Chapitre IX

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La nuit était froide et sombre. Le vent soufflait la cime des arbres, les faisait danser au gré de ses désirs. L'obscurité engloutissait tout, ne laissant rien voir autour d'elle. Myla, doucement, s'avançait entre les troncs. Elle parcourait la forêt, se cachant d'un arbre à un autre. Elle tentait de se faire aussi discrète qu'une souris. Son pied marcha sur une branche et elle craqua sous son poids. Elle se figea derrière un résinifère, retenant sa respiration. La personne qu'elle suivait se retourna, observant le peu qu'elle pouvait voir avant de reprendre sa route dans la pénombre. Myla pencha la tête et reprit sa filature. Peu à peu, des voix s'élevaient dans l'air. Des rires, de la musique et un chant se mirent à croitre dans ses oreilles au fil des pas qu'elle faisait.

"Oh notre bien aimé roi Venom, ce gentil homme,
Trancha la gorge de son neveu telle une pomme,
Lors d'une froide et sombre nuit de pleine lune,
Il massacra les Rexaron deux fois plutôt qu'une,
Il se refusa de laisser les choses au hasard,
Derrière lui, il laissa un énorme bazar,
Le royaume tout entier cria à sa victoire,
Des cris et des larmes de peur et de désespoir,
Celles-ci remplissant fleuves et rivières,
Ils prièrent les dieux de l'engloutir sous la mer,
Mais les dieux et déesses n'écoutèrent rien,
Laissant les neufs royaumes à leur destin,
Funeste certes et surtout bien incertain,
Oh, notre bien-aimé roi Venom est craint,

Oh, notre bien-aimé roi Venom est détesté,
Son rire démoniaque résonna dans les vallées,
Lorsqu'il laissa la couronne s'installer sur sa tête,
Il organisa autour des corps une grande fête,
Il se frotta les mains, savourant son futur règne,
Tandis qu'il dansait sur le corps de la reine,
Les corbeaux s'envolèrent pour l'annoncer,
Les lords décidèrent alors de se venger,
Alors la grande bataille de la baie commença,
Johan Valerin, au combat, le malheureux s'écroula,
Il laissa le soin à Jin Reath de continuer sans lui,
Tandis qu'il mourrait au cours de cette nuit,
Jin Reath se présenta au roi, déterminé,
Oh notre bien aimé roi Venom l'a tué,

Oh notre bien-aimé roi Venom le terrible,
Continua de faire des choses horribles,
Les impôts partout augmentèrent,
Laissant les peuples dans la misère,
Ses soldats partout semèrent la peur,
Tuant et violant, oh quelle horreur,
Ces sales chiens, nous les tuons,
Car un jour la tête du roi nous aurons,
Depuis dix ans ses fesses sont sur le trône,
Mais nous tous préférions les Rexaron,
Alors nous promettons que sur une pique,
Oh, notre bien-aimé roi Venom aura une fin épique."

Un chant visiblement satirique qui ne faisait en rien une ode au Roi. Le souverain était peu apprécié et cette chanson en était la preuve. Il avait des ennemis partout dans les nouveaux royaumes. Les Rexaron étaient appréciés de tous, mais il n'y en avait plus. Ils étaient tous morts et ceux qui avaient tenté de reprendre le trône à cette vermine l'étaient aussi. Les livres contaient cette bataille. Johan Valerin, père de la défunte Thera Valerin, s'était écroulé d'un coup dans le dos et avait réclamé à Jin Reath, père du défunt Olivio Reath, de poursuivre leur vengeance. Malheureusement, Jin avait péri sous les coups de Tiphon Venom et là s'était arrêtée la bataille. Ce fut un réel massacre. Les hommes de Johan et Jin étaient trop peu nombreux face à ceux du Roi. Leur fin était à prévoir bien avant que la trahison de Jagor, lord de Snow, soit connue. Il avait prévenu le Roi de leurs plans, se gardant une place dans les petits papiers de l'homme au pouvoir. Leur tentative aurait pu fonctionner dans la surprise et la confusion, mais ce ne fut pas le cas. Fredrik Trafalgar avait survécu à la bataille, mais avait fini emprisonné dans les donjons de Deos Kingdom où le roi l'avait laissé mourir de faim. Les lords de Thalass et de Terragi, eux, avaient fini par être assassinés quelques mois ou années plus tard. Face à la grandeur de l'armée des Venom, les rébellions avaient vite cessé, laissant place à la violence et la misère instaurées par le nouveau souverain. Dix ans déjà que les peuples se voyaient dépérir sous ce règne ignoble. Le Roi n'en avait que faire du peuple. La preuve en était puisque le village de Myla brûlait tandis qu'elle écoutait cette chanson.

Tandis qu'elle restait à sa place, l'inconnue entra dans le camp et se fit saluer par les autres personnes présentes. Myla les comptait un par un et ils étaient une quinzaine, installés là, à manger et boire autour d'un feu. C'était visiblement le camp auquel elle appartenait. Cependant, Myla ne savait pas si elle serait acceptée parmi eux. Après tout, l'inconnue lui avait sommé de ne pas la suivre. Elle avait désobéi puisque la jeune femme n'avait plus d'endroit où vivre. Les soldats avaient tout brûlé et les avaient tous tués. Il ne restait qu'elle. L'histoire se répétait. Elle les observait donc, hésitant à s'approcher pour se dévoiler et demander leur aide ou à rester là et trouver un autre moyen de survivre seule. Une main se posa sur son épaule et elle sursauta. L'homme qui l'avait attrapée la traîna jusqu'au camp, la jetant au sol.

-Regardez ce que j'ai trouvé, en train de fouiner, lança-t-il juste après l'avoir poussée.
-Tiens donc ! Une espionne ? fit un homme qui se leva d'un tronc couché au sol, servant de siège.
-Argh ! Je t'avais dit de ne pas me suivre, grogna l'inconnue à qui elle n'avait pas obéi.
-Tu la connais ? demanda l'homme maintenant debout.
-Non, je ne la connais pas, rétorqua la jeune femme.
-Mais, souffla Myla qui espérait qu'elle l'aiderait à nouveau après lui avoir sauvé la vie deux fois déjà.
-Hmm... Pour qui étais-tu en train de nous observer ? demanda-t-il en se baissant à sa hauteur.
-Personne, répondit Myla.
-Personne ? Vraiment ? s'amusa-t-il. Pour qui ? répéta-t-il.
-Personne ! C'est la vérité ! s'exclama la paysanne en lançant un regard à son inconnue.

Elle l'ignora, regardant la scène se dérouler sans interférer.

-Bien, soupira l'homme. J'aurai essayé d'être gentil, dit-il en prenant un bâton qui trainait dans le feu, l'approchant d'elle.
-Pour qui nous espionnes-tu ? grogna l'homme qui perdait patience.
-Personne ! Je ne vous espionnais pas ! Je... Je... begaya-t-elle, sentant la chaleur proche de son visage.
-Elle m'a suivie... Ce n'est pas une espionne. Juste une sotte qui a cru bon de venir jusqu'ici, soupira la femme sans nom, cédant à son regard apeuré.
-Et comment cela se fait-il qu'elle ait pu te suivre ? Et si quelqu'un d'autre te suivait ? râla l'homme.
-Comment voulais-tu que je sache ? Je ne l'ai pas vue et pourtant je me suis retournée plusieurs fois. Elle a su se faire discrète. Que veux-tu que je dise de plus ? Mais ce n'est qu'une paysanne qui a vu son village brûler ce soir, lui expliqua-t-elle.
-Nyala... Ton imprudence nous met tous en péril ! Te rends-tu compte des conséquences que cela peut avoir ? s'énerva celui qui semblait être le chef du groupe.
-As-tu l'impression que nous sommes assaillis ? Je ne vois aucun ennemi. Simplement une idiote apeurée, rétorqua-t-elle.

Un jeune homme se dévoila, sortant de l'obscurité, et il posa ses mains sur les épaules de l'homme et de la jeune femme.

-Allons, allons ! Calmez-vous mes amis. Cette pauvre demoiselle n'a rien fait de mal, déclara-t-il d'abord.
-Ben voyons ! Rien de mal à part nous épier dans l'ombre d'un arbre, grogna-t-il.

Il souriait, regardant Myla qui était toujours au sol. Il s'approcha ensuite de Myla, lui tendant sa main et elle l'accepta.

-Cependant, pourquoi l'as-tu suivie ? demanda-t-il en la relevant avec douceur.
-Je... Je n'ai nulle part où aller... Mon village a brûlé, ma famille et mes amis sont tous morts... Elle m'a sauvé la vie alors je ne voyais qu'elle pour me conférer un endroit sûr, souffla-t-elle.
-Et bien ! Tu as visiblement eu de la chance de te trouver sur son chemin, lui dit-il en souriant, posant ensuite les yeux sur Nyala. Et comment t'appelles-tu ? demanda-t-il en regardant à nouveau la paysanne.
-Myla... Je... Je m'appelle Myla, répondit-elle, essayant de ne pas dévoiler sa peur bien que celle-ci était flagrante dans son regard.
-As-tu faim ? demanda l'homme.
-Ne nourris pas une brebis égarée ! grogna celui qui l'avait interrogée plus tôt.
-Ne sommes-nous tous pas des brebis égarées d'une manière ou d'une autre ? Les soldats ont pillé et détruit ton village Garmen, ne devrais-tu pas comprendre ce qu'elle ressent ? lui retorqua-t-il. De plus, je suis le chef, tu n'es que mon bras droit. Je prends les décisions ici.

L'homme leva les yeux au ciel, répondant par le silence. Il retourna s'installer près du feu, sur son tronc, râlant.

-Moi, c'est Jordin, dit-il en souriant. Troisième du nom pour être précis, dit-il amusé.
-Jordin... Trafalgar ? souffla Myla.
-En effet ! Comment as-tu deviné ? l'interrogea-t-il.
-Tu vois ! Une espionne ! Tuons-la avant qu'elle ne puisse envoyer un corbeau à ses maîtres, s'exclama Garmen en se relevant d'un bond, prêt à dégainer son épée.
-Cesse donc de vouloir tuer tous ceux qui peuvent rejoindre nos rangs, soupira Jordin.
-N'est-ce pas ? s'amusa Nyala.
-Oooh, ça va toi ! Tu aurais pu être une nuisance pour nous ! Et la preuve, tu nous ramènes des étrangers, risquant la vie de notre groupe ! rétorqua Garmen.
-Je n'ai jamais rien fait de tel ! Tu as l'épée qui te démange un peu trop si tu veux mon avis ! se moqua la jeune femme.
-Tu veux voir à quel point elle me chatouille ? s'exclama-t-il en sortant son épée de son fourreau.
-Ouuuh ! Arrête ! J'ai peur ! Ne me tue pas ! implora-t-elle avec sarcasme avant de rire, d'autres rires suivant le sien.
-Sale gamine ! Tu as de la chance que notre chef soit bon ! râla-t-il en rangeant son épée.

Jordin la regarda dans les yeux, fronçant les sourcils. Il était déconcerté par ce regard. Il avait cette impression de déjà-vu. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait ces yeux, il en était certain, mais où les avaient-ils observés ? Des yeux bleus au contour gris, la pupille couronnée d'or. Il se recula, secouant légèrement la tête.

-Impossible, souffla-t-il, devenant blanc.
-Quoi donc ? s'énerva son bras droit.
-Il a vu un fantôme, s'amusa un des hommes autour du feu.
-Aurait-il eu une batarde ? souffla-t-il, perplexe. Non. Il n'aurait jamais pu ! Sa droiture était légendaire... Son amour pour sa femme tout autant. Impossible.
-Mais enfin ! Jordin ! Vas-tu nous dire ce que tu as bien pu voir ? grogna Garmen.
-Ça y est ! Notre chef est devenu fou, se moqua Nyala.
-Tais-toi donc ! C'est toi qui l'a amenée ici ! Une sorcière peut-être ! s'emporta l'homme, sortant de nouveau son épée.
-Range donc ton arme ! Une sorcière, tu divagues, s'amusa-t-elle.
-Je ne peux y croire, fit Jordin en se reculant d'un pas de plus.
-Regarde-le ! N'a-t-il pas l'air envouté ? Il commence à parler seul ! Cette sorcière lui a soufflé un sort !

Myla ne le quittait pas des yeux, s'inquiétant pour sa vie. Allait-il la tuer ? Elle ne pouvait le dire. Elle tremblait légèrement tandis que Jordin ne la quittait pas des yeux. Myla restait figée, ne sachant pas quoi faire. Elle était seule contre une quinzaine. Sa seule solution était de fuir à toute jambe, mais elle savait que l'un d'eux la rattraperait bien avant qu'elle n'ait le temps de les semer, même en y mettant toute sa volonté. Nyala était agile et rapide de ce qu'elle avait pu voir. Ce serait même très certainement elle qui serait lancée à sa poursuite. Elle ne pouvait prendre un tel risque si elle voulait vivre, mais rester là ne semblait pas être une meilleure idée. Ils pouvaient facilement la garder captive ou la tuer.

-Jordin ? grogna Garmen.

Il restait silencieux, détaillant chaque trait de son visage. De grands yeux bleus et dorés, un nez fin, les joues naturellement et légèrement creusées, des lèvres fines et charnues à la fois, une mâchoire puissante mais le visage fin... Ca ne pouvait être qu'elle, mais comment était-ce possible ?

Trouvant, en effet, le comportement de leur chef des plus étranges, Nyala s'approcha de Myla et elle posa les yeux sur elle quelques secondes, la scrutant de près avant de hausser un sourcil.

-Qu'a-t-elle de si spécial pour que notre chef se décompose de la sorte ? Je ne vois rien, affirma la jeune femme.
-Une sorcière, t'ai-je dit ! s'exclama Garmen.
-Cesse donc tes inepties ! Ce n'est pas une sorcière mais une paysanne ! Elle n'a rien d'une prêtresse noire ! répondit Nyala en levant les yeux au ciel.
-N'as-tu jamais entendu d'histoires à leur propos ? Elles se présentent sous le visage d'un ange et lorsqu'un sort est lancé, leur vrai visage, démoniaque, se révèle, rendant fous tous les hommes et femmes qui le contemplent, raconta l'homme.

Un silence se fit dans le groupe, tous observant Myla puis Jordin. Les hommes se levèrent, intrigués par ce que venait de raconter Garmen. Disait-il la vérité ? Leur chef était-il en train de voir le visage d'un démon ? Etait-il en train de perdre la tête ? Les uns après les autres, ils posèrent la main sur la fusée de leurs épées, la serrant.

-Que se passe-t-il ici ? soupira un homme un peu plus jeune que Jordin, tirant la carcasse d'un cerf.
-Alin ! Cette sorcière a envoûté ton cousin ! s'exclama Garmen.
-Que racontes-tu ? fit-il en haussant un sourcil avant de poser les yeux sur Myla.

Il s'approcha et posa la main sur l'épaule de Jordin.

-Allons, cousin, qu'as-tu donc ? demanda-t-il en voyant son expression faciale.
-Regarde, dit-il en pointant le doigt vers Myla.
-Ce n'est qu'une jeune femme... D'ailleurs, qui es-tu ? Que fais-tu ici ? demanda-t-il.
-Elle a suivi Nyala qui ne s'est rendu compte de rien ! grommela Garmen.
-Ah oui ? fit-il en posant les yeux sur la jeune femme.
-Ne me regarde pas comme ça ! Je n'y suis pour rien, soupira-t-elle. C'est une paysanne, pas une sorcière !
-Et pourquoi Jordin se retrouve dans un tel état de choc alors ? grogna le bras-droit.
-Qu'en saurais-je ? Je ne peux entendre ses pensées ! rétorqua Nyala.
-Cessez de vous battre ! ordonna Alin en reposant les yeux sur Jordin.
-Es... Es-tu un fantôme du passé venu nous annoncer notre mort ? souffla le chef.
-Jordin ? fit Alin qui se trouvait dans l'incompréhension.
-Par tous les Dieux ! Une sorcière, vous dis-je ! s'écria Garmen.

Alin, étant bien trop intrigué, s'approcha de Myla. Il observa son visage de la même façon et il se recula, devenant blanc à son tour. Il comprenait à présent le regard de son cousin et ses paroles qui semblaient être celles d'un fou, mais il n'en était rien. Un fantôme du passé, il en était certain à son tour.

-Impossible, souffla-t-il en ne la quittant pas des yeux
-Elle les a ensorcelés tous les deux ! s'exclama un des hommes, sortant son épée.
-Tuons la sorcière ! s'écria ensuite un autre.

Myla sentait son cœur battre à vive allure, regardant tout le monde tandis qu'ils sortaient leurs épées. Ils allaient la tuer, c'était certain et pourtant, elle n'avait rien fait. Elle n'avait fait que suivre cette inconnue sur laquelle elle pouvait désormais mettre un nom. Elle n'avait aucunement ensorcelé ces hommes. Elle n'avait rien fait de mal et pourtant, ils étaient prêts à la tuer, là et maintenant, sous les divagations de Garmen. Même le regard de Nyala avait changé. Elle, qui avait affirmé qu'elle n'était qu'une paysanne parmi tant d'autres et qu'elle n'était pas une vile prêtresse noire, la regardait avec inquiétude. Il n'y avait désormais qu'une seule solution pour Myla : fuir. Elle devait s'en aller avant qu'ils ne cherchent à la tuer, mais son corps était figé. Elle n'arrivait pas à bouger d'un millimètre, la peur la paralysant.

-Ça ne peut pas... Je... Une sorcière n'aurait pas eu besoin de moi pour la sauver ! s'exclama Nyala qui ne comprenait pas plus ces réactions. Jordin ! Alin ! Que vous a-t-elle fait ?
-C'était là tout son plan ! T'attirer à elle pour la sauver et pouvoir trouver notre camp et ensorceler nos chefs ! Sûrement un plan machiavelique des Venom ! Ils sont perdus ! grogna Garmen.
-Tuons-la pour rompre le charme ! s'exclama un autre.

Myla avait l'impression qu'elle allait défaillir sur place tant son cœur tambourinait dans sa poitrine. Un homme, épée à la main, s'approcha rapidement et elle eut un pas de recul. Son corps pétrifié était de nouveau en mouvement. Elle ne prit pas plus de temps pour réfléchir et elle se tourna pour fuir ses nouveaux ennemis. Elle ne pouvait pas rester là. Elle se mit donc à courir le plus vite que ses jambes le lui permettaient.

-Nyala ! cria Garmen.

La jeune femme comprit et elle se mit à sa poursuite, courant après Myla qui ne savait pas où elle allait. Elle était perdue dans cette forêt dense et obscure. Elle n'y voyait rien. Impossible pour elle de la semer alors que Nyala semblait la suivre sans aucune difficulté dans la noirceur de la nuit. Elle courait encore et encore avant de se rendre compte qu'elle revenait vers le camp. Elle avait tourné en rond et elle ne pouvait plus faire demi-tour puisque Nyala était à ses trousses.

-Attrapez-la ! cria la jeune femme derrière elle.

Myla n'avait d'autre choix que de foncer dans le tas. Elle esquiva un premier homme puis un second avant de se faire attraper par les deux cousins qui la serrèrent dans leurs bras, la protégeant de leurs hommes.

-Mais ! Que faites-vous ? Écartez-vous de cette sorcière ! s'écria Garmen.
-Ils sont devenus complètement fous ! Elle leur a sûrement ordonné de faire d'eux son bouclier ! Écartez-vous de cette prêtresse noire ! s'exclamaient ceux qui voulaient sauver les âmes de leurs dirigeants.

Nyala, essoufflée, revint au camp, s'arrêtant en voyant la scène. Les deux hommes faisaient rempart de leur corps, la serrant entre eux. Ils ne pouvaient pas l'attaquer sans toucher leurs chefs. Elle n'avait jamais vu une telle magie. Les hommes ne bougeaient pas malgré les demandes de leurs hommes. Myla n'osait pas se débattre, bloquée entre les deux jeunes Trafalgar, fils et neveu de Fredrik Trafalgar. Fredrik était connu pour avoir tenté d'aider Johan et Jin à venger les Rexaron et leurs enfants, mais elle ne se sentait pas en sécurité à cet instant même. Étaient-ils comme lui ou tout l'opposé ? Les deux hommes se reculèrent doucement, prenant leurs épées. Ils les plantèrent dans le sol et s'agenouillèrent devant Myla.

-Princesse Rhiannon... Heureux de vous savoir en vie, souffla Jordin.


The Lost Kingdom [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant