Épilogue

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~ Quatre ans plus tard.

Ayden

Dans cette galerie de Saint-Germain-des-Prés, chaque tableau semblait raconter une histoire sous la lumière douce des projecteurs. Chaque peinture dégageait une atmosphère unique, comme si elle murmurait ses secrets à ceux qui la regardaient.

Au milieu de ces œuvres, je ressentais un étrange mélange de fierté et de tendresse qui serrait mon cœur chaque fois que mon regard se posait sur elle.

Cela faisait quatre ans que nous partagions nos vies. Quatre années durant lesquelles elle avait évolué, s'épanouissant sans jamais rompre le lien entre nous. Éloïse n'était plus la jeune femme fragile et perdue que j'avais connue. Elle était devenue une artiste accomplie, une femme rayonnante, et, plus encore, ma compagne dans toute la profondeur du terme.

Je parcourais des yeux ses œuvres accrochées avec soin dans ce lieu prestigieux. Chaque tableau révélait un fragment de son chemin. Et elle était là, au centre de tout, lumineuse, entourée de visiteurs captivés, partageant avec assurance l'âme de ses créations. Sa robe noire soulignait sa silhouette, et ses cheveux relevés en un chignon soigné laissaient voir son sourire empli de confiance.

Je m'approchai, interpellé par une femme qui s'arrêtait devant une toile en particulier, un tourbillon de bleus profonds et de pourpres intenses. Éloïse expliqua alors que cette œuvre représentait la force et la résilience qu'elle avait développées au fil des années. Ces couleurs sombres symbolisaient une protection, une présence qui l'avait guidée quand elle n'apercevait que des ombres, dans ses moments de doute.

Son regard parcourut la salle, et lorsqu'elle croisa mes yeux, un sourire doux illumina son visage. Je lui répondis d'un sourire complice. Cette femme, qui n'avait cessé de sonder les profondeurs de son âme, s'était trouvée, avait grandi, tout en conservant son authenticité et son désir de vivre pleinement.

Je l'observai longuement, repensant à tout le chemin que nous avions parcouru ensemble. J'avais eu raison de l'encourager à poursuivre ses études et de nous laisser le temps nécessaire pour mieux nous retrouver. J'en avais profité pour trouver une maison en sous-location et un travail temporaire comme mécanicien. J'avais tenu ma promesse, et, deux mois plus tard, j'étais retourné la chercher pour sa remise de diplôme.

Depuis, nous ne nous étions plus quittés. Elle m'avait soutenu et avait même contribué financièrement à l'ouverture de mon entreprise : un service de mobilité connectée dédié à l'entretien et à la réparation de véhicules de nouvelle génération. La mécanique était un domaine qui me fascinait depuis l'enfance, et j'étais heureux de retourner à mes racines dans cette nouvelle vie.

Je me détachai de mes pensées au moment où ma partenaire me rejoignit et posa ses mains sur mon torse, se hissant légèrement pour m'embrasser sensuellement malgré le monde autour.

— Vous ne vous ennuyez pas trop ? murmura-t-elle, dans un souffle qui n'était que pour moi.

Je glissai une main sous son menton et plongeai mon regard dans le sien.

— Comment pourrais-je m'ennuyer, en étant aux côtés de la reine de la soirée ?

Elle rit et je résistai pas à l'embrasser encore.

— Vous êtes venu marquer votre territoire, avouez-le ! lança-t-elle, taquine.

Je levai les yeux au ciel, amusé. Je n'avais jamais manqué l'un de ses vernissages, et ils avaient chacun leur lot d'anecdotes ! On m'avait parfois pris pour son garde du corps, d'autres fois pour son grand frère ou même pour son manager. Un jour, un vieil homme m'avait même demandé si j'étais son père. J'avais beau ne pas paraître mon âge, Éloïse, elle, avait changé, autant dans son allure que dans son attitude. En public, elle avait laissé derrière elle son air juvénile, utilisant le maquillage et les dernières tendances vestimentaire pour adopter une élégance qui rendait notre duo harmonieux.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant