Catharsis [Spin-off]

Chapitre 3

★ Jacob ★

Crac. Un gémissement.

Crac. Un cri.

Crac. Un gémissement.

Une drôle de mélodie qui contrastait avec le tumulte qui grondait dans mon esprit.

Soudain, me voilà replongé dans le passé, un passé que j'avais longtemps enfoui dans les méandres de ma mémoire.

J'étais de nouveau ce jeune garçon de douze ans, ma chambre plongée dans l'obscurité. Un frisson parcourait mon échine alors que je me réveillais en sursaut sous un étrange bruit provenant du couloir.

Crac. Un gémissement.

Crac. Un cri.

Crac. Un gémissement.

Je me levais, et enfilais mes chaussons, mes pieds nus frôlant le parquet froid. L'atmosphère était pesante, comme si une présence invisible planait dans l'air.

Un pressentiment sombre étreignit mon cœur.

Arrivé devant la chambre de mon père, la lumière filtrait à peine sous la porte entrouverte. Un étrange mélange de crainte et de curiosité me poussa à pousser doucement la porte.

La vision qui s'offrait à moi me pétrifia sur place. Mon père était là, au milieu de la pièce, frappant une femme sans défense à main nue. Les coups résonnaient comme un écho déformé. Les hurlements étouffés de la femme me glaçaient jusqu'au plus profond de mon être.

Le visage de mon père était crispé par la colère, une rage dévorante que je lui découvre à l'instant. Mes yeux s'agrandirent d'horreur alors que j'étais témoin de cette scène infernale.

La femme, que je ne connaissais pas, était nue, à quatre pattes sur le sol, et mon père lui mettait des fessées. Cela n'avait rien à voir avec le châtiment qu'on réserve aux enfants désobéissants, ceci était beaucoup plus... sale. Interdit. Et j'étais là, à regarder en douce.

Crac. Un gémissement.

Crac. Un cri.

Crac. Un gémissement.

Le bruit des coups résonnait dans ma tête comme un battement sourd, chaque impact ricochait dans mon âme fragile. Je voulais crier, intervenir, mais mes pieds semblaient cloués au sol. J'étais impuissant, un spectateur malgré moi.

La vision se fondit dans les ténèbres, et me voilà à nouveau dans cette vaste pièce, la sueur perlant sur mon front.

Je baissai les yeux sur ma main qui serait très fort le manche d'un martinet, puis les relevai sur le corps nu de la jeune femme attachée à la croix, les bras et les jambes écartés.

Respirant rapidement, j'essayai de chasser les images qui persistaient ; ceux de mon père, de la femme vulnérable qui subissait les conséquences de sa rage et sa perversion démesurées.

— Jacob ? Jacob !

Je clignai des yeux avant de rencontrer ceux de mon mentor. Il s'était levé de son fauteuil sur lequel il était installé, en simple spectateur, pour s'approcher de moi.

— T'es avec moi ?

— Euh, oui, monsieur, excusez-moi.

Il fronça les sourcils.

— Encore une absence ? Ça devient de plus en plus fréquent, ces temps-ci.

— Je... euh...

— Jacob.