Chapitre 60

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Jacob


Dans cet univers où les codes régnaient en maîtres, il y avait trois types de cérémonies. La première célébrait l'ascension des nouveaux dominants ; la deuxième, à laquelle j'allais participer, marquait l'initiation des soumis débutants ; et la troisième symbolisait l'union d'un maître et de son soumis, un peu comme un mariage. Ils se juraient amour et fidélité, et le dominant déposait sa marque sur le corps de son soumis : que ce soit un tatouage, un bijou, ou dans les cas extrêmes ; le branding (1).

Lorsque j'étais censé devenir un dominant, je n'avais pas grand-chose à faire à part me préparer physiquement et mentalement à garder le contrôle face au public, surtout pendant les jeux d'impact. Ma partenaire devait faire partie du « harem » de mon mentor, et sa préparation était une tâche qui l'encombrait, lui, contrairement aux cérémonies pour les soumis où c'était au dominant de les préparer.

Ainsi, je me retrouvai allongé sur une table de massage, le corps offert, tandis qu'Ayden faisait glisser ses mains huilées et expertes sur mes épaules, descendant lentement vers mes reins. Le massage faisait partie du rituel de préparation, suivi de la douche, du lavement, et de la tenue à porter.

Pour le moment, je me concentrais sur l'instant présent. Les yeux fermés, je savourais la sensation de ses paumes et la chaleur qui se diffusait dans mes muscles tendus. C'était un honneur de se faire ainsi choyer, surtout que ce serait notre dernière fois.

Pourtant, mon esprit ne cessait de s'égarer vers des pensées que je n'arrivais pas à chasser. Ayden devait sentir mon trouble, car ses gestes devenaient plus lents, presque précautionneux. Ses doigts frôlèrent la courbe de mes fesses et un frisson me parcourut l'échine.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Je ne répondis pas immédiatement. Il connaissait déjà la réponse. Ses mains devinrent plus insistantes et je sentis son regard peser sur moi, attendant plus qu'un soupir de ma part.

— Je pense à beaucoup de choses.

— Laisse-moi deviner : tu regrettes de ne pas être allé voir ton paternel ?

J'étais ravi que mon visage soit enfoui dans l'oreiller, pour qu'il ne puisse pas voir le flot d'émotions qui m'envahissait.

— Ou bien, c'est ton copain, continua-t-il sur le même ton détaché. Il sait ce que tu t'apprêtes à faire avec moi ce soir ?

Je grimaçai. Son but était de me détendre, pas de me faire culpabiliser !

— Je lui en ai parlé. Il sera peut-être là ce soir, lâchai-je.

Ses mains se figèrent.

— Tu l'as invité ? Sérieusement ?

En fait, il n'était le seul que j'avais eu l'audace d'inviter...

— Je ne sais pas s'il viendra. Mais... je ne voulais rien lui cacher.

— On va coucher ensemble, Jacob. Devant un public. Il est trop tard pour changer le scénario de la séance, j'ai déjà l'aval d'Alexander !

— Je ne veux rien changer ! lui assurai-je. Je suis prêt à le faire !

— C'est cruel vis-à-vis de ton copain.

Peut-être. J'avais pris mon temps pour expliquer la situation à Enzo, et même s'il était sceptique, et loin d'être connaisseur de cet univers, il me faisait confiance. D'autant plus qu'il savait combien Ayden comptait pour moi, et que ça me tenait à cœur de lui dire au revoir de cette manière si symbolique.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant