Chapitre 14

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Ayden


L'horrible sonnerie de mon téléphone me tira de mon profond sommeil. Je l'attrapai aveuglément sur ma table de chevet et sans chercher à savoir qui m'appelait de bon matin, je décrochai :

—Ouais ?

—Bon matin, Marin.

Christopher. T'es drôlement matinal ! fis-je en m'étirant.

—Il est déjà 10h. Ramène ton cul au club, il faut qu'on parle.

—J'ai démissionné.

—Je sais. Alec et Xavier m'ont raconté ce qui s'est passé. Je me suis arrangé avec eux, tu peux revenir.

Je soupirai en me redressant dans le lit.

—Non, je ne reviendrai pas. J'en ai marre d'être traité comme un moins-que-rien.

—Ce ne sera pas pareil, je te le promets.

—Chris...

—On se retrouve là-bas dans une heure, je t'expliquerai, insista-t-il.

—Ok.

Je raccrochai, le regard perdu dans le vide. Le réveil brutal, j'avais horreur de ça.

En un clin d'œil, je me trouvai debout, enfilant à la hâte un jean et une chemise froissée. L'idée de retourner au club ne m'enchantait guère, mais l'intrigue suscitée par l'appel de Chris titillait ma curiosité. Qu'est-ce qu'il pouvait bien avoir à me dire qui changerait la donne ?

Je pris mon temps pour petit-déjeuner tranquillement et à l'heure convenue, je décidai de me rendre au club. Après tout, je n'avais rien à perdre. Christopher m'attendait à l'entrée, une lueur d'urgence dans les yeux. Il m'entraîna vers un coin plus calme du club, éloigné des regards indiscrets. Assis à une table sombre, il me regarda avec sérieux.

—Jacob est venu s'expliquer en personne avec Xavier, tout le monde a compris que tu n'étais pour rien dans sa décision de renoncer à son titre de Maître.

—Et donc ? fis-je impassiblement.

—Donc, tu peux revenir.

—Tu m'as fait venir ici pour me dire ça ? Sérieusement ? m'agaçai-je. Je n'ai pas démissionné pour ça, Chris, mais parce qu'on ne me respecte pas. Dès que l'occasion s'est présentée, ton pote Alexander est venu m'accuser à tort, sans parler de Xavier qui s'est avéré être un piètre mentor. Autrefois, tout le monde baissait les yeux devant moi, on m'appelait Monsieur et on me vouvoyait. Aujourd'hui, je ne vaux rien, je suis traité comme vulgaire barman, et j'en ai marre !

Le brun hocha lentement la tête, enregistrant mon discours.

—D'accord, je comprends, et tu as raison. Tu te dis que j'ai eu tort de te trouver du boulot ici, mais, crois-moi, je sais ce que je fais, et si aujourd'hui, je te demande de revenir, je sais ce que je fais aussi.

—Warner...

—Écoute, je vais devenir co-propriétaire, au même titre qu'Alec.

Je me figeai.

—Quoi ? La moitié de ce club va t'appartenir ?

—Ouais. Je le fais pour toi, Ayden. J'attendrai que tu te reprennes en mains, que tu fasses un peu d'économie et je te céderai ma part au moment venu.

—Mais qu'est-ce que tu racon...

—Tu as quarante ans, Marin. Franchement, dis-moi comment tu comptes gagner ta vie sur le long terme ? Je te proposerai bien de te donner le capital nécessaire pour ouvrir ton propre club, mais je sais que ce ne sera pas pareil que récupérer ta place ici. Je t'offre une chance de gravir les échelons petit à petit, et peut-être qu'un jour, tu deviendras l'entrepreneur et le dominant que tu as a toujours voulu être.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant