Catharsis [Spin-off]

Chapitre 45

★ Ayden ★

—Alors, de quoi aimeriez-vous parler aujourd'hui ?

Je laissai échapper un ricanement amer.

—Vous me laissez le choix ? demandai-je, sans cacher mon sarcasme.

Il hocha la tête, un sourire en coin, comme s'il savait que je finirais par tout lui déballer, tôt ou tard.

—Pourquoi pas ?

Ces séances chez le psy me coûtaient la peau des fesses, alors autant qu'elles servent à quelque chose.

—Très bien, dis-je en me redressant légèrement. Je vais vous raconter ma semaine.

Il acquiesça, l'air concentré.

—J'ai appris que mon soumis a été violé par son demi-frère, et j'ai couché avec lui peu de temps après. Et j'ai découvert que ma soumise pourrait avoir un lien avec une organisation criminelle. Un réseau de proxénétisme, pour être plus juste.

Ses sourcils se haussèrent, mais il ne se semblait pas choqué le moins du monde.

—Et si on traitait un sujet après l'autre ? Parlez-moi de votre soumis.

—Jacob souffre d'amnésie suite à une chute du toit, le soir où il a été agressé. Depuis, aucun homme ne l'a touché jusqu'à... moi. Ce n'était pas simple de coucher avec lui.

Il attrapa sa tablette pour commencer à prendre des notes.

—Pourquoi dites-vous cela ?

—Parce que je suis un dominant. Je ne fais pas de vanille, et...

Je lui ai fait l'amour.

—Je vois que quelque chose vous dérange... Ça s'est mal passé ?

—Non, c'était très bien. Il a adoré.

—Et vous ? Quels sont vos ressentis par rapport à la nuit que vous avez partagé ?

Je soupirai. Je n'étais pas là pour parler de ça. C'était arrivé, et puis voilà. Ce n'était pas comme si j'avais eu d'autres alternatives. Jacob n'aurait pas supporté une autre manière de s'envoyer en l'air.

—J'ai joui intensément. Ça vous va comme réponse ?

—Pas vraiment, afficha-t-il un rictus.

—J'ai essayé de le baiser peu de temps avant ça, et il a piqué une crise. Alexander a déboulé pour m'accuser de l'avoir agressé, d'ailleurs. Alors après cet incident, vous vous doutez bien que je ne pouvais pas l'attacher au lit et le baiser brutalement.

Il inclina légèrement la tête, examinant mes traits tendus.

—Dites les mots, Ayden. Nous sommes seuls ici. Je ne vous jugerai pas d'être autre chose qu'un sadique.

—Si je vous dis ce que vous voulez entendre, le sujet est clos ?

—Non.

Comme je m'en doutais.

Je secouai la tête en feignant un sourire.

—Un sadique gentil est un hypocrite, doc.

—Alors persuadez-vous que vous êtes hypocrite, et ne refoulez pas vos sentiments.

—Je ne vais pas tomber amoureux de Jacob parce que je l'ai baisé tendrement.

Il me dévisagea. Je jurai dans ma tête, et soupirai :

—Je lui ai fait l'amour. Content ?

—C'est lui qui doit l'être, sourit-il malicieusement.

—C'est peu de le dire...