Chapitre XXI

32 5 2
                                    

La forêt regorgeait d'animaux en tout genre. Sangliers, cerfs, biches, oiseaux, lièvres, ... Tout ce qu'il fallait pour une bonne partie de chasse. Une flèche fila dans l'air, manquant un cerf qui se mit à courir. Les limiers aboyaient en pourchassant la pauvre bête qui tentait de fuir ses prédateurs. Cinq hommes étaient à cheval, suivant les chiens qui les guidaient. Le cerf s'arrêta un instant pour reprendre son souffle et une flèche fut décochée, pénétrant son flanc. L'animal brâma de douleur. Il laissa des traces de sang sur la terre, reprenant sa fuite effrénée. 

-Très bien, mon prince ! Vous l'avez touché ! s'exclama l'un des hommes.

Ils continuèrent de chasser l'animal qui finit par s'effondrer, épuiser et souffrant de sa blessure. Le prince Silo descendit de son cheval et s'approcha de la bête essoufflée et gémissante. Il l'observa quelques secondes et lui arracha sa flèche.

-Tuons-le maintenant, il a assez souffert, fit un autre en sautant de son destrier.

Silo leva la main pour l'arrêter, fixant l'animal en souffrance dans les yeux. Un sourire étirait ses lèvres alors qu'il observait la mort emporter ce pauvre cerf. Il se pencha et approcha son regard du sien. Il voulait voir la vie s'éteindre dans ses yeux. Cela dura quelques minutes. Minutes durant lesquelles les hommes regardèrent la scène sans pouvoir agir. Le prince se délectait de la souffrance de la bête qui finit par rendre l'âme.

-Laissons-le se faire déchiqueter par les loups, dit-il amusé en abandonnant le cadavre de l'animal alors qu'il remontait sur son cheval. Trouvons-en un autre, s'exclama-t-il ensuite, passant à côté du cerf sans même le regarder.

Il ne portait plus aucun intérêt au gibier qui ne respirait plus. Il voulait donc passer à un autre pour reproduire ce sentiment de pouvoir, tenant la vie de l'animal entre ses mains. Il aurait pu écouter sa souffrance mais ça n'aurait pas été aussi exaltant. 

-Qu'est-il pire ? Perdre son enfant ou perdre sa mère ? demanda le prince, ces paroles sortant de nulle part.
-Hum... Et bien, un enfant est censé survivre à ses parents donc je dirais qu'il est plus dur de perdre un enfant que de perdre un parent. Pourquoi cette question, mon prince ? répondit l'un des chasseurs.
-Bien, fit-il en souriant, levant son arbalète. 

Il prit le temps de viser tranquillement et il tira sur un faon qui se tenait aux côtés de sa mère. Le bébé s'écroula directement, la flèche l'ayant atteint dans la tête. La biche qui buvait se redressa d'un seul coup, regardant autour d'elle avant de poser le nez sur son enfant, le poussant de son museau. Le prince eut un sourire et il la visa à son tour. Un mouvement de son cheval le fit manquer sa cible, sauvant la biche qui se mit à courir.

-Stupide cheval ! J'aurai pu l'avoir ! grogna le jeune homme.

Il le frappa d'abord dans la nuque avant de quitter son dos. Il se tint devant lui et sortit son épée. D'un seul coup, sans crier gare, il lui infligea une blessure à la gorge. Il fendit le cou de l'animal en deux qui hennit de douleur avant de se vider de son sang une fois tombé au sol. Il lui donna un coup de pied dans la tête puis un second et un troisième, continuant de frapper l'animal. Il s'acharnait sur cette tête avant de lui cracher dessus. 

-Toi ! Descends de ton cheval. Je ne vais tout de même pas marcher, ordonna-t-il à l'un des chasseurs qui l'accompagna.

L'homme n'en avait pas envie mais il savait que le même sort que ce cheval lui serait réservé s'il contestait. Il descendit donc de son brave canasson et laissa le prince s'installer dessus.

-Assez, rentrons. Je suis las de cette chasse, dit-il simplement.

L'un des hommes lui tendit la main pour qu'il grimpe derrière lui mais le prince l'arrêta.

The Lost Kingdom [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant