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    — Réserve deux putain de chambres. »

Maxime partit avant même que Sidjil puisse dire quelque chose.

***

« Il n'y a pas de chambre.

— Comment ça "il n'y a pas de chambre "? Demanda sèchement Maxime.

— Tous les hôtels du coin sont complets.

— T'as regardé les Airbnb ?

— Oui, complet aussi.

— Putain ! Hurla Maxime en frappant son pied dans le gravier de l'allée du cimetière.

— Arrête de hurler, bordel ! On est dans un cimetière merde. Répliqua Sidjil d'une voix grave.

— Ne me dis plus jamais quoi faire. Ne m'adresse même plus la parole.

— On ne va pas aller loin alors, dit froidement le nouvel arrivant. »

***

Plus les heures passaient, plus la nuit se rapprochait. La température était descendue de plusieurs degrés.

« Bon Maxime... On ne va pas rester dehors comme ça pendant des heures. Je n'y peux rien si tout est réservé tout autour. J'en suis le premier, désolé. Monte dans la voiture, il y a un plaid et les sièges peuvent se basculer. On passe la nuit là-dedans et demain, on repart chercher quelque chose.

— Moi vivant, jamais je ne passe une nuit dans une voiture avec toi. Point final. Tu n'as qu'à te débrouiller pour trouver une solution.

— Maxime. Je commence à en avoir sérieusement marre. Mon téléphone est déchargé, on est dans un trou paumé, alors tu sais quoi, très bien t'as gagné. Je ne t'adresse plus la parole. Si tu me cherches, je suis dans cette putain de voiture, cingla le toulousain.

Le concerné le toisait d'un regard noir. Sidjil sentit toute la détestation que le brun lui portait en une fraction de seconde. Il se dit que finalement, il valait mieux qu'ils ne passent pas la nuit ensemble. Ils risqueraient de s'entre-tuer.

— Fait ce que tu veux tant que je n'ai pas à voir ta gueule. Lança le plus petit, de toute façon tu fuis tout le temps, finit-il par murmurer.

— Franchement Max, je ne sais plus quoi te dire. Je crois qu'on se connaît plus.

— Je crois qu'on s'est jamais connu le toulousain. On a toujours été dans le flou.

— J'ai essayé d'y voir plus clair, j'ai essayé de te comprendre.

— Et bah, refait tes calculs parce que tu t'es trompé sur toute la ligne.

— Je sais. Pas besoin de me le rappeler, souffla Sidjil. »

****

Les heures avaient continué à défiler. 

Ils étaient toujours là, adossés sur la carrosserie rouge de la voiture de Sidjil. 

Ils regardaient le ciel devenir noir et personne ne prononçait un seul mot. 

Vers ce qu'il considérait être minuit, Sidjil se releva, épousseta la poussière qui s'était déposée sur ses affaires et monta dans la voiture.

 Sans un mot.

Qu'aurait-il eu à dire ?

 Il ne comprenait rien à ce qui venait de se passer. Il ne s'attendait certes pas à des retrouvailles chaleureuses, mais une telle froideur. Il n'aurait pas pu le prévoir.

Maxime avait raison, ils ne s'étaient jamais connus. Ils n'avaient été qu'illusion, fantasme et mystère pour l'autre. 

Finalement, l'amour n'était pas que coup de foudre et regard à la volée. Ils leur manquaient cruellement de confiance et de communication.

Sidjil finit par penser que cette histoire n'aboutirait jamais. 

"A quoi bon se battre contre le brouillard ?"

Il cala sa tête contre le volant.

Il voulait dormir. Dormir, se doucher, manger un bon plat et couler sous l'eau.

Il voulait que Max soit là, près de lui.

Il voulait boucler cette putain d'affaire.

Il tapa sa tête plusieurs fois sur le volant en proie à la fatigue et à la colère.

Dans quel bourbier avait-il sauté les pieds joints cette fois-ci ?

***

Ses yeux étaient fermés quand Maxime rentra dans la voiture et s'installa sur le siège passager. Sidjil sentait qu'il se faisait le plus discret possible. Le plus grand garda les yeux clos encore un peu, juste pour profiter d'une dernière seconde de paix.

Quand il les rouvrit, il sentit le passage furtif du regard de son parisien sur son visage.

Alors, il sourit le temps d'une seconde.  

L'affaire [Djilsime]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant