Chapitre 64

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Éloïse


En sortant du cabinet du psy aux côtés d'Ayden, une vague d'incertitude m'assaillit. Aucun accord n'avait été trouvé, et, dans un élan d'impulsivité, il m'avait enjoint de le suivre dehors, laissant le thérapeute un brin décontenancé.

Un besoin intense bouillonnait en moi : lui prouver ma loyauté, mon désir sincère de rester à ses côtés, et de lui appartenir, quoi qu'il en coûte. Cependant, une petite voix en moi m'exhortait à la prudence, me rappelant la réputation de cet homme.

Impulsif et imprévisible, Ayden pouvait à tout instant décider de se barrer, sans égard pour mes menaces désespérées de mettre fin à mes jours. Intelligent comme il était, il devait pourtant se douter que je ne plaisantais guère.

Malgré ces doutes persistants, je restais accrochée à l'espoir de voir fondre son mur de glace ; résolue à gagner son approbation, espérant qu'ainsi, ma douleur s'apaiserait et notre lien se renforcerait.

Nous vous dirigeâmes vers l'hôtel le plus proche sur la 8th Avenue, qui se trouvait à environ deux minutes à pied de Penn Station, en plein cœur de Midtown. Ayden, visiblement agacé par cette dépense imprévue, serrait la mâchoire. À peine eus-je la maladresse de proposer de payer ma part qu'il me décocha un regard si sombre que je frissonnai.

Une fois dans notre chambre, il m'ordonna d'aller prendre une douche et de me changer pendant qu'il commandait à manger. Il devait être aux alentours de 16h, et mes pensées dérivèrent vers Lola. J'avais laissé mon téléphone à l'appartement, dans la hâte, et je n'osais imaginer à quel point elle devait être inquiète.

L'idée de demander à Ayden de me prêter son portable me traversa brièvement l'esprit, mais je savais que je marchais sur un fil tendu : au moindre signe de faiblesse, il risquait de remettre en question ma capacité à être « son esclave » et de me rejeter.

Après ma douche, rafraîchie et vêtue d'un legging et d'un t-shirt ample, je sortis de la salle de bain. Ayden était assis au bord du lit, la tête enfouie entre ses mains. Une tempête semblait le ravager, et j'aurais donné n'importe quoi pour lire dans ses pensées, pour saisir ce qui se tramait derrière cette façade tourmentée.

J'avais entendu ses mots, tout à l'heure, mais que je refusais de les accepter. J'étais tombée amoureuse de lui en connaissance de cause. Je savais, sans tout connaître, les épreuves qui l'avaient façonné, les blessures qui l'avaient endurci. Et bien que la peur ne soit jamais bien loin, mon désir de lui être fidèle jusqu'à la fin de mes jours surpassait mes appréhensions...

— Ayden ? murmurai-je doucement.

Il releva la tête et m'adressa un regard inexpressif, scrutant ma silhouette avec détachement. Mon visage portait encore la fatigue, mais au moins, je n'étais plus muette ni figée.

— Ton amie sait que tu es avec moi ? s'enquit froidement.

— Euh... À vrai dire... J'ai oublié mon téléphone, répondis-je, un peu hésitante. Lola doit se faire un sang d'encre...

Il soupira, excédé, puis me tendit son cellulaire.

— Dis-lui que tu rentreras dès que possible.

— Mais...

— Dois-je vraiment me répéter ?

Face à son regard glacial, toute velléité de protestation s'évanouit. Résignée, je pris le téléphone et passai l'appel. Quelques minutes plus tard, je réussis à apaiser un peu ma meilleure amie, en lui promettant que je la tiendrais informée au plus vite et en affirmant que j'étais en sécurité avec Ayden – ce qui ne la rassurait pas tant que ça.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant