Chapitre 15

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Jacob


Depuis ma position, je regardais mon dominant retourner vers l'armoire pour choisir l'un des martinets.

Mon dominant.

Je n'arrivais pas à croire que je m'embarquai réellement là-dedans ; que je me soumettais à quelqu'un. Pourtant, c'était moi qui l'avais voulu. Je l'aurais supplié tant j'en avais besoin.

Et c'était lui que je voulais.

Des rumeurs circulaient à son sujet, certains allaient jusqu'à le qualifier de psychopathe, de sadique sans foi ni loi. Mais depuis que je le côtoyais, je n'avais vu aucune trace de ces accusations. Pas de cruauté, pas de déviance malsaine.

Certes, il était froid et sarcastique, mais cela faisait partie de la nature des dominants. Quant à son passé judiciaire, j'estimais qu'on pouvait tous changer.

Peut-être étais-je naïf, ou simplement désespéré, mais j'avais décidé d'écouter ce que mon cœur et mon corps désiraient. Et tous deux le réclamaient lui. Alors j'allais me soumettre à lui.

—Es-tu installé confortablement ? me demanda-t-il en inspectant le martinet.

—Oui, Monsieur, répondis-je avec confiance.

—Parfait.

Il s'approcha, se positionnant à ma gauche, ses yeux parcourant mon corps nu.

—Rappelle-moi les trois couleurs de sécurité.

—Vert pour tout va bien, vous pouvez continuer. Orange est un avertissement, pas pour stopper la séance, mais pour ralentir ou modifier ce que vous faites, et rouge pour arrêter la séance immédiatement.

Il sourit. C'était la première fois que je remarquai qu'il avait un étrange sourire, pas toujours sincère, mais plutôt joueur, provocateur.

—Tu es libre de parler. J'ai envie de t'entendre, tous les sons que tu souhaiteras exprimer. Tu ne peux pas bouger ; ton corps est à moi. Tu peux demander, exiger, supplier... mais ta volonté n'aura aucun poids. Tu es autorisé à jouir, mais je ne m'arrêterai que lorsque je l'aurai décidé. Compris ?

—Oui, Monsieur, confirmai-je, sentant ma peau se recouvrir de chair de poule.

Sans un mot de plus, sans avertissement, il commença. Le martinet qu'il avait choisi était composé de nombreuses lanières en cuir de cerf, douces mais suffisamment longues pour couvrir une large surface de peau. Avec un simple mouvement du poignet, il pouvait l'abattre sur mon dos sans effort.

Cependant, il appliqua plus de force que juste un geste du poignet - ce n'était pas un simple jeu. Il mesurait chaque coup avec soin, ajustant la puissance pour que je ressente chaque impact comme une tape ferme, sans toutefois provoquer de douleur intense.

—Je pense t'avoir cerné, Jacob. Veux-tu entendre mes déductions ? demanda-t-il en frappant à nouveau le bas de mon dos.

—Oui, s'il vous plaît, Monsieur.

J'étais curieux. Ma peau réagissait légèrement aux coups, mais mon corps restait calme, du moins pour l'instant. Les coups réguliers et rythmiques continuaient à pleuvoir.

—Eh bien, je pense que tu as subi un choc émotionnel il y a longtemps, probablement dans ton enfance, et en rapport avec ton père, je dirais. Peut-être l'as-tu surpris dans une situation compromettante, liée au BDSM ?

Le martinet s'abattit encore et encore, le son des lanières frappant ma peau chaude et nue devenant presque apaisant. Je restai silencieux, troublé par la précision de ses observations.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant