutis, il daigna de nouveau jeter un regard au brun.

« Faudrait peut-être qu'on réunisse nos trouvailles, nan ?

- Ouais. T'as trouvé quoi ?

- Toi d'abord, moi je bouffe là. »

Le brun haussa un sourcil aux paroles du Toulousain, avant de concéder et de s'asseoir à la table de sa cuisine, bien vite suivi par ce dernier. Il sortit alors les photos que le barman lui avait données et les posa face cachée devant lui. Sidjil tenta de les retourner, mais il l'en empêcha.

« Alors, le barman n'a pas pu me donner beaucoup d'informations sur l'homme, oui c'est un homme, que nous recherchons. Il semble que ce type soit vraiment lambda. Mais, j'ai quand même eu quelque chose. Le barman a reçu deux photos, une de toi et une de moi. J'ai vérifié, ce ne sont pas des photos publiques de nous, de toute manière je ne crois pas qu'il existe de photo de toi sur internet. Ce qui veut dire que ce type est allé jusqu'à Toulouse pour te prendre en photo puis jusqu'à Paris pour moi, ou inversement.