Chapitre 34

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Jacob 


Je lâchai un cri quand Alec répliqua et frappa Ayden au visage avec la même intensité. Du sang coula aussitôt de son nez, mais il ne s'écroula pas. Je priais pour un miracle, et le seigneur m'entendit quand le dénommé Chris accourrut séparant les deux hommes à temps.

— Bordel de merde, mais qu'est-ce qui vous prend ?

Il semblait encore plus choqué en constatant la nudité de son ami. Il ferma les yeux en jurant.

— Enfile un truc, s'il te plaît... bon sang, je n'arrive pas à croire que vous en venez aux mains !

Alec se massa la mâchoire et le blond revêtit rapidement son boxer et son pantalon. Quand son regard croisa le mien, il avait l'air désolé. Etonnamment, je découvrais de nouvelles facettes de lui aujourd'hui ; celle d'une brute, mais aussi celle d'un protecteur. Ma situation l'avait particulièrement déboussolé.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda l'homme d'affaires.

— Les clients ont entendu des cris hystériques venant de cette pièce, on m'a averti et j'ai accouru, expliqua le patron du club.

— C'est toi qui criais, Jacob ? se tourna-t-il vers moi pour m'interroger.

Je hochai positivement la tête.

— Pourquoi ? Est-ce que... Ayden a dépassé les bornes avec toi ?

— Putain, Warner ! Tu vas t'y mettre aussi ! aboya l'accusé.

— La ferme. Je veux l'entendre de sa bouche.

Je baissai les yeux, muet comme une carpe.

— Il ne parlera pas, il est encore sous le choc. J'ai pourtant réussi à le calmer et il aurait fallu que Lockwood vienne fourrer son nez dans ce qui ne le regarde pas !

— C'est mon club, je te signale ! Je ne permets pas que des soumis se fassent agresser !

— Je ne lui ai rien fait ! Dégagez maintenant, tous les deux !

Chris soupira, et Alec semblait prêt à se battre si besoin.

— J'ai... c'est moi... bégayai-je.

Les trois hommes me fixèrent.

— Ayden n'y est... pour rien. C'est moi... c'est ma faute...

Je sentis les larmes me brûler les yeux alors je cachai ma tête entre mes mains.

— Qu'est-ce qu'il a ? entendis-je Chris demander à voix basse.

— Il trimballe un traumatisme plus profond que je ne le pensais. Il a besoin de se sentir en sécurité et vos présences n'aident pas. Laissez-nous. Je ne lui ferai jamais rien contre son gré, Chris, tu le sais.

Son vis-à-vis soupira, et il traîna Alec de force, quittant tous les deux la pièce. Le lit s'affaissa et une main se posa sur le haut de mon crâne. Toujours en proie à mes émotions qui me rendaient vulnérable et stupide, je rapprochai mon visage sur sien, désirant l'embrasser, mais il se détourna.

— Non.

— Une seule fois. S'il vous plaît...

J'étais pathétique !

— Non, Jacob. Ne m'oblige pas à mettre un terme à notre relation à un moment si délicat.

Je baissai la tête, plus abattu que jamais.

— Je vais t'aider à aller de l'avant, t'entends ? Tu iras mieux et le connard qui t'a fait ça n'a pas intérêt à s'approcher encore de toi ou je te jure que je lui couperai les couilles et les jetterai en pâture aux chiens.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant