Chapitre 12

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Éloïse


J'étais un peu spéciale, comme soumise. Mon esprit libidineux avait effrayé de nombreux dominants que j'avais fréquentés, craignant d'aller trop loin avec moi, que je sois mentalement dérangée et que je leur cause des ennuis.

Je n'étais pas une psychopathe sous le masque d'une gentille étudiante, j'avais des besoins, tout simplement. Des besoins très particuliers. Alors quand Ayden aborda le thème que j'attendais avec impatiente, je ne pus dissimuler mon sourire.

J'étais une grande amatrice des jeux de rôle, avec une préférence pour le Kink CNC. Ce genre de pratiques était habituellement associé à des scénarios élaborés en amont. En gros, cela représentait quelque chose que le soumis aurait volontairement dit vouloir. La partie « non-consensuelle » signifiait que le Dom devait parfois obliger le soumis à obéir s'il refuse.

—Il faut qu'on se mette parfaitement d'accord ; ce type de jeu peut prendre plusieurs formes, je peux te pénétrer pendant ton sommeil, te forcer à un rapport sexuel alors que tu cries non, te toucher ou l'obliger à faire des choses n'importe où et n'importe quand, je peux même simuler ton enlèvement sans te prévenir à l'avance, je te ferai porter une cagoule et te priverai de tous tes sens pour que tu n'aies aucun moyen de savoir avec certitude s'il s'agit bien de moi... Aucun « non » ou « stop » ne comptera et ne m'arrêtera. Si tu veux vraiment mettre un terme à la séance, il faudra que tu prononces ton safeword.

Il fit une pause, me donnant le temps d'assimiler tout ça. J'acquiesçai lentement, réalisant que cet homme était définitivement aussi pervers que moi. J'ai trouvé mon prince charmant !

—Je sais, j'ai déjà fait de longues recherches sur le sujet, et c'est quelque chose qui m'excite vraiment ; ne pas savoir à l'avance quand vous me tomberez dessus pour me faire des choses... sales.

—Donc, ça fait aussi partie de tes fantasmes ?

—Évidemment ! dis-je avec un grand sourire.

Il haussa les épaules et retourna la feuille pour continuer à prendre des notes.

—Quelles sont tes limites, maintenant ?

—Je vous l'ai dit, je n'en ai pas, soupirai-je.

—Réfléchis encore. Si tu crois tout connaître de la perversion de ce monde, tu te trompes.

—Bah dites-moi, vous ! Moi, j'estime avoir fait le tour du sujet, lâchai-je avec lassitude.

—Très bien. Le coup du dragon : se faire éjaculer dans la gorge et tout recracher par le nez. Le gerbiling : lâcher une petite souris dans ton rectum. La scatophilie : l'attirance pour les excréments... Je continue ?

Mon souffle se coupa. Pour pratiquement la première fois depuis longtemps, des termes en rapport avec le BDSM me retournèrent l'estomac. Il avait fait exprès de citer les pratiques les plus obscures !

—Non, pas de bestioles, pas de merde non plus ! Ça me dégoûte ! m'écriai-je.

—Tu vois ? sourit-il doucement, on a tous des limites.

—Je n'aurais jamais pensé à des trucs comme ça... C'est horrible !

—Et pourtant, c'est le délire de beaucoup de personnes.

Je me contentai de baisser la tête. Je n'aurais jamais dû le sous-estimer ou minimiser le sujet.

—Bien, on commence enfin à se comprendre. Un dernier point à aborder et je pense qu'on a terminé. As-tu d'autres fantasmes ?

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant