Chapitre 47

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Jacob


Mon maître n'était pas du genre à négliger les préparatifs. En tant que soumis, j'avais appris à anticiper ses exigences. Le lavement était une étape cruciale, bien que peu agréable. Une fois cela fait, je me glissai dans le jockstrap qu'il avait choisi pour moi, un sous-vêtement minimaliste qui soutenait les bourses et laissait mes fesses exposées. Par-dessus, je revêtis un peignoir noir, dont la texture douce contrastait avec l'austérité de ce que je portais en dessous.

Prêt, je pris une grande inspiration avant de quitter la salle de bain où j'avais pris le temps de me préparer afin de me rendre à l'endroit où allait se dérouler notre séance. Lorsque j'arrivai devant la porte, j'étais nerveux. Pour le moment, il n'y avait que peu de gens qui traînaient dans cette partie du club, mais Alec avait sûrement fait passer le mot pour que la foule soit conséquente.

En entrant, je fus frappé par l'ampleur de la pièce. Elle était vaste, presque théâtrale. Au centre, un lit large et imposant trônait, ses draps blancs parfaitement tendus. Juste en face, un miroir couvrait le mur le plus large, créant l'illusion que la pièce était infinie.

Le long d'un autre mur, des matériaux BDSM étaient exposés comme dans une vitrine : des cordes soigneusement enroulées, des fouets de différentes tailles et textures, des menottes, et une sélection de pinces et de bougies. Chaque objet était méticuleusement disposé comme de précieux bijoux. Je répétai un coffre à côté, qui je le devinais, contenait d'autres accessoires et jouets.

Je restai debout un moment, immobile, les yeux rivés sur mon propre reflet dans le miroir. Le silence était lourd, brisé seulement par le léger bruissement de mon peignoir lorsqu'il effleurait ma peau.

Je savais qu'Ayden ne tarderait pas à me rejoindre, et que ce qui suivrait serait à la fois une épreuve et un honneur, sous les regards silencieux de ceux qui seront là pour observer. Mon cœur battait la chamade, mais je m'efforçai de rester calme, de me concentrer sur ma respiration.

Cette nuit, je devais être à la hauteur, non seulement pour Ayden, mais aussi pour moi-même.

J'ôtai mon peignoir, et me plaçai près du lit, dans la position Nadu, faisant face à la glace. Pour patienter, je décidai de compter dans ma tête. Les chiffres m'aident à me concentrer. Arrivé à cent-quatre-vingts, la porte s'ouvrit sur mon Dom.

Je baissai immédiatement les yeux sur un point imaginaire entre mes cuisses écartées, sur lesquelles reposaient mes mains, paumes tournées vers le plafond. À défaut de compter, je me concentrai sur mes battements de cœur, un peu trop rapides depuis que son parfum avait envahi la pièce sans fenêtre. Un ventilateur silencieux tournait pour oxygéner l'air.

— Eh bien... je dois avouer que je ne suis pas déçu.

— Je fais de mon mieux pour appliquer ce que vous m'avez appris, monsieur.

Il s'accroupit devant moi, et attrapa mon menton pour relever ma tête, accrochant mon regard. Son sourire me percuta et me fit rougir.

— Tu veux savoir combien de personnes se trouvent de l'autre côté de ce miroir ?

Je déglutis. Je n'étais pas certain de vouloir connaître la réponse, mais de toute manière, il me la donnera pour le simple plaisir de m'intimider.

Trente, dit-il alors en rapprochant son visage du mien. Et d'ici quelques minutes, ce chiffre va doubler, et même tripler. Tu vas avoir ce que tu voulais, Jacob. Ce soir, tu seras sous la lumière des projecteurs. Il n'y en aura que pour toi.

Je me pinçai les lèvres, et remarquant que je commençai à tressaillir, Ayden déposa un chaste baiser sur mes lèvres. Son geste me surprit, mais ce n'était pas un baiser langoureux pour que je prétende avoir aboli cette limite, chez lui.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant