Catharsis [Spin-off]

Chapitre 49

★ Éloïse ★ 

—On reste ici ? Je croyais qu'on allait chez vous...

Alec me sourit, sans répondre directement. Il se contenta de déverrouiller une porte au fond du couloir, puis m'invita à entrer d'un geste de la main. Je fus légèrement déçue en découvrant une grande pièce élégante, à l'allure impeccable, mais qui n'avait rien de particulier. Un bureau chic, luxueusement meublé, mais dépourvu de tout ce à quoi je m'attendais.

Les murs, peints d'un bleu profond, étaient décorés de tableaux abstraits qui ajoutaient une touche sophistiquée. Au centre trônait un large bureau en bois sombre, flanqué de fauteuils en cuir noir qui semblaient tout droit sortis d'un cabinet d'avocat ou de PDG. C'était un cadre propice aux affaires sérieuses, rien de bien sexy.

Je fis lentement le tour de la pièce, cherchant quelque chose qui trahirait la véritable nature de cet homme mystérieux. Rien, à part des livres parfaitement alignés et des objets décoratifs sans âme. Pas le moindre accessoire BDSM en vue, pas même une allusion subtile.

Lucie m'avait pourtant assuré qu'Alexander Lockwood était l'un des dominants les plus convoités et inaccessibles du milieu. Alors, pourquoi m'avoir invitée ici, dans son bureau, alors qu'il possédait des dizaines de pièces réservées aux plaisirs du corps, dans ce club qu'il dirigeait ?

Je me retournai vers lui, intriguée, le regard suspicieux.

—Je croyais qu'on allait s'envoyer en l'air, lançai-je en arquant un sourcil.

Le bel homme rit doucement, amusé par mon impatience.

—Je vois que tu es pressée, dit-il avec un sourire en coin. Mais l'un des avantages d'être le patron, c'est que mon bureau cache plus de secrets qu'il n'y paraît.

Il se dirigea vers une imposante armoire en bois, parfaitement intégrée dans la pièce. D'un geste subtil, il déverrouilla un mécanisme caché, puis ouvrit la porte. À ma surprise, ce qui semblait n'être qu'un meuble révéla un passage étroit et sombre.

Mon cœur s'emballa alors que je le fixais, entre fascination et curiosité.

—Qu'est-ce que c'est ? Un passage secret ?

—On peut dire ça, répondit-il mystérieusement. C'est mon sanctuaire. Viens, je te le fais visiter.

Je le suivis, l'esprit en ébullition. À peine avions-nous franchi le seuil que je découvris une salle soigneusement aménagée, qui n'avait rien à voir avec le bureau austère que nous venions de quitter. Les murs, recouverts de tissus sombres, étaient baignés d'une lumière tamisée qui dessinait des ombres sensuelles sur des accessoires parfaitement exposés.

Mes yeux furent immédiatement attirés par les fouets en cuir, les menottes brillantes, et les colliers en satin soigneusement accrochés aux murs. Dans un coin, se dressait un pilori, fièrement exposé, accompagné d'une grande table de bondage et d'un cheval d'arçon. C'était un véritable paradis pour initiés. Je m'approchai d'un fouet en satin, l'effleurant du bout des doigts, un sourire se dessina naturellement sur mes lèvres.

—Impressionnant.

—Je suis content que ça te plaise, murmura-t-il en s'approchant de moi. Alors, dis-moi... Quel genre de jeux t'intéresse ?

Je réfléchis un instant. Avec Ayden, j'avais exploré l'extrême, comme jamais auparavant, m'abandonnant au frisson de repousser mes limites... Mais ce soir, tout semblait différent. J'avais besoin d'autre chose, de quelque chose de plus doux, de plus apaisant. J'avais besoin d'oublier tout ce qui me reliait à Ayden.