Il l'aimait.
La plus infime part de lui l'aimait.
Son cœur, sa tête, ses poumons, ses mains, ses yeux....
Chaque cellule, chaque microcomposant de son être ressentait cette attraction.
Ce besoin, cette évidence.
Il l'aimait, comme un fou, comme un sage.
Il aimerait passer ces jours, ces nuits, ces heures, ces minutes et l'entièreté de ces précieuses secondes de vies à lui dire, à lui prouver.
Lui faire comprendre, le faire entendre que si ce monde abrite une force capable de tout vaincre, c'est bien l'amour qu'il lui porte.
Cet amour lumineux, pur, brut, véritable.
Ce joyau de joie, cet amas de sentiments, cette vérité d'une simplicité frappante.
Mais il était bloqué dans sa frénésie amoureuse.
Il avait la douloureuse impression que tout avait déjà dit, fait, que quoi qu'il fasse, un jour, quelqu'un d'autre sur cette terre ait fait la même chose.
Lui, il voulait de l'unique. Il refusait qu'une autre âme ait pu entendre les mêmes mots doux, les mêmes offrandes verbales.
Il voulait lui dire qu'il était son tout, son évidence, sa vie.
Son présent, son espoir, son refuge.
Qu'il était la chaleur d'un sable d'été, la douceur d'un champ de blé, le réconfort d'une note de musique.
Que son visage était la plus belle peinture de l'existence de l'Homme et qu'il avait beau avoir fait le tour de la Terre, il n'avait jamais vu quelqu'un resplendir autant.
Il voulait lui faire l'amour, l'embrasser tendrement, ardemment, amoureusement.
Il se voulait son rempart, sa forteresse. Le temple dans lequel il pourrait se réfugier.
Oh combien il l'aimait.
Il n'avait jamais aimé comme ça, aussi fort, aussi vrai.
Il n'y avait plus rien d'autre que lui.
Le monde pourrait mourir demain, il lui resterait lui et son sourire.
Et il trouve tout ça con. De ne pas savoir comment concrétiser tout ça. Il sait que s'il le voyait comme ça, amoureux, il se rigolerait de lui, gentiment.
Il était comme ça lui. Toujours moqueur, railleur. Ironique.
Il l'aimait pour son détachement, pour sa rage de vivre.
Il l'adorait pour son rire et ses manies.
Pour son perfectionnisme insupportable.
Il l'aimait pour ses yeux, tiroirs à étoiles, pour ses lèvres au goût indescriptible.
Il n'aurait jamais pensé pour un jour aimer comme ça, aimer autant.
Il voudrait écrire des romans, des poèmes, des articles, des tribunes sur combien il le trouve fascinant.
Il voudrait ouvrir autant de musées qu'il y a de villes, pour que toute la Terre voit en exposition sa beauté.
Il voudrait photographier son visage jusqu'à casser tous les appareils photo du monde.
Il voudrait tout voir avec lui, pour qu'aucun paysage ne garde pas un souvenir de leur amour.
Tout ça, il voudrait le graver dans la pierre, dans le marbre, sur une étoile.
Il voudrait prendre l'Univers entier à témoin et lui hurler, « C'est lui, l'homme que j'aime, c'est lui ! ».
Il l'aimait pour sa dualité. « Le plus grand » qui était en réalité le plus petit.
Il adorait sa force et son charisme. Sa chaleur.
Tout. Il aimait sa totalité, le total de l'humain qu'il formait. Lui, poussière d'étoiles.
Comment comprendre ce lien, cet amour ?
Impossible. Et en réalité, il ne s'encombrait pas à comprendre. Il le vivait et c'était déjà suffisant.
Le problème, le souci, l'obstacle, la complication de notre histoire, c'est que tout ça....
Il ne le sait pas encore.
Ou plus exactement, que tout cela est en train de s'élaborer, de faire un lent cheminement dans sa tête. Que cet amour est tranquillement en train de s'installer.
Alors, puisque nous ne sommes pas encore à ce moment de révélation lyrique et romantique au possible, tout est encore très fragile.
Un rien, une bourrasque peut venir balayer les bases de cet amour.
Et alors que Sidjil dort encore, Maxime vient sans le vouloir de créer cette bourrasque.
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L'affaire [Djilsime]
FanfictionC'était terrifiant de se dire qu'il était prêt à le suivre jusqu'au bout du monde. Inconcevable même. Cela relevait des pensées intrusives, folles, idiotes, qui jaillissaient dans son esprit de plus en plus souvent. L'affaire, il devait se concentre...