Chapitre 9

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★ Jacob 


Merde. Le grand patron voulait assister à mes performances !

Grand dieu, pourquoi ça tombe sur moi ?

J'étais déjà nerveux face à Ayden, maintenant j'allais devoir montrer ce que j'avais dans le ventre à un autre dominant presque aussi intimidant que le premier.

L'atmosphère était électrique, les deux hommes se défiaient du regard et ça ne me plaisait pas du tout d'être au milieu. Je ne voulais pas être là. Je voulais disparaître. Pourquoi mon mentor m'avait-il abandonné comme ça ?

— Va chercher le fouet, Jacob, m'ordonna Ayden.

Sa voix était glaciale, mais elle aurait pu l'être encore plus si j'étais un soumis. Il ne me traitait pas exactement comme son égal, mais il m'avait respecté, jusqu'au là - du peu où je l'avais côtoyé.

J'avais protesté quand Xavier m'avait annoncé qu'il allait me confier à cet ancien détenu pour me former à la flagellation, mais il avait insisté en prétendant qu'il avait changé et que je n'avais pas à le craindre.

Jusqu'ici, ça se passait bien. Il me rendait tellement nerveux, mais pas pour ses antécédents avec la justice, mais plutôt pour sa carrure, son regard, sa magnificence. Je n'étais pas indifférent à son charme et ça me dérangeait sérieusement. Je ne pouvais pas me permettre ce genre d'égarement.

Je m'approchai du mur et décrochai l'instrument demandé. C'était un long fouet à une seule lanière de cuir tressée, exactement le genre de fouet qui me ramenait loin en enfance, à des fantasmes occultés que je n'avais jamais vraiment compris ou acceptés, à l'époque où je regardais, fasciné, mes héros préférés, de Zorro à Indiana Jones, qui étaient capables de faire faire n'importe quoi à ce genre d'instrument – sauf bien évidemment caresser les fesses d'une dame.

Je me dépêchai de donner le fouet à Ayden et il m'annonça qu'il allait faire une petite démonstration pour me montrer comment il fallait s'y prendre, exactement ; comment se placer et comment tenir ce genre d'objet. J'étais plus familier aux martinets et aux cravaches, mais presque jamais au fouet. Mon premier essai était catastrophique – j'avais failli me faire mal en frappant le mur n'importe comment.

Ayden avait une sacrée prestance avec ce redoutable instrument à la main ; je le voyais de dos, le faisant onduler à son côté, son visage ne montrant aucun sentiment. Cependant, lorsqu'il fit siffler et claquer le fouet sur le dos du mannequin, de l'épaule à la hanche opposée, j'aurais bien cru qu'il le couperait en deux, mais l'avantage avec ces simulateurs, c'était leur conception spéciale, faite avec des matériaux résistants et flexibles.

Il répéta le même mouvement pour l'autre côté, de sorte à marquer une croix saillante sur le dos de la victime si ça avait été une vraie personne. Les lignes étaient parfaitement dessinées, sans défaut. Je me pinçai les lèvres en me triturant les doigts. J'avais très chaud.

Comment rivaliser avec ça ?

— Impressionnant, commenta Alec.

Je sursautai presque au son de sa voix grave. Ayden afficha un sourire suffisant.

— Ça aurait été mieux sur une vraie personne.

— Probablement. Mais c'est trop brutal pour un début, il est préférable de commencer doucement pour tester les limites du soumis, si tu commences directement avec une telle intensité, le receveur s'évanouira aux bouts de cinq coups successifs.

— Il y a des personnes aptes à supporter bien pire, répondit Ayden, légèrement agacé.

— Oui, les pures masochistes, mais ils sont rares et surtout, ils ne fréquentent pas ce club.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant