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Dans la cellule de WilfriedWilfried :Du coup t'as connu le début de la guérilla à l'est du pays?
Koyle :Ouais. J'en ai vu des morts quand j'étais gosse. On est restés 7 mois là bas encore après ça. On avait plus école, la nuit , l'armée venait bombarder... Le ciel s'illuminait alors ,on aurait presque dit des feux d'artifice... Mais les feux d'artifice, ça cause pas de retrouver des cadavres le lendemain dans la rue.
Wilfried:Ew... J'imagine...
Koyle :C'était la violence tout le temps. Notre quartier avait été vidé par l'armée , on devait bien être les seuls qui n'avaient pas été envoyés en camps. La nuit ,on dormait dans la cave. La journée, on tentait de survivre en allant chercher la nourriture dont on avait besoin.
Wilfried:Et vous êtes partis pourquoi?
Koyle :Mon père s'est rendu compte que c'était dangereux de rester ici quand le toit de la maison s'est effondré à cause d'un missile qui avait logé dedans.
Wilfried:Ça devait être terrifiant de vivre ça.
Koyle: T'imagines même pas les PTSD que Isaac et moi on a eu quand l'armée a bombardé la ville l'année dernière.
Wilfried: Je ne sais pas trop. J'étais trop loin pour tout ça moi!
Koyle :Après ça , on a déménagé, et j'ai rencontré Hope. Tu connais peut-être la ville Oskenvaæln?
Wilfried:Oui! J'ai un hôtel là bas! Enfin j'avais...
Koyle :Bah on s'est connu à l'école là bas. J'étais bizarre, tu m'étonnes vu ce que j'ai vécu, c'était la seule qui était sympa. Elle disait toujours que Dieu disait d'aimer les autres. C'est elle qui nous a fait entrer dans la religion.
Wilfried:Vous étiez pas croyant avant?
Koyle:Moi j'avais pas trop d'idée là dessus. Par contre Isaac! Oh putain, tu lui parlais de Dieu, il te riait au nez.
Wilfried:Vraiment?
Koyle :Ouaiiis. C'est Zélie qui lui a fait croire aussi , mais longtemps après... Enfin , Isaac a connu Zélie bien après moi.
Wilfried :Oui vu le calcul des âges, j'avais remarqué ça.
Koyle: Zélie était d'origine belge. Son père était belge, sa mère était d'origine d'ici.
Wilfried :Oh ça fait comme Hayden avec son père irlandais ! Et toi du coup, ça fait l'inverse avec ta famille!
Koyle:Ouais... Hélas.
Wilfried:Hélas?
Koyle :En vrai, si ma mère avait été celle d'origine du pays, ça aurait tout changé de la vie de Isaac et la mienne ,je pense.
Wilfried: Pourquoi ?
Koyle :Mon père était un connard fini. T'as peut-être pu le remarquer dans ce que j'ai dit ,il s'en foutait de nous.
Wilfried:Ouais?
Koyle:Bah il était violent aussi.
Wilfried: C'est pas étonnant !
Koyle :Tu fumes ?
Wilfried:Non , merci quand-même.
Koyle sortait de sa poche son paquet de clopes et s'en allumait une, et une fois avoir proposé à Wilfried, rangeait de nouveau le paquet.
Koyle :Je sais qu'il ne nous aimait pas. Mais je comprends pas pourquoi alors il a pas quitté la France sans nous. Pourquoi il a insisté pour qu'on vienne. On serait restés en France ,on aurait été mieux.